Chapitre 18: Tessa

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On est en sport et je suis dans l'équipe perdante, logique. On vient de se faire éliminer pour de bon du tournoi, logique. Ils ont mis la faute sur moi, putain de logique. L'équipe de Sebastien gagne, putain de logique. La balle de ce dernier s'écrase soudain sur la tête du dernier joueur de l'équipe adverse. L'impact nous fait grimacer douloureusement en émettant des:
-Ouh!

Le joueur se redresse, lâche sa tête, et lève son pouce. Sûrement seulement pour sauver la face, mais tout le monde s'en fout. Ils se contentent de ça et acclament les gagnants, pendant que la tête de ce pauvre gars doit pulser de douleur, derrière son sourire. En bon joueur, Sebastien tcheck le gars dont il vient de secouer le cerveau. Soudain, Tessa le rejoint, à la vitesse d'un missile. En même temps, elle en est un aussi. Ses cheveux ont une teinte cuivre unique, elle a des pommettes de mannequin, des lèvres pour une pub de rouge à lèvres, des yeux de félin turquoise, et des sourcils défiant pour compléter le tout. J'ai vu tout ça un moment, quand elle engueulait mon capitaine d'équipe pour une faute, près de moi. Sebastien, lui, en a apprécié chaque moment.

Je suis sûre que, secrètement, mon capitaine aussi. Même si Tessa vient de l'autre classe, elle a fini dans l'équipe de Sebastien. À sa plus grande joie je parie. Justement, elle s'accroche à son cou et il la soulève, puis la fait tourner. Je fais rouler mes yeux au ciel, mais m'arrête, au cas où quelqu'un m'attrape par malchance. Les gens sont toujours en train de siffler et crier là. C'est même plus pour l'équipe, mais pour ces deux-là. Où est passée Maya? Meuf quelqu'un essaie de voler ta place.

Maintenant, je fronce les sourcils en voyant Sebastien, enlever le stupide t-shirt jaune et rouge qu'il a acheté. Il l'a pris, parce qu'il vient apparemment d'un film lié à la balle au prisonnier. Bien sûr, on a encore plus de cris. Je prends sur moi pour ne pas souffler. Malgré tout, mes yeux sont collés aux muscles, sur le corps de statue de marbre. Honteuse, je les éloigne rapidement pour regarder la scène, plus que le personnage. Il donne son t-shirt à Tessa sous les bruits.

On n'a même pas ça au cinéma, c'est juste bizarre. D'ici, je peux être aveuglée par la façon dont Tessa rayonne. Maintenant, elle lui fait un câlin. Enfin, le prof de sport, qui discutait avec le coach de l'équipe de basket, tape dans ses mains et crie:
-Allez, les jeunes, c'est fini! Vous avez été super! Bravo! Mais il est temps, donc tout le monde aux vestiaires! On se déshabille dans les vestiaires Sebastien! Tu as trop chaud?! Tu as un problème pour réguler ta température corporelle?!

On rit, tout comme Sebastien et le prof qui lui fait signe d'y aller, tout en le félicitant pour le tournoi, je suppose. J'entends plus trop maintenant qu'il ne crie plus. Mais putain ça lui a pris tout ce temps? Il ne va pas me dire qu'il a raté toute la scène du "tiens mon t-shirt plein de sueur, dors avec en pensant à moi". Bref, au moins c'est fini.
Le soleil a bien avancé dans le ciel quand j'arrive dans mon autre propriété. Je suis toujours crevée. Même si j'ai perdu le tournoi, j'ai quand même joué.

Je m'assieds sous le porche de ma bonne vieille maison mourante. Je fixe le ciel, il est plus clair que d'habitude en cette saison. Je remarque à peine Sebastien quand il s'assied, donc il agite sa main devant moi et je le regarde. Il dit en riant:
-Qu'est-ce qu'il y a? Je sais que le tournoi était dur et qu'on a dû enchainer avec la géo, avant la liberté, mais bon...

-C'est juste la géo qui m'a achevé.

-Quelqu'un est en train de mentir.

Je fronce les sourcils et dis:
-Tu commences à me souler.

Il écarquille ses yeux, mais se contente de dire:
-Ok, ok. On écoute l'album?

Je hoche la tête et on commence. Durant toute l'écoute, contrairement à d'habitude, je l'ai ignoré. C'est parce que je ne sais pas comment, mais sa tête me fait chier. Je vois encore sa foutue main s'agiter. Je tourne la tête avec un faux sourire. Il enlève nos écouteurs et commente:
-C'était le plus faux sourire que j'ai jamais vu.

Wabi-SabiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant