Chapitre 27

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08 février 2024-Fermin

Je soupire doucement, voyant que les crêpes que je tente de faire depuis tout à l'heure refusent de cuire. Je ne sais pas quelle idée m'est passée par la tête, lorsque je me suis dit qu'elle serait heureuse de voir que le petit déjeuner serait prêt une fois qu'elle serait réveillée. Je pense surtout qu'elle n'aura rien, et qu'en plus de ça, ça ne sera pas bon.

Sa présence continuelle chez moi est loin de me déranger. Je sais que ça la gêne tout de même, mais je n'en ai que faire. Elle m'a aidée à effectuer mes recherches dans l'entièreté de la capitale lorsque mon meilleur ami ne daignait pas répondre, à par ma faute, son appartement étudiant lui a été retiré, pour être redonné à quelqu'un d'autre. Alors il est évident que je ne compte pas la laisser à la rue, alors que ma maison est bien trop grande pour moi, seul.

Mais lorsqu'il a été question de me trouver un logement, mon père a insisté sur le fait qu'il me fallait une des plus belles villas de la ville. D'après lui, les gens comprendraient mieux que je suis quelqu'un d'important, et d'extrêmement riche. Parce qu'officieusement, il essaie de faire croire aux autres qu'il s'intéresse à moi. Officiellement, il n'en a strictement rien à foutre.

Je sursaute vivement lorsque deux mains se posent sur mes épaules. Je me retourne rapidement, pour faire face au visage rieur de ma copine. Ma copine... Il est à quelques semaines à peine, je n'aurai jamais pensé pouvoir la qualifier de cette manière. Mais finalement, je crois que le destin à tout fait, depuis le début, pour que nous puissions en arriver ici. Pour montrer que derrière les nuages se cachent toujours la lumière.

« Je t'ai fait peur ?

- Je crois.

- Cool. C'était le but.»

Mes bras passent autour de son dos, pour la rapprocher doucement de moi. Sa tête se pose sur mon torse nu, n'ayant clairement pas eu envie de mettre de tee-shirt en me levant. Je dépose plusieurs baisers sur le sommet de son crâne, en souriant. J'hume son odeur, pour la marquer dans mon esprit. J'essaie de mémoriser chaque moment passé avec elle, pour pouvoir m'en rappeler même lorsqu'elle ne sera pas là.

« J'amène madame à l'université, après ?

- Je veux bien. Je commence à onze heures. Tu ne seras pas à l'entraînement ?

- Lala... Il n'y a pas entraînement aujourd'hui.

- Ah bon ?»

Je rigole doucement, lui affirmant que cela fait des jours et des jours que je le répète. Bien que nous ayons un jour off obligatoire chaque semaine, il est bien trop rare que nous en ayons deux de suite. Pourtant, je sais parfaitement que je n'attendrais que le soir, pour que je puisse aller chercher Carla.

« Merde, Fer', ça brûle.»

Je sursaute vivement à l'entente de ses paroles, avant de me dépêcher d'éteindre le feu. Je pense que pour la surprise, c'est sincèrement raté. Je soupire, avant de la regarder, un sourire gêné affiché au visage. Je m'excuse plusieurs fois auprès d'elle, avant de sortir quelques fruits du frigo pour lui préparer quelque chose à manger.

« Ce n'est rien, Fer'. De toute façon, je n'avais pas très faim.»

Elle me sourit, de manière rassurante, comme si je n'avais pas entendu son ventre gargouiller à plusieurs reprises. J'entame une nouvelle conversation, ne voulant pas perdre de temps pour des choses aussi futiles. On m'a souvent répété qu'il ne fallait pas perdre de temps avec les choses dont nous ne nous rappellerons pas.

« Tu as quoi comme cours, aujourd'hui ?

- Un peu de méthodologie ce matin, et de la pratique tout l'après-midi. Normalement, nous aurons fini vers dix-sept heures.

- Je viendrais te chercher, si tu veux.

- Si tu n'as rien à faire, je veux bien.»

Elle me sourit, et je ne peux pas m'empêcher de poser un baiser furtif sur ses lèvres. Je lui tends son verre et son assiette, composés de choses simple, n'ayant pas la patience de faire quelque chose de plus élaboré. Elle me sourit une nouvelle fois, me rendant toujours un peu plus amoureux, et part s'asseoir à table. Je m'assure que le feu est bien éteint, ne voulant pas risquer un nouvel incident, avant de la rejoindre.

Tous les jours, je me répète que j'ai bien trop de chance, et qu'elle ne me mérite pas. Je sais qu'elle mérite tellement mieux, et surtout, bien plus libre de faire ce qu'il veut. Je n'ai pas le droit de sortir sans me cacher un minimum, sous peine de me faire assiéger d'une foule de groupie. Et de toute manière, avec le père dont je bénéficie, je dois me faire d'avantage discret. Quelle vie de merde.

Je sais que des centaines de personne me hurleraient que je n'ai pas à me plaindre, parce que je gagne bien trop pour me permettre de le faire. Mais que vaut l'argent si c'est pour ne pas être heureux ? A part des voitures du luxe, et une immense villa, je ne peux pas en profiter. Mes journées ne sont rythmées que par mes entraînements, ou mes matchs, ou encore mes nombreuses heures de sommeil, bien trop épuisé pour vouloir faire autre chose.

Sans Carla, je sais que je ne sortirais pas, ou que pas pur nécessité. C'est d'ailleurs ce que je faisais, bien avant qu'elle n'entre dans ma vie. Mais maintenant, j'accepte de sortir, et de profiter de la ville catalane. Mais simplement parce qu'elle est à mes côtés, et qu'avec elle, je ne ressens pas la fatigue, ni même le stress. Je ne ressens que bonheur, joie et j'arrive enfin à sourire.

Je ne connais plus la vraie souffrance, puisque je ne la vis que lorsqu'elle n'est pas à mes côtés. J'oublie bien trop souvent que j'ai un père qui n'accepte pas ce genre de chose, et qu'il risque de me le faire regretter.

Et la chute sera brutale. 

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Bonjour !!

Comment vous allez? 

Alors oui, peut-être que j'aime quand il y a beaucoup de problèmes, parce que je suis quelqu'un de sadique, mais j'aime aussi quand c'est tout calme. 

Je ne suis tout de même pas un monstre voyons. 

Enfin, je préfère que vous vous teniez prêt à de nombreux problèmes. 

Je ne dirais pas qu'il y a vraiment un plot twist dans cette histoire, mais quand même. 

Pendant ce temps, demain, on aura le droit au chapitre sur la Saint-Valentin. 

Donc, à demain? 

La flèche de Cupidon || Fermin LopezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant