Chapitre 13

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— Tu penses t'orienter vers quoi maintenant qu'on a notre bac ? dis-je avant de l'aider à se relever.

— Je pense entrer à l'école de police. Répond mon meilleur ami en détaillant mes réactions. T'en fais pas pour moi Jae. Et toi ? poursuit-il.

Mince, il a dû remarquer mon inquiétude. Ce n'est peut-être pas plus mal en fin de compte. Je veux qu'il sache que, oui, je m'inquiète pour lui. Il est comme mon petit frère, on a grandi ensemble, évidemment que je me fais un sang d'encre pour lui. Un souvenir lointain de nous deux me ramène en enfance. On courait devant chez moi et à l'époque, les routes étaient encore constituées de gravier. le jeu était d'attraper l'autre d'un point A à un point B, ça avait mal tourné et j'en ai pleuré plusieurs jours, je m'en suis longtemps voulu. Ujin a fini à l'hôpital, car il avait trébuché et était tombé la tête la première. Le blond avait préféré protéger ses mains, à sa tête. Avec du recul, on en rigole mais le voir saigner autant du front, m'a traumatisé. Je pleurais plus que lui, alors que c'est lui qui avait le crâne ouvert. Ce qui m'amène à la conclusion – sans ironie – la plus cohérente qui soit.

— Moi, je vis pour l'organisation.

— Je vois..

Et puis, entre nous, Ujin. Être de ce côté – dans l'ombre – est le seul moyen pour moi de te protéger au mieux de ce qui nous entoure.

— C'est drôle, j'ai l'impression qu'on prend les mêmes chemins que Myungdae et Dongchul. plaisanté-je.

— C'est vrai, vu comme ça.. glousse-t-il.

Il y a longtemps que je n'avais pas ri autant, et je dois dire que ne penser à rien d'autre qu'au moment présent fait du bien, malgré la culpabilité qui s'ensuit. Rien qu'en y pensant à nouveau, mon sourire se fane, je secoue la tête, légèrement. Non, pense à autre chose Jaehui. Je cherche un sujet, n'importe lequel et je vois le bar au loin alors je me lève dans le but de me faire un smoothie.

— Tu t'es quand même bien gardé de me dire que t'avais une salle hein, je me disais bien que t'avais pas pris de masse en jouant à call of. ricane-t-il.

— Parce que ça se voit ? dis-je surpris. Tu veux quoi ? On a des smoothies, des boissons énergisantes ou lactées à plusieurs goûts et euh... de l'alcool ? Ou plus simple on a de l'eau mais si on compte s'entraîner toute la nuit, de l'eau c'est pas ouf.

— Oh je veux bien un smoothie ! s'exclame-t-il.

— Fraise, framboise, banane, mangue-

— Va pour la framboise !

— D'acc, tu peux venir t'asseoir au bar si tu veux.

Il se lève, retire son haut et replace sa ceinture pour mieux maintenir son pantalon puis il arrive vers le bar. Je prépare nos smoothies et par la même occasion, je pose sur le plan de travail un bol de billes protéinées au chocolat.

— Maintenant que j'ai les clés du sous-sol, on peut s'entraîner quand tu veux.

J'ai le dos tourné mais je peux voir son sourire malgré tout, c'est dire à quel point je le connais. Je me retourne face à lui et l'approche pour lui donner sa boisson et dans mon action, je constate que j'avais raison. Il me sourit encore, alors je lui rends avant de m'asseoir en face de lui et d'entamer mon smoothie à la banane.

***

Les heures passent et on commence à fatiguer. On est tous les deux à terre, essoufflés. Mon kimono est complètement défait. Le haut ouvert comme une chemise déboutonnée, laissant mon torse paraître. Je retire ma ceinture et la jette un peu plus loin sur le tatami.

Blood Sweat and Tears (Roman version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant