LIBERTÉS

Chapitre 11 : Désir et frustration

Dimanche 6 septembre - Logement des garçons - 6h30

La fête bat déjà son plein, le jardin, la piscine et l'intégralité de la maison sont noirs de monde. Je me fraye un chemin à la recherche de ma meilleure amie. Je la découvre collée-serrée à un inconnu. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle s'excuse auprès de lui avant de l'embrasser fougueusement et de me serrer dans ses bras. Son contact me change tout de suite les idées, une joie immense m'atteint et je lui rends son étreinte. Elle est la seule sur cette planète à pouvoir me remonter le moral, peu importe la raison de ma morosité.

- "Suis-moi, tu vas pouvoir te changer à l'étage."

- "Non t'inquiète, donne-moi mon sac, ton partenaire de danse sensuelle t'attend" je lui indique des yeux la direction à suivre pour rejoindre l'homme qui la mange des yeux.

- "Hum ok. Ne me cherche pas dans les 30 prochaines minutes. Je serais surement allongé avec sa bouche sur mon clito."

Je hoche la tête pour l'informer que j'ai compris, puis je grimpe les escaliers en direction de l'étage.

Les salles de bains sont dans leurs chambres, mais il doit bien y en avoir d'autres ? Non ?

Je parcours les couloirs à la recherche d'une salle de bain. J'ouvre une porte, puis deux, puis trois. Toutes s'ouvrent sur des pièces occupées par des individus aux hormones sexuelles élevées. Un couple m'a même demandé de les rejoindre, j'ai fui avant qu'ils ne me sautent dessus.

Le cul pour se détendre, d'accord, mais les plans à plusieurs, c'est non.

Après un nombre incalculable de portes ouvertes, je commence à être sérieusement lassé. Je décide donc de trouver la chambre de Tobias ou de Jay en priant pour qu'elles ne soient pas occupées. J'avance de quelques mètres et reconnais justement la porte de Tobias. Sans réaliser un temps d'arrêt ni frapper, j'appuie sur la poignée et entre dans la pièce.

Je me fige en découvrant la scène. Tobias est allongé sur le lit, Lara au-dessus. Elle lui fait une fellation et y met toute sa volonté, d'après ce que je constate. Je devrais sans aucun doute opérer un demi-tour, mais mes pieds restent ancrés dans le sol, mes yeux fixés à ceux de cet homme nu devant moi. Il est identique à mon rêve. Ses cheveux sont attachés dans son éternel chignon et une fine pellicule de sueur fait briller son torse musclé. Lara semble ressentir une présence et tente de se relever. Elle y serait parvenue si Tobias ne lui avait pas empoigné les cheveux pour enfoncer son sexe gonflé au fond de sa gorge. Il émet des sons gutturaux tout en gardant son regard rivé au mien lorsqu'elle reprend un rythme très accéléré.

Putain ! J'aurais sûrement vomi, moi. Oui, mais elle, c'est une salope.

Si je faisais l'impasse sur cette pétasse, je pourrais affirmer que la scène m'excite à un point tel que j'aimerais être prise par n'importe qui, là, tout de suite. Mais sachant que c'est elle, un infime sentiment de dégoût persiste. Je continue à le fixer pendant quelques secondes avant de faire demi-tour pour quitter la pièce.

- « Reste. Tu ne vas pas partir au meilleur moment ? » Me demande-t-il, la voix rauque entrecoupée par ses gémissements.

Je le regarde par-dessus mon épaule. Je pèse le pour et le contre. Si je reste, je lui montrerai que la scène me plaît, mais si je pars, je regretterai peut-être de ne pas l'avoir vu perdre le contrôle de son corps. Le voir dans cette posture, totalement impuissant, soumis et vulnérable, m'excite énormément. Mais ce n'est pas moi entre ses jambes qui le met dans cet état d'âme, c'est Lara. Je décide donc de quitter la pièce afin d'aller commencer ma soirée et pourquoi pas trouver un homme qui pourrait assouvir certains de mes désirs avant qu'ils ne se transforment en de la frustration.