Les temps passèrent et les deux cents kilomètres qui les séparaient semblaient encore plus les rapprocher, paradoxalement. L’équilibre de leur relation se maintenait par des appels vidéo ou de simples appels vocaux ou par texto et mieux encore parfois l’une ou l’autre traversait monts et veaux pour venir sur place. Ils ne voyaient aucun inconvénient à cette routine ; selon eux, c’était une excellente manière de s’apprécier plus intensément.
- Vous êtes vraiment pas croyables vous, Anna dit alors qu’elle s’installa sur la chaise voisine à celle de Jamie.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Pendant que les autres font tout pour être proche de ceux qu’ils aiment, vous, vous instaurez une relation à distance. Qui fait ça de nos jours ? elle prit une gorgée de son jus d’orange.
- Moi et Collin, elle laissa apparaître un rictus. Ça convient à notre rythme, enfin je trouve. On ne s’en plaint pas. Enfin peut-être un peu parfois, pour ne pas dire rarement, mais ça la vie qu’on a choisi de mener alors, on assume et on fait avec.
- Pourquoi tu ne déménages pas ?
Jamie y avait pensé, cependant déménager ne semblait pas s’avérer être une décision qui devait être prise à la hâte même si l’envie était présente.
- Je ne sais pas. C’est un peu trop tôt je trouve.
- Tu l’aimes, non ?
- L’amour à lui seul ne suffit pas Anna. Il y a pleins de facteurs contributifs et tu le sais très bien.
- Tout comme je sais qu’il faut frapper le fer pendant qu’il est encore chaud.
- Je ne suis pas forgeron certifié alors je pense que je vais ignorer cet adage.
- Tu es une peintre indépendante, Jamie. Tu aimes Chaston autant que tu aimes cet homme. Tu n’as jamais réellement vécu ailleurs qu’ici. Envole-toi et laisse-toi guider par le vent de Gruissan. Je sens que tu ne le regretteras pas.
- Je verrais. On verra, fut tout ce que Jamie répondu à cette amie de très longue date avant de changer de sujet.
Après ses longues missions successivement acheminées, Jamie rejoignit à son tour Collin à Chaston pour quelques jours. Quoi de mieux que de retrouver son compagnon pour passer d’excellents moments de répit. Quand le temps le leur permettait, ils partaient soit en hors de ville soit ils passaient leurs après-midis à bouquiner et à se taquiner pour au final se blottir dans les bras de l’un comme de l‘autre dans une pure intimité alchimique et paisible. Ils pouvaient passer leur soirée avec leurs amis usuels à la terrasse du lunch-bar ou bien seul et intimement chez eux ou encore ailleurs.
Ce soir-là, ils avaient décidé de dîner chez Collin plutôt que de sortir. Il réussit à emporter Jamie dans son style musical allant de Jailhouse Rock d’Elvis Presley à Blame It On The Boogie des Jackson 5. Elle le kidnappait même parfois pour danser avec elle tout en sachant pertinemment que la cuisson ne se ferait pas d’elle-même. Ils étaient heureux de la simplicité de la vie qu’ils menaient et encore Collin saurait-il que ce bonheur allait s’amplifier.
Après leur dîner, Collin s’était installé dans le salon pour travailler sur son ordinateur alors que Jamie, vêtue d’une simple chemise blanche et d’un short de nuit, revenait de la chambre pour le rejoindre. Le voyant très impliqué, elle fit le tour du canapé en passant par l’arrière pour venir masser l’épaule de Collin avant d’entourer ses bras autour de lui pour l’enlacer. Détendu, il s’adossa au canapé et ferma les yeux toujours sous l’étreinte de Jamie.
- Je veux déménager, Collin.
Il ouvrit instantanément les yeux semblant croire qu’il avait rêvé. Etait-ce bien ce qu’il avait entendu ? Jamie n’osait pas se répéter dans le silence dans laquelle son affirmation les avait laissés, croyant qu’elle avait laissé échapper une bourde. Collin déposa son ordinateur sur la table basse, lui fit signe de venir vers lui, puis la fit asseoir sur ses cuisses. Elle lui retira sa paire de lunettes pour la poser à côté de l'ordinateur, avant d'enrouler ses bras autour de son cou.
- Tu trouves que c’est idiot et trop tôt pour une relation qui n’a duré qu’un an, c’est ça…
- Pas du tout, il lui répondit finalement tout en plaquant ses cheveux derrière les oreilles. Ce n’est pas du tout idiot ni hâtive. C’est très noble au contraire.
- Alors dis quelque chose, elle lui chuchota en accolant son front au sien.
- Comment on fera avec ta maison ? il lui demanda après un baiser taquin.
- Je la ferais louer.
- Ta voiture ? il reprit de nouveau après un autre baiser.
- Je la déplacerai ici.
- Et tes anémones ? il demanda sans pouvoir effacer le sourire qui illuminait ses traits avant de déposer un autre baiser sur les lèvres de Jamie.
- Elles ont fleuri et elles continueront à fleurir. J’ai confiance, elle répondit ne pouvant empêcher le sourire courbant ses lèvres de s'afficher. D’autres questions, monsieur ?
- Chez qui vas-tu déménager ? Collin demanda fièrement après son quatrième baiser.
- Est-ce vraiment une question, Peters ? elle lui offrit un sourire coquin avant de fourrer ses mains dans les cheveux de son compagnon pour l’attirer vers elle et de l’embrasser cette fois-ci plus intensément et plus vigoureusement que précédemment.
Il répondit avec ardeur à ce vif échange et d’un seul geste il l’allongea sur le canapé, sans pour autant interrompre leur contact. Ardemment, il la prit par la hanche et lui caressa la cuisse, détachant ses lèvres de la sienne pour les apposer derrière son oreille, puis dans son cou avant de lui arracher de nouveau un fervent baiser langoureux. Jamie n’avait guère besoin de mots pour être soutenue. Tout ce dont elle avait besoin c’était de ressentir l’approbation de Collin à travers ce contact physique et émotionnel qui les aurait permis de ne faire plus qu’un, en cette douce nuit de pleine lune.
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Helloo ! 👋🏼
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Xoxo,
Li
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Elle (FR)
ChickLit- C'est un extrait du livre de Victor Hugo dans « Les misérables ». Il dit : On a tant abusé du regard dans les romans d'amour qu'on a fini par le déconsidérer. C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont réellement aimés parce...
