Chapitre 19

184 9 25
                                    

03 décembre 2023-Fermin

Je regarde Pablo et Eléna rire, à quelques mètres de moi, me faisant décrocher un sourire. Il est évident que les voir si heureux me provoque un certain sentiment de fierté. Le ciel gris m'annonce qu'il risque de pleuvoir dans quelques minutes, mais je ne bouge pour autant pas de ma place. Carla reste silencieuse à côté de moi, comme si elle aussi profitait du spectacle qui s'offre sous nos yeux.

« Tu vois, je t'avais dis qu'ils finiraient ensemble.

- Ils ne nous l'ont pas annoncé, encore.

- Ce n'est qu'une question de temps. Tu sais, je n'ai jamais vu Pablo aussi heureux...

- C'est grâce à toi, Fermin. Tu le pousses à être la meilleure version de lui même, et à s'affirmer.»

Je lui souris, reconnaissant des efforts qu'elle fait avec moi. Depuis qu'elle a appris tout ce que j'étais obligé de faire, et de croire, à cause de mon père, Carla est deux fois plus bienveillante. Avec Pablo, elle est bien la seule à être au courant, et je n'aurais jamais pensé que j'aurai été capable de faire confiance à quelqu'un comme je lui fais confiance.

« Pablo est vraiment trop méchant...»

Je fronce les sourcils, alors qu'Eléna s'assoit à côté de la brune, un air boudeur collé au visage. Mon regard croise celui de Carla, qui semble aussi confuse que moi. Pablo apparaît bien vite dans mon champ de vision, entrain de se tordre de rire, tout en se tapant les mains sur les cuisses. Il tente de s'excuser de nombreuses fois, mais en vain. Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

« Qu'est-ce qu'il a fait ?

- Il m'a donné un bonbon !

- Tu es le genre de meuf anti sucre, toi ?

- Mais il était dégueulasse, son truc.»

Je regarde de nouveau mon meilleur ami, avant d'éclater de rire à mon tour. Notre rire fuse, et contraste immédiatement avec le calme de la rue. Les touristes ont préféré rester chez eux, pour ne pas risquer de se prendre l'averse qui menace la ville depuis ce matin.

« Mais pourquoi il rigole ? Il est vraiment bizarre, ton mec.

- C'est pas mon mec, déjà. Parle pour toi.

- On sort pas ensemble, je te l'ai déjà dit.

- Moi je sors pas avec Fermin non plus. Bon, pourquoi tu rigoles ?»

La brune à côté de moi me frappe doucement l'épaule, tout en fronçant les sourcils. Je me calme doucement, tout en frottant le dessous de mes yeux, qui sont humides du à mes larmes de rire. Mon meilleur ami reprend doucement son souffle, avant de se jeter à côté de moi, prenant la dernière place de libre sur le banc.

« Tu as mangé quelle couleur ?

- J'en sais rien, moi.

- Elle a pris le orange. Le meilleur.

- Tu aimes le vomi, toi ?

- Quoi ? Mais pas du tout ! Mais il est vraiment bizarre...»

Je rigole doucement, en secouant plusieurs fois la tête. Parfois, je me dis que je n'ai pas le droit d'être heureux comme je le suis. Une part de moi me hurle sans cesse que je ne le mérite pas. Mais je sais que maintenant que j'y ai goûté, je ne peux plus me passer de ce genre de moment. Me retrouver avec mes trois seuls amis est devenu ce que je préfère.

« Le bonbon que tu as mangé, c'est moi qui l'ai donné à Pablo. Tu as mangé un bonbon au goût vomi. Vous avez les mêmes goûts, c'est incroyable !

- Quoi ? Mais c'est dégueulasse ! Mais vous êtes vraiment pas bien tous les deux.»

J'éclate une nouvelle fois de rire, devant son air plus que dégoûté. Malgré le fait que je sois parfois, voire tout le temps, insupportable, ce n'est que ma façon à moi d'exprimer ma reconnaissance. Grâce à eux, et en peu de temps, j'ai compris ce que c'était d'avoir des amis. J'ai pu comprendre tout un tas de choses, et j'ai enfin osé braver les inconnus et les interdits. C'est probable que je finisse par le regretter, et que mon père me le fera payer, mais pour rien au monde je n'oublierai ces moments.

« Tu veux goûter, Carla ?

- Non merci. Mais Fermin adorerait le faire.

- Sans façon, c'est gentil de proposer. Peut-être que quand tu m'auras fait mon massage, j'accepterai.

- Qui a de la crème ?»

Nous éclatons tous de rire en même temps, alors que la réponse est évidente. Ce qui m'impressionne, c'est la simplicité de Carla. Elle n'est pas comme la plupart des femmes : les rares teintes de maquillage qui colorent son visage sont naturelles, et elle n'essaie pas de se cacher derrière des affaires de luxe. Elle est simple, au naturelle.

« Il commence à y avoir du monde.

- Vous voulez qu'on y aille ?»

J'hoche vivement la tête, ne voulant pas prendre le risque de me prendre à photo. J'aimerai profiter de ce genre de moments le plus longtemps possible. Parce que finalement, depuis septembre, c'est devenu mon quotidien. Et c'est bien le seul quotidien que je ne souhaite pas changer.

Alors, tous ensemble, on se lève, pour se diriger vers nos deux voitures. On se salue rapidement, conscient qu'on ne se retrouvera pas tous ensemble avant un certain nombre de temps. J'attends que Carla me rejoigne, lui souriant grandement. Je ne sais pas pourquoi lorsqu'elle est là, je souris constamment. Mais mon corps réagit à ma place, et mes traits s'étirent constamment, sans que je comprenne pourquoi.

« Tu veux venir à la maison ?

- Pourquoi pas.

- Tu pourras me faire un massage, comme ça.»

Je la regarde rapidement, avant de lui sourire. Je crois que d'une manière ou d'une autre, je tiens réellement à sa présence auprès de moi. Parce qu'elle est devenue plus qu'un simple amie pour moi.

Elle est devenue un de mes plus importants piliers. 

-------------

Holà !

Désolée, mais encore une fois, leur amitié est juste incroyable. 

Genre, trouvez moi un ami comme ça (sans les problèmes, parce que bichon, il souffre)

Peut-être que j'aime tant cette histoire parce qu'elle est en rapport avec "En un regard", on sait pas. 

Par contre, parlons du fait que c'est vachement calme? 

Peut-être même trop calme. 

Et vous savez que les problèmes c'est vraiment ce que je préfère. 

Enfin bon, on se retrouve demain? 

La flèche de Cupidon || Fermin LopezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant