chapitre 6

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Je me dirigeai vers la cuisine à la recherche d'une collation. Après le dîner, je m'étais plongée dans mes études, parce que je préfère toujours anticiper plutôt que de réviser à la dernière minute lors des examens. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir Tom assis autour du plan de travail en train de prendre son repas. Contrairement à d'habitude, il n'avait pas dîné avec nous. D'après ma mère, il était actuellement occupé par une affaire importante.

— salut, je lui dis en me dirigeant vers les placards ou je cherchais des paquets de chips.

— Bonsoir, Ella, me répondit-il.

— Tu rentres bien tard, remarquai-je en le fixant, déçue de ne rien avoir trouvé dans le placard.

— Oui, je suis actuellement sur une affaire délicate qui requiert toute mon attention. À ce moment-là, avec ses cheveux en désordre et son pyjama en coton, il n'avait pas l'apparence de l'avocat! impitoyable rémunéré à plus de mille dollars de l'heure, mais plutôt celle de Tom Archibald, le mari de ma mère.

— Bon courage, dis-je en ouvrant un autre placard.

— Merci, répondit-il. Au fait, j'aimerais te remettre quelque chose. Il se leva pour débarrasser son assiette.

— Qu'est-ce que c'est ? lui demandai-je en continuant de fouiller sans avoir trouvé ce que je cherchais. Il déposa son assiette et les ustensiles qu'il avait utilisés dans l'évier, avant de se laver les mains et de les essuyer avec un torchon.

— Suis-moi. Il se dirigea vers la porte menant au garage, l'ouvrit et y pénétra, je le suivis de près. À l'intérieur, quatre voitures étaient parfaitement alignées : une BMW noire, un Range Rover 4x4, une berline gris foncé et une autre recouverte d'une bâche. Il s'avança jusqu'à un mur où étaient suspendues les clés,  décrocha une avant de revenir vers moi. Il me tendit la clé. Je le fixai, un sourcil levé.

—  c'est pourquoi ?

— C'est pour toi.

— Ce n'est pas nécessaire, Tom.

— Je tiens vraiment à te la donner, insista-t-il. Je pris la clé. Puis, il se dirigea vers la voiture qui était recouverte d'une bâche et l'enleva. C'était celle que je conduisais à la fac. Elle a un peu d'âge, mais elle fonctionne encore très bien. J'arquai un sourcil en voyant que c'était une Nissan Micra toute ordinaire.

— C'est cette voiture que tu envisages de me donner ? demandai-je avec surprise.

—  Quoi ? Tu pensais que j'allais te donner l'un de mes bébés ? Je détournais le regard, un peu honteuse. Tu rêves, ma vieille, on ne touche pas à mes chéries.

— Merci, mais ce n'est pas nécessaire que j'aie une voiture, commençai-je. Je peux prendre le bus.

— En tout cas, elle est désormais à toi. Si veux la conduite,Si tu ne veux pas la conduire ou si tu veux la jeter dans un ravin, c'est ton problème. Il me tapota l'épaule. Bon, je monte avant que ta mère ne vienne me chercher. Il s'en alla en me laissant dans le garage. La vérité, c'est que cette voiture était encore très bien. Je glissais mes doigts sur elle en la contournant.  Je décidai alors d'ouvrir la portière et de m'installer à l'intérieur, posant mes mains délicatement sur le volant. J'avais obtenu mon permis, comme tout le monde, mais je n'avais jamais eu l'occasion de conduire depuis. Pas même la voiture de maman. Je laissais mes doigts s'agiter sur le volant, réalisant que je n'avais pas vraiment l'intention de conduire cette voiture. Je ne pensais pas le mériter, et je me sentais comme si je n'avais pas ce droit parce que je n'étais pas sa fille.












J'étais confortablement assise sur la pelouse, à l'ombre d'un arbre, plongée dans la lecture de mon livre. Je me laissais de plus en plus emporter par l'intrigue au fur et à mesure que l'enquête se déroulait. À chaque fois que je soupçonnais l'un des présumés coupables, il se révélait avoir un alibi. Cela me donnait presque envie de sauter et de lire la fin pour découvrir l'identité du véritable tueur, mais je préférais faire preuve de patience, même si cela me frustrait un peu. Chaque fois que je lisais un roman policier, je trouvais que ma patience s'effritait facilement.

