Mardi 1er septembre - 7 heures - appartement - jour de la rentrée.
C'est enfin le jour de la rentrée, tout le monde s'active dans l'appartement. Ayant anticipé que nous nous bâterions pour la salle de bain, je me suis levée 1h plutôt pour me préparer tranquillement. Depuis que je suis prête, je suis installée dans le canapé devant des dessins animés.
Ces dernières semaines ont été beaucoup trop calmes. Adam et moi avons passé un nombre incalculable d'entretiens qui ont tous débouché sur des refus. Il faut dire que nous n'avons pas forcément cherché dans notre domaine. J'ai même passé un entretien pour être gardienne de musée. À bien y réfléchir, celui-ci n'aurait pas fonctionné avec l'université. Ensuite, nous nous sommes concentrés sur nos révisions pour nous remettre à niveau et j'ai légèrement avancé sur le programme.
Une boule de stress commence à se former dans mon estomac. J'ai l'impression que je vais vomir mes quelques céréales au chocolat. Même si je suis une bonne élève, j'ai vraiment du mal, parfois, à gérer mon stress. Que ce soit pour mon permis, mon bac ou même pour un simple entretien, mon anxiété monte à son maximum et je perds souvent mes moyens.
Je vais me retrouver dans un amphithéâtre seul, au milieu de tout un tas d'inconnus qui pour la plupart se connaissent depuis des années.
Vi me prévient qu'elle et Adam sont prêts, je sors donc de ma léthargie et les rejoints dans l'entrée. J'enfile ma veste puis sors. Adam ferme la porte derrière nous.
Aujourd'hui, je porte une jupe écossaise verte avec un pull large blanc et des bottines noires. L'automne commence à se faire sentir, il pleut beaucoup, mais le temps reste tout de même doux. Dans tous les cas, je suis en jupe ou en robe toute l'année et par tous les temps, donc peu m'importe la météo.
Nous marchons sur le chemin de l'université quand Vi prend la parole :
- "Putain, j'ai l'impression que je vais me chier dessus. J'ai tellement peur de me casser la gueule le premier jour ou pire, de me tromper de classe."
Là-dessus, nous ne sommes pas aidés. Violette est aussi une grande stressée de la vie. Aucune de nous d'eux ne peut réconforter l'autre sans paraître hypocrite.
- "Ne vous en faites pas, les filles. Je vais vous accompagner dans vos amphis respectifs".
Je lui vole un baiser sur la joue pour le remercier silencieusement de sa bravoure.
Nous arrivons devant l'université. Celle-ci est assez simple, grise avec tout un tas de vitres. Ni moderne, ni ancien. Elle dégage tout de même un certain charme. Nous traversons le hall, par la même occasion, quelques groupes d'étudiants, puis nous entrons dans un bâtiment. Malheureusement pour moi, mon cours est plus près que celui de Vi. Nous longeons les couloirs et arrivons près d'une porte à double battant.
- "C'est ici. On te fait des bisous et on fonce, sinon nous allons vraiment arriver en retard à notre premier cours."
Il se rapproche puis m'embrasse le front. Vi en fait de même et sans que j'aie le temps de leur rendre leurs baisés, ils sont déjà partis. Je me retrouve seule au milieu de ces quelques personnes. Deux jeunes femmes passent devant moi et ouvrent la porte. J'en profite et les suis. Je fronce les sourcils en découvrant les lieux. L'amphithéâtre est beaucoup plus petit que ce à quoi je suis habituée. Il peut seulement accueillir 50 personnes. Quasiment l'entièreté des places sont occupées et des groupes sont déjà formés. Je repère un siège au troisième rang et m'y installe. Il est 8h, le cours débute à 8h30, je mets donc mon casque sur mes oreilles, allume mon pc et commence à créer des fichiers avec le nom de mes matières. "Don't stop me now" de Queen résonne dans mes oreilles et je secoue la tête de gauche à droite en essayant de canaliser mon envie de me lever pour danser. Cette musique est réputée pour être celle qui met le plus facilement de bonne humeur et je valide cette hypothèse. Je me détends doucement et mon stress reflux.
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LIBERTÉS
RomanceLiv, une jeune femme du Massachusetts de 22 ans, n'a que trois buts dans la vie : être libre de ses choix, obtenir son diplôme universitaire et, par la même occasion, prouver à ses parents qu'elle peut réussir sans eux. Seulement, la vie idyllique...