Ils franchirent le cimetière et se dirigèrent vers une épitaphe sur lequel était inscrit « Samuel Stewart – 2019 – 2024 ». A la vue de celle-ci, Jamie se refroidit sur place. Un âge aussi jeune, qu’a-t-il pu arriver à cet enfant ?
Collin déposa un des bouquets d’anémone au côté des autres fleurs qui y avait déjà été posées un peu plus tôt et récemment même vu leur état. Il ne dit rien et Jamie ne pouvait rien d’autre que de partager son silence, ce langage qu’elle parlait aussi bien que lui.
- Sa mère, Charlène, avait perdu les eaux au salon de café, il entama ensuite. Je me rappelle, tout le monde s’était affolé ce jour-là. L’hôpital est à une bonne distance d’ici. Rose faisait des vas-et-viens stressants. Janice était restée auprès d’elle. Moi j'ai couru à toute allure vers le garage pour récupérer la voiture. On avait tellement peur qu’elle ne commence à l'expulser le long du trajet. Je pense que je n’avais jamais roulé aussi vite de toute ma vie. Tellement vite que ça aurait presque été illégale.
Collin inspira profondément puis poursuivit sa narration.
- Heureusement on était arrivé à temps et les médecins ont su quoi faire. J'étais avec elle durant tout l'accouchement, puis finalement Sammy a poussé son premier cri.
- Et son père ?
- Perdu dans la nature. Il a abandonné Charlène quand il a appris sa grossesse. Et à sa place, j’ai vu son fils naître comme je l’ai vu perdre la vie.
Collin se raidit à ses derniers mots, Jamie également. Elle tenait à en connaître les circonstances, qu’elle ne put se retenir de lui poser la question. De toute évidence, Collin le lui avait permis dès lors qu’il avait réclamé sa compagnie. Alors qu’il la lui racontait, les flashbacks de ce jour lui revînt tout frais en mémoire.
- Charlène aie déménagé en centre-ville quelques années après son accouchement et on avait l'habitude de se voir dans le parc avec avec Sammy. Ce jour-là, il m’avait supplié de lui acheter un ballon, ce que j’ai malheureusement fait et ensuite plus tard, je suis parti. Au moment où je traversais la rue, il avait apparemment malencontreusement lâché le ballon et la main de sa mère aussi à l’occasion. Il s’est précipité sur la route pour le récupérer. Charlène criait son nom, je me suis retourné. J’ai essayé d’accourir, mais le camion n’était plus qu’à quelques centimètres de lui.
- Seigneur…
- La sensation que j’avais quand je l’avais pris dans mes bras à ce moment-là, jamais je ne l’oublierai.
- Collin, je suis vraiment désolée…
- Oui…moi aussi d’ailleurs, Collin rajouta en fixant la sépulture de Samuel. Moi aussi.
Jamie compris enfin pourquoi il semblait inhabituellement adynamique. Même pour elle qui n’avait pas assisté aux circonstances en soi, imaginer toute la scène décrite par Collin était suffisante pour la terrasser. Samuel avait toute une vie devant lui, mais le monde en a décidé autrement. La vie est dure et le monde est cruel, c’est d’une évidente apocalypse. Charlène avait-elle besoin de passer par là ? Et Samuel devait-il subir une telle atrocité ? Qu'en étaient-ils des sentiments de Collin ? La culpabilité le rongeait-il ? Les réponses seront diversifiées.
Jamie, pour sa part, n’en avait aucune. Cela dépassait les limites de sa conscience et de sa capacité intellectuelle. Personne ne peut contrôler les accidents, peu importe la façon dont on essaie de les prévenir et les éviter.
Ils revinrent ensuite tous les deux sur leurs pas. Jamie n’avait plus la force de poursuivre sa promenade après l’histoire accablante de Samuel. Elle avait le cœur serré. Son passage à Chaston avait sa part de tristesse et l’histoire de Samuel l’aurait marqué à jamais.
Quant à Collin, sa journée ne faisait que commencer étant donné qu’il avait une librairie à gérer. Soudainement, il se mit à pleuvoir. La librairie étant la plus proche, ils se dirigèrent alors vers celui-ci pour y trouver refuge. Une fois à l’abri de l’averse qui les avait modérément trempés, Collin déposa son manteau ainsi que le sac contenant le dernier bouquet de fleur sur le comptoir. Celui-ci n’était pas autant trempé, étant donné qu’il l’avait protégé dans son manteau. Il offrit une chaise à Jamie avant de leur faire rapidement un café. Oui, Collin avait bel et bien un service à café dans son lieu de travail. Jamie accrocha son manteau sur la chaise puis s’assit, se réchauffa les mains et attendit que Collin ne revienne.
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Savourez-moi ces 03 là 😌😅😂
On se retrouve bientôt pour de nouveaux chapitres ^_^
Merci d avoir lu jusqu'ici 💚
(Les examens continus sont épuisants 🤧)
Xoxo,
Li
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Elle (FR)
Chick-Lit- C'est un extrait du livre de Victor Hugo dans « Les misérables ». Il dit : On a tant abusé du regard dans les romans d'amour qu'on a fini par le déconsidérer. C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont réellement aimés parce...
