Chapitre 31

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23 avril 2024-Carla

Je me force à sourire à ma professeure, alors que la douleur qui sévit dans l'entièreté de mon dos me fait serrer les dents. Je sais parfaitement que je n'aurais pas du parler de la sorte au père de Fermin, mais je ne pouvais pas faire comme si de rien était, et rester dans mon coin.

En le voyant, les yeux injectés de sang à cause de sa forte colère, je me suis tout de suite rendue compte que je n'avais pas correctement jugé la peur de mon copain. Je sais que ce n'est probablement pas fini, mais j'espère simplement qu'il pourra comprendre à quel point Fermin mérite de recevoir de l'amour.

« Vous vouliez me voir ?

- Tout à fait ! J'ai vu que tu semblais avoir mal au dos lorsque tu bougeais. Que s'est-il passé ?

- Pas grand-chose. J'ai simplement loupé une marche, et je suis tombée dans les escaliers. Mais ce n'est rien de grave.

- Je vois... Ce n'est pas ton copain, qui t'a fait ça ?»

Je fronce vivement les sourcils devant ces paroles. Je sais qu'elle s'inquiète énormément pour ses élèves, mais certainement pas de là à poser ce genre de questions. Fermin serait tout simplement incapable de faire ce genre de choses, puisqu'il n'est pas capable de faire du mal à une mouche.

« Non, pas du tout ! Je suis simplement tombée. Je suis maladroite, et ce n'est pas la première que cela arrive.

- Bien. Si ça ne passe pas dans quelques jours, va voir un médecin.»

J'hoche simplement la tête, pour la remercier, avant de la saluer, et de me diriger en dehors de la salle. Les couloirs de l'université son vide, mis à part une ou deux personnes qui ont traîné. Je profite doucement du calme, alors que mes yeux se plissent à cause de la fatigue.

Je n'arrive pas à trouver une position adéquate pour dormir, et je dois avouer que les terreurs nocturnes de Fermin ne m'aide pas vraiment. En plus de ça, aujourd'hui, j'ai terminé anormalement tard, et j'espère sincèrement que Fermin a reçu mon message, et qu'il ne se trompera pas d'heure.

Mes yeux balaient l'extérieur, à la recherche de la voiture du blond. Le parking est pratiquement vide, mis à part deux ou trois voitures, probablement celles des professeurs. Alors que j'allais sortir mon téléphone, pour l'appeler, je sursaute lorsqu'une main se pose sur mon épaule.

« Je ne voulais pas te faire peur, excuse moi.»

Je souris au blond qui se trouve derrière moi, avant de lui affirmer que ce n'est rien. Il entoure mes épaules de son bras. Il me guide à travers les rues, alors que je ne vois absolument pas sa voiture. Bordel, il s'est garé où, encore ?

« Elle est où, la voiture ?

- Un pneu a été crevé alors... Je suis venu à pied.

- Vraiment ?

- Oui, pourquoi ?

- J'ai trop la flemme de marcher.»

Sans un mot, il passe un de ses bras sous mes jambes, avant de passer l'autre sous mon dos. Je fronce simplement les sourcils, alors qu'il me sourit, en continuant de marcher dans les rues catalanes. Il n'y a absolument personne, et les fines gouttes de pluie qui tombent sur nous me font doucement sourire. C'est typiquement le genre d'atmosphère que nous ne trouvons que dans les livres, et que j'affectionne tout particulièrement.

« Tu ne vas quand même pas me porter jusqu'à la maison ?

- Tu doutes de ma force.

- Non, mais je suis lourde, et ce n'est pas à côté.

- Mon dieu, arrête de sortir autant de bêtises de ta bouche. Toi, lourde ? Tu es aussi légère qu'une plume. Et regarde, on est presque arrivés.»

Je lui souris de toutes mes dents, avant de poser ma tête sur son épaule. Aussi étonnant soit-il, je crois que je serais capable de m'endormir tout de suite, malgré la position très peu confortable dans laquelle je me trouve. Le souffle chaud de Fermin s'étale sur moi, alors que je ferme doucement les yeux.

Je sais que Fermin est bien le seul avec qui j'arrive aussi vite à m'endormir. Mais en réalité, je crois que je me sens tout simplement en sécurité. Comme j'ai pu le voir il y a quelques jours, il est prêt à beaucoup de choses pour éviter que je souffre. Alors pourquoi devrais-je avoir peur de m'endormir dans ses bras ?

Je l'entends me murmurer quelques mots à l'oreille, alors que je sens la chaleur de la maison me recouvrir. Je sais parfaitement qu'il monte les escaliers, et que dans quelques minutes seulement, je me retrouverais dans le lit, pour rattraper tout le sommeil que j'ai pu manquer.

« Tu vas où ?

- Prendre une douche. Tu peux te rendormir, j'arrive.»

Malgré sa demande, je m'assois dans le lit, en pensant à la soirée. J'espère sincèrement que ma professeure ne pense pas que je me fais battre, ou quelque chose comme ça. Je sais parfaitement que ce genre de choses sont bien trop fréquentes, mais ce n'est pas la situation dans laquelle je vis.

Fermin est l'une des personnes les plus attentionnés que je connais. Derrière ses airs de personne chiante se cache en réalité la meilleure personne qu'il est possible d'y avoir. Une part de moi sait parfaitement qu'en sa présence, aucun larme ne coulera. Peut-être que je me trompe, et que mon aveuglement entraînera ma perte. Peut-être que je tomberai de bien bas si je venais à découvrir quelque chose. Mais peut-être que rien de tout cela n'arrivera, et que je pourrais enfin vivre heureuse, et en sécurité.

« Tu ne t'es pas rendormie ?»

Je secoue simplement la tête de droite à gauche, alors qu'il vient se coucher à côté de moi, pour que je puisse me blottir dans ses bras. Ce sentiment de sécurité dans lequel je vis constamment n'a rien avoir avec les autres. Il n'y a qu'avec lui que je peux ressentir ça.

Ouais, je l'aimais vraiment. 

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Bonsoir !!

Tout est tellement calme, on en croirait presque que c'est irréel, non? 

Est-ce que je vous avais déjà dit qu'il m'arrivait peut-être de mentir de temps à autre? 

J'aime bien quand c'est chou, je l'avoue, mais vous ne vous ennuyez pas? 

Parce que moi un peu, je l'avoue. 

Enfin, je ne dirai rien de plus, et retrouvons nous demain !!

La flèche de Cupidon || Fermin LopezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant