Chapitre 2

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Je me suis levée plus tôt que d'habitude pour me préparer. J'avoue que j'appréhendais quelque peu le début des cours. Je ne connaissais pas cette ville, sa culture et encore moins ses habitants, et j'éprouvais une certaine inquiétude à propos de leurs habitudes. J'avais un peu peur de ne pas être acceptée et de me retrouver isolée.

J'enfilais mes baskets, puis je faisais un petit détour par la salle de bain pour appliquer un peu de baume à lèvres. Je tapotais doucement mes lèvres l'une contre l'autre. Ensuite, je réalisais un chignon en queue de cheval et prenais un instant pour me contempler une dernière fois dans le miroir.

Ma tenue n'avait rien d'exceptionnel : je portais un jean slim noir associé à un t-shirt blanc, et aux pieds, des Converse blanches. Je quittai les lieux et pris avec moi mon sac, dans lequel se trouvaient un carnet, mon téléphone portable, le livre que je lisais actuellement, ainsi que quelques objets utiles à ma survie

Une fois prête, je franchis la porte et la refermai derrière moi. Je descendis les escaliers avec précaution, n'étant pas en retard, j'en profitai donc pour prendre mon temps. Je me rendis ensuite à la cuisine où je découvris ma mère affairée derrière les fourneaux et mon beau-père assis près du plan de travail, une tasse de café fumante à la main et un journal ouvert devant lui. Il était vêtu d'un costume bleu foncé, accompagné d'une chemise blanche et d'une cravate bordeaux. Ses cheveux étaient impeccablement coiffés, lui conférant l'allure d'un avocat au tarif très élevé. Tous les regards se tournèrent vers moi à mesure que je m'approchais.

— Bonjour tout le monde, dis-je en prenant place autour du plan de travail.

— Bonjour, trésor, me répondit ma mère, occupée à préparer une omelette.

— Bonjour Ella, as-tu bien dormi ? demanda Tom.

— Assez, oui.

- Es-tu prête pour le grand jour ? poursuivit-il. Tu ne ressens pas de stress ?

— Non, je ne vois pas pourquoi. Ma réponse avait bien évidemment une part de mensonge.

— J'espère que tu te feras des amis, ma chérie, intervint ma mère. Je sais que, à cause de Summer et de l'autre.  Elle marqua une pause en posant l’omelette dans une assiette qu'elle déposa devant Tom. Celui-ci lui murmura un « merci, mon amour » avant de se mettre à manger. Tu n’as peut-être plus confiance aux autres, mais sache que tout le monde n’est pas comme ces deux là, d'accord ?

— J'ai compris, maman, dis-je en me servant un verre de jus d’orange. Ça fait un an que tu me répètes la même chose.

— Un an ? demanda-t-elle, visiblement surprise.

— Un an, répondirent Tom et moi à l'unisson, avant de sourire de la même façon.

— Oh, fit-elle en brisant un autre œuf.

— Ce que ta mère veut dire, prit la parole Tom, c’est que tu ne dois pas fermer ton cœur et empêcher les autres d’y accéder en raison des actions de deux personnes. Ne fais pas du cas de ces deux individus une généralité.

— Vous deux, dis-je en ajoutant généreusement du sirop et de la chantilly sur mes pancakes. Arrêtez de me traiter comme si j'étais une petite fille.  Ils me regardèrent, surpris. J'ai 19 ans, ok?

— Ok  répondent-ils  précipitamment à l'unisson en souriant.

— Soyez rassurer , je comprends tout ce que vous dites. Je suis tout à fait consciente que tout le monde n'est pas comme eux. C'est quelque chose que je pensais sincèrement. Je n'avais jamais eu l'intention de laisser ces deux-là nuire à ma vie d'une quelconque façon. Mais, je me permets d'ajouter en relevant légèrement la tête : je serai prudente

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