Dark Souls

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Elijah Reyes est un fantôme.

Aucun signe de lui sur les réseaux sociaux, pas dans les journaux. Rien. Il y a rien.

Sur lui en tout cas, sur son père c'est autre chose. Il s'appele Zeke Reyes, il est aussi riche que mon père. Dans un article de journal,  on apprend qu'il a été violemment fait agresser chez lui. Sa jambe gauche n'est plus valide et son visage est recouvert d'une grosse  cicatrice.

La seule chose intéressante que j'ai trouvé c'est que cette agression date de la même année que l'enfermement de Elijah.

Il y aurait peut-être un lien...?

Il faut que je trouve un moyen d'avoir des informations sur mon patient, car de lui-même il me confira rien.

À moins que j'arrive à le mettre en confiance. Il le faut.

Mon imprimante émet un bruit stricte m'informant que mes copies sont prêtes, je saisis les feuilles et les installe contre mon mur en liège. J'arrache ensuite un post-it en marquant le nom et premon du père de Reyes.

Mes prochaines recherches seront sur sa mère.

Ma main saisit mon manteau noir, je me regarde dans le miroir. Puis je quitte mon appartement, un de mes voisins me salue d'un geste de la main avant de rentrer dans son domicile.

Le trajet me paraît étrangement moins long qu'hier.

En arrivant je me dirige directement vers mon bureau, rien n'a bouger. J'ai actuellement une petite demi-heure d'avance, ce qui m'arrange. Ça me laisse le temps de m'installer.

La porte s'ouvre, je lève les yeux vers mon patient qui est aussi tendu que la veille. Un détail m'échappe pas. Il est de nouveau blessé, cette fois à la joue. Un hématome qui vire au violet.

Es-ce-que en dessous de ce pull se cachent d'autres blessures ?

On le fait s'assoire avec brutalité, sans vraiment réfléchir je balance :

- Doucement.

Le surveillant blond hausse un sourcil, puis fait un pas vers moi. Il me menace juste avec son regard comme le ferait Elijah.

À croire qu'il a pris l'habitude de faire ça, grâce - à cause - de cet homme.

- Tu devrais me remercier que je garde un œil sur lui, il est dangereux. Tu captes ?

J'observe mon patient, qui fixe le surveillant. Que ce qu'il vient de me dire l'a peut-être blessé. Sa jambe bouche nerveusement.

- Je t'apprends pas à faire ton boulot, donc t'occupes pas du bien. conclut-il.

J'aquiesce à contre cœur. Les deux surveillants quittent la pièce.

Mon regard se braque sur Elijah qui a replié sa jambe contre son torse. Son bras gauche pend dans la vie, comme si on était dans un salon de thé.

Il est de bonne humeur ? Ou alors essayerai-t-il de cacher son stresse?

- Je peux te poser une question ?

Il tourne la tête vers moi, son hématome est plus évidé sur cet angle.

- Tu m'en a déjà posé une.

Sans vraiment le vouloir mes lèvres s'étirent. Rapidement je reprend mon ton sérieux et lui demande :

- Quesqu'il t'as poussé à te battre hier ?