Anedonie.
L'anedonie c'est la vie sans -ie
Avec un -ent pour vent.
Car tout dans la vie devient néant.
Tout est fade,tout est gris.Je voudrais en faire une poésie. Je voudrais pouvoir romantiser cette anomalie qui ne me quittera jamais et qui reviendra toujours au pire moment dans ma vie.
Mais je ne contrôle plus cette partie de mon cerveau depuis des années.
Ma mère parle de bipolarité. Moi je ne vois qu'une jeune fille qui était brisée et qui a tenté de se réparer seule. Une jeune fille qui n'a pas pu recoller tout les morceaux, qui n'a pas pu en ressortir intacte.
Ma mère parle de paresse. Alors que moi je ne vois que les cicatrises de mon cerveau, qui jadis agonisait, seul.
Ma mère dit beaucoup de choses mais elle en perçoit très peu.
C'est probablement le manque de communication qu'elle a eu avec ses parents que je vis en écho avec elle. On ne se comprend pas malgré notre amour mutuel.
Comme quoi l'amour ne suffit pas toujours. L'amour n'est pas suffisant si aucuns efforts est fournis. Je l'ai compris malgré moi.
Souvent l'amour est la raison des erreurs d'autrui. L'amour n'amène pas la compréhension. La compréhension vient dans la quête de l'amour et du réelle bien être de l'autre.
La communication, c'est sacrifier son point de vue afin de mieux comprendre le monde. Accepter que nous sommes tous différents mais que c'est dans nos différences que l'on se retrouve tous.
Accepter de se tromper, d'avoir tort, de ne pas tout voir et de ne pas tout comprendre.
La communication c'est savoir s'excuser même quand on ne comprend pas totalement ses torts mais qu'on sait qu'on a blessé malgré nous.
Car la communication peut devenir la plus belle preuve d'amour. La résignation.
J'aime ma mère dans la résignation. Je ne lutte plus contre elle c'est inutile, épuisant et cela ne mène nulle part. Je préfère la comprendre pour relativiser ma douleur. Lui donner un sens.
Elle souffre, donc elle se trompe, elle fait mal et ne sait pas comment gérer sa souffrance. Et finalement je fini moi aussi par souffrir.
C'est elle qui m'a appris, malgré elle, que le silence est la plus belle des guérisons mais aussi la plus dangereuse.
Du sang.
Tu te retrouve seule dans une chambre pleine d'idées noires qui te rongent.
Des larmes.
Tu cris à l'aide mais c'est trop tard plus personne ne peut t'entendre.
Tellement de larmes.
Tu tente de trouver des solutions mais elles t'enfonces encore plus dans ta douleur.
Un océan de larmes.
Tu sourit au monde, dans une tentative désespéré de faire abstraction de la douleur constante qui te ronge.
Chaque respiration devient un supplice, chaque sourire un mensonge dans lequel tu t'enfonces.
Quelque chose en toi se brise.
Au début c'est subtil, imperceptible. Personne ne le remarque, pas même toi.
Pourtant cette chose qui s'est brisé est irréparable. Ça reste tel quel à vie.
Et cette fissure se rempli d'elle même avec une amie toxic qui ne te quittera plus jamais.
Anedonie.
Discrete mais tellement destructrice.
Elle t'éteint lentement, silencieusement.
Elle aborde presque toute la lumière. Et te laisse juste assez de lumière pour pouvoir vivre mais dans un état végétatif. Tel un légumes. En vie mais pas vivante. Un corps qui respire mais une âme qui suffoque.
Tu fini par te sentir seule alors que tu as un entourage en or. Un entourage qui t'aime et qui s'inquiéte réellement pour toi.
Mais malgré toi tu te braque. Tu ne demande pas d'aide. Tu meurt en silence dans ton coin comme Phèdre. Malgré toi tu prend tout mal, interprètes tout de travers et tu fini par réellement être seule. Tu fini par rejeté tout le monde et tu fini par être mentalement et physiquement isolée du monde.
En fin de compte tu es condamnée, l'histoire se répète, inlassablement.
Tu es sous l'eau. Tu as beau crier aucun sons ne sort.
Tu es une étoile qui a explosée il y a des années lumières. Il est trop tard pour te sauver et réparer les dégâts causés.
Et finalement on se rend compte que le "tu" a en réalité toujours été un "je".
Une tentative de projection de ma douleurs comme si ce n'était pas la mienne mais celle de quelqu'un d'autre. Comme si ce n'était que des mots et pas tout mon vécu, toute ma peine décrite là.
Une brûlure beaucoup trop familière me submerge. Je me retrouve une nouvelle fois dépassée par les événements.
La vie me mange toute crue et je ne peux rien y faire.
Je redeviens la petite fille qui à peur du noir et de ne plus jamais voir sa grand-mère.
Je redeviens la petite fille, dépassée par son monde et absorbée par ce dernier prématurément.
Une petite fille devenue adulte à un âge auquel il n'est pas normal de le devenir.
Mais une petite fille qui plonge la tête la première dans le monde des adultes. Parce qu'elle à peur de ne pas être à la hauteur si elle ne le fait pas. Elle a peur que sa mère se retrouve seule si elle ne se sacrifie pas.
Une petite fille qui sais que ce n'est pas normal, mais une petite fille qui est condamnée à aimer dans la résignation.
Elle sait que c'est trop tard qu'elle va grandir plus vite que les enfants de son âge et qui accepte cette dure réalité. Par amour.
Et pourtant elle va rester, je vais rester dans la résignation et je finirais par jamais lui dire, à ma mère.
Je ne lui dirais jamais à quel point ça m'a bousiller, briser, casser.
Je ne lui dirait jamais de peur de ne pas contrôler cet aspect de ma vie par la suite.
Entre résignation et anedonie, je suffoque. Je tente de relativiser et de voir les choses positives qui peuvent exister dans ma vie. Mais souvent tout prend le dessus sans que je ne puisse rien faire, mise à part pleurer et penser à toute ses fois où je me suis terrer dans le silence. Un silence dans lequel résonne. Un sourd et douloureux.
"J'ai mal."
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lost words.
RandomElle va souvent mal, très mal ou pas et ne sait pas comment extérioriser donc elle commence à écrire afin d'embellir ses problèmes, les trier pour de mieux se comprendre et s'accepter. Une introspection qui peut-être être synonymes de courage ou de...