— Tu n’as toujours pas fini ce livre ? me demanda Chloé en s’installant en face de moi, les jambes croisées. Elle me tendit une canette de Coca-Cola zéro en ajoutant : Tiens, pour toi.

— Merci, Chlo répondis-je.

— Je t'en prie. Elle m'a souri. J'aime beaucoup mon surnom.  Elle ,Elli . Elle essayait de me trouver un surnom à moi aussi, mais elle a finalement décidé d'abandonner. Ella !

— Tu es vraiment incorrigible. Elle a haussé les épaules.

— On n'a toujours pas réussi à attraper le tueur ? demanda-t-elle en désignant mon livre d'un mouvement de menton, tout en portant son soda à ses lèvres.

— Non et ça m'énerve.

— C'est justement pour cela que, même si j'apprécie beaucoup les livres, je ne lis jamais ce genre de choses.

— Et quels types de livres tu lis ?

— Des œuvres comme Cinquante nuances de Grey, Domine-moi si tu peux , Soumission , Salvatore... Ce sont des livres qui te mettent en effervescence,  Tout ce qui touche à l'univers sombre, en quelque sorte. C’est ça, pour moi, la vraie littérature.

— D'après certains experts en littérature, il semblerait que la dark romance ne soit pas considérée comme de la littérature à part entière.

— Connerie ! Il n'y a vraiment rien de mieux qu'un bon livre de dark romance. J'ai réalisé qu'il était difficile de poursuivre ma conversation avec elle, car elle semblait très déterminée dans ses idées.

J'ouvris ma canette et pris une gorgée tout en regardant autour de moi. La météo était agréable, ni trop chaud, ni trop froid, sans soleil ni pluie. C'est alors que Chloé, en sortant un prospectus de son sac attira mon attention.

—  Qu'est-ce que c'est ? demandai-je avec curiosité. Étrangement Tout ce que cette fille faisait éveillait mon intérêt.

— La semaine prochaine il y aura un match de foot. Elle me tendit la feuille, et je posai mon regard dessus. Notre équipe va affronter celle d'une autre ville, et le match se déroulera chez nous. Ça te dirait qu'on y aille ?

—J'en sais rien.Je ne suis pas très porté sur le sport.

— Tu penses que je le suis peut-être ? Allez, Ella, ce sera sympa, tu verras, et en plus, on pourra admirer de beaux footballeurs en action.

— On verra. Je replongeais mon regard dans le prospectus. Notre équipe s'appelle wolves ? Elle hocha la tête avec enthousiasme. Mais pourquoi les loups ?

— C'est l'animal emblématique de l'université. N'as-tu pas remarqué le majestueux loup en bronze à l'entrée ? Je n'ajouterai rien de plus. Prépare-toi, nous allons passer un excellent moment, je vais chercher des t-shirts assortis de l'équipe et quelques gadgets
Je lui ai rendu la feuille.

— Je ne t'ai jamais dit que j'irai. Je me suis replongé dans ma lecture.

—Oh, mais bien sûr que tu vas y aller, même si je dois te tirer par la peau des fesses, ma cocotte ! En levant les yeux, je l'ai vue me regarder avec détermination, montrant clairement qu'elle ne rigolait pas. Ce sera notre deuxième activité entre copines.

— Et quelle est la première ?

— La fête organisée par les pom-pom girls, après-demain, tu te souviens ? me dit-elle.

— Je n'ai pas dit que j'allais y aller non plus.  Elle me regarda, un peu agacée.

— Quel est exactement ton projet, Ella ?  Elle posa sa cannette au sol.  Tu veux foutre tes années universitaires en l'air ?

— Non.

— Alors, nous irons à cette fête, au match, ainsi qu'à toutes les activités qui se présenteront à nous. Elle leva à nouveau sa cannette vers ses lèvres, un sourcil arqué, tout en me regardant d'une manière qui semblait indiquer que la discussion était close.




















N.B:  la dark romance est un sous-genre de la littérature sentimentale.



Voilà pour ce chapitre !

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Merci beaucoup.

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