Après avoir délivré le colis de Jeff comme convenu, ils se lancèrent à la chasse aux livres tout en se basant sur la liste que Collin avait préétablie. Le centre-ville bondait tellement de monde que les gens risquaient de se bousculer entre eux. La curiosité de Jamie la poussait de temps à autres à s'arrêter et à explorer les artisanats locaux dans tous leurs aspects : bijoux ou accessoires, ameublements ou sculptures.
Elle était émerveillée par la simplicité des commerçants. Dans de fous rires et un grand amusement sous le charme humoristique de Collin, elle s'était aussi plongée dans les spécialités culinaires sur lesquelles elle tombait et qu'elle ne pouvait s'empêcher de tester. Elle tombait sur des en-cas extrêmement épicés au point de la faire pleurer comme sur d'autres plus doux. Elle en avait vu de toutes les formes durant son exploration guidée ; et gentleman qu'il était, Collin s'était assuré qu'elle ne regrette pas d'avoir passé la journée avec lui.
Ils déjeunèrent dans un petit restaurant le temps de se reposer et de conclure leur course. Jamie lui donnait ses impressions sur Chaston et le centre-ville annexe qu'ils venaient d'explorer, lui parlait de Green Hill et de ses occupants; elle lui faisait part de certains de ses projets à venir, sur son travail. Elle avait aussi appris que Collin avait fait des études en droit, qu'il était aussi journaliste photographe à temps partiel et qu'il avait beaucoup voyagé avant de s'être consacré à leur petit secteur familial avec sa sœur. Ils avaient beaucoup appris de l'un comme de l'autre qu'un lien spontané s'était progressivement et facilement installé entre eux.
Ils poursuivirent leur exploration en marchant le long du parc d'attraction, d'où ils pouvaient entendre les cris de joies mêlés des enfants, puis marchèrent le long de la côte Est d'où ils pouvaient observer la mer pétillant sous la lumière brillante du soleil de l'après-midi.
Collin, à ses côtés, étudia pour la première fois les traits de visage de Jamie alors qu'elle admirait la vue marine : ses cheveux auburn qu'elle avait toujours pour habitude de lâcher caressaient son visage sous l'effet du léger vent qui les enveloppait ; ses yeux marron foncés virèrent en une lueur noisette sous les rayons du soleil. Il s'était laissé submerger dans son aura comme dans sa beauté sans fard ; cette femme à côté de lui se rapprochait de plus en plus à l'unicité.
Leur retour s'était déroulé dans une musique un peu plus relaxante dans les titres de « Spacey Jane - Booster seat » ou de « Tom Chaplin & Jones - Solid Gold» et bien d'autres encore.
- Je n'aurais jamais imaginé que les adultes étaient les premiers à raffoler des bandes dessinées, Jamie dit en s'accaparant du livre concerné sur le siège arrière et en faisant référence à la population de Chaston.
- Ça c'est parce que vous stéréotypez à l'avance les lecteurs.
- Excusez ma manière de classifier les choses, mais je vois vraiment mal Rupert lire les aventures de Garfield ou de Tintin et Milou.
- Et lui aussi d'ailleurs, mais rassurez-vous, ce n'est pas tout le monde qui a la cataracte à Chaston.
Jamie rit à cette blague puis remit le livre à sa place avant de se laisser reposer sur son siège.
- Vous travaillez ce soir ? elle lui demanda.
- Non, on est lundi. Le lunch-bar ne s'ouvre pas. Pourquoi ?
- Pour rien. Je demandais juste...Elle sert à quoi cette tour là-bas devant ? elle demanda en pointant du doigt le monument en question.
- Ça ? C'est un des vestiges de Chaston. Personne ne sait vraiment de quand elle date ni qui l'a construite, mais la vue y est magnifique.
- On peut y jeter un œil ?
Collin la regarda surpris ; il venait de comprendre la raison pour laquelle Jamie lui avait posé la question sur l'emploi du temps du lunch-bar. Décidément, elle n'avait pas l'air d'avoir terminé sa journée.
- S'il vous plaît ? elle rajouta coquinement, si bien que Collin rit et accepta.
La voiture ralentit et s'arrêta devant la tour en béton de sept mètres qui se dressait devant eux. Le soleil commençait déjà à se coucher et Jamie ne voulait pas rater cette scène astrale. En sortant de la voiture, elle hâta Collin par de vifs gestes de la main pour la conduire jusqu'au sommet.
- On peut savoir quelle mouche vous a subitement piquée ? il lui demanda, amusé par ses manières archaïques et enfantines, debout en s'appuyant contre sa portière.
- Vous venez de dire que la vue y était magnifique, elle répondit d'un air sérieux. Il ne faut pas qu'on rate le coucher du soleil.
Collin ne put que hocher la tête vis-à-vis de son motif et la guida jusqu'au sommet comme elle l'avait demandé. Jamie monta les escaliers classiquement circulaires de la tour, laissant Collin traîner derrière elle. Quand elle en atteignit le summum, ses pensées furent interrompues par le magnifique horizon auquel elle faisait face, dégageant le ciel d'un rouge crépusculaire intense orné par les nuages cirrocumulus.
Elle se rapprocha du muret de la tour, puis poursuivit sa contemplation en s'y appuyant, rêvant sous la petite brise accompagnatrice. De cette scène céleste, elle obtînt à la fois une vue panoramique de l'horizon ainsi que de Chaston qui brillait sous ses propres lumières.
- On l'appelle aussi « ville de lumière », la voix de Collin intervînt alors qu'il montait les dernières marches de l'escalier et qu'il la rejoignait.
Comme elle, il s'appuya sur le muret et après un léger soupir, il lui dit :
- Voilà. Chaston dans toute sa splendeur.
Elle ne répondit rien alors que ses yeux commençaient à pétiller sous ses larmes d'émerveillement que Collin prit soin de remarquer. Chaston n'avait pas une densité de population impressionnante, mais malgré tout, cela était suffisant pour gagner le cœur de Jamie.
- C'est...tellement beau...Comment une ville peut-elle être aussi vivante et en même temps...aussi paisible...
- Je vous retourne la question, il asserta en lui posant un regard tendre qu'elle pouvait encore percevoir malgré la discrète pénombre qui dissimulait sa silhouette.
Elle ne se rappelait plus le nombre de fois où il l'avait indirectement complimentée durant toute la journée, mais une chose était certaine, ses mots ne la laissaient pas sans effets et bien que cela était contre son gré, elle se sentait rougir rien qu'en sa présence.
- On y va ? Collin l'interrompit dans ses élucubrations.
- Quoi...Déjà ?
- Eh bien il se fait tard et il commence à faire frais...à moins bien sûr que ni l'un ni l'autre ne vous pose problème.
Jamie sourit, puis d'une voix suave et basse, elle lui répondit :
- Non, puisque vous êtes là.
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Un plus long chapitre pour clore la semaine 😅
See you next week ^^ (J'espère ^^)
Xoxo,
Li
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Elle (FR)
Literatura Feminina- C'est un extrait du livre de Victor Hugo dans « Les misérables ». Il dit : On a tant abusé du regard dans les romans d'amour qu'on a fini par le déconsidérer. C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont réellement aimés parce...
