Chapitre 12 : Un peu de Jack, beaucoup d'amour

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Dimanche 6 septembre 11h30 - voiture de Jack.

Les yeux dans le vide, je me remémore la soirée en boucle et me sens désormais idiote, idiote d'avoir réagi de cette manière à ses provocations. Je n'aurais jamais dû lui montrer qu'il avait, ne serait-ce qu'un soupçon d'autorité sur moi et qu'il avait réussi à me blesser dans mon égo. Je décide d'arrêter de me flageller et de me concentrer sur mon ami, qui lui aussi a le regard dans le vague. Mais dans ses yeux, ce n'est pas de la colère que je détecte, c'est de la tristesse et peut-être une pointe de regret. Je lui attrape la main et la lui sers en signe de soutien. Tendrement, je lui demande :

- "Tu veux en parler ?"

Au même moment, "Stand by me" de Ben E. King se fait entendre dans l'habitacle. Jack baisse la tête et lâche un rire nasal dans ma direction avant de déclarer dans un long soupir :

- "J'ai fait le con il y a deux ans."

Je le regarde silencieusement, attendant qu'il décide lui-même de continuer ou non sa confidence.

J'attendrais le temps qu'il faudra.

- "J'étais fou amoureux d'une fille. Je l'aimais vraiment, mais j'étais trop con pour m'en rendre compte. Un jour, alors que nous venions de finir un film et que nous étions tous les deux allongés dans mon lit, elle m'a dit qu'elle m'aimait. Et devine ce que j'ai fait, rien, je n'ai rien fait. Je me suis levé et je lui ai proposé de sortir manger. J'avais trop peur pour assumer mes sentiments et m'engager dans une vraie relation. J'ai tout foiré. Elle s'est montrée patiente et a attendu plusieurs semaines que je lui dise que je l'aime, mais encore une fois, je n'ai rien fait. Inconsciemment, enfin, je crois, je l'ai délaissé. Je sortais tous les week-ends, faisais la fête, ne répondais plus à ses messages et un jour, elle est partie. Depuis, je suis anéantit"

Les trémolos dans sa voix me brisent le cœur. J'ai beaucoup de peine pour lui et aimerais pouvoir prendre un peu de sa douleur, lui qui est toujours présent pour moi.

- "Tu n'as pas essayé de la retenir ?" je lui demande doucement en caressant le dos de sa main avec mon pouce.

- "Non. Au début j'ai vécu ça comme une libération, je sortais souvent, et allais tous les jours à la salle. C'est d'ailleurs là-bas que j'ai rencontré les gars. Mais c'est lorsque je rentrais et que je ne la trouvais pas dans mon canapé que j'ai commencé à me sentir seul. Je me suis donc concentré sur mon travail et depuis, j'ai seulement eu des relations sexuelles d'une ou deux nuits."

- "Sauf si je me trompe, tu m'as dit à notre soirée que l'alchimie été toujours intact et tout à l'heure, tu as dit que tu voyais quelqu'un mais que ce n'était pas un plan cul. Tu la revois ?"

Il sourit l'air amusé.

- "Tu retiens vraiment tout !"

Je lui lance un clin d'œil taquin et il reprend :

- "Je l'ai recroisé dans une pizzeria pas loin de chez moi, elle y travaille tous les soirs. Crois-moi ou pas, mais je n'ai jamais mangé autant de pizza que depuis un mois. Au début, elle ne me regardait pas et ne m'adressait même pas la parole. Maintenant, elle me parle un peu. La dernière fois, elle m'a même souri. Il y a des personnes avec qui l'attraction est plus forte qu'avec les autres et je suis certain que c'est le cas avec elle. C'est idiot, mais je sais que c'est la femme de ma vie. Et maintenant que je suis moins con, je vais essayer de la reconquérir et de la garder. J'ai scrollé sur les réseaux et je sais qu'elle n'a personne. Je l'ai ajouté et elle m'a accepté en retour."

Il a la tête levée vers le ciel et les yeux remplis d'étoiles. Son sourire béat me réchauffe le cœur. J'aimerais que quelqu'un m'aime un jour autant qu'il l'aime, elle.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 22 ⏰

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