8 - Présent

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[Présent]

[Île de Mancollia]

Marco prit une profonde inspiration, tentant de se donner du courage. Voilà deux jours que sa famille était arrivée sur l'île, l'heure du départ approchait inéluctablement. La décision n'avait pas été facile. Pendant des heures, il avait discuté avec Satch et Barbe-Blanche, exposant ses doutes et ses craintes. La peur de ne plus être à la hauteur, de ne plus pouvoir reprendre la mer après les atrocités qu'il avait commises, le hantait. Pourtant, alors qu'il scrutait l'horizon, une vérité s'était imposée à lui : il ne pouvait pas tout perdre. Sa famille, son équipage, c'était tout ce qui lui restait. S'il renonçait à eux, il se condamnerait à s'éteindre, consumé par sa propre douleur.

Finalement, il avait rassemblé tout son courage pour annoncer à Barbe-Blanche qu'il était prêt à repartir, si ce dernier voulait encore de lui. Le regard que lui avait adressé son père adoptif, plein de bienveillance et d'amour, avait été la seule réponse dont il avait eu besoin.

Marco avait ensuite pris le temps de parler avec les autres commandants. Il leur devait cela, à ces frères d'armes qui l'avaient toujours soutenu, même dans les moments les plus sombres. Bien que les détails de sa douleur restent enfouis en lui, il n'avait pas besoin de mots pour qu'ils comprennent. Leur soutien silencieux, leurs regards emplis de compassion, lui avaient montré qu'il n'était pas seul, qu'ils seraient là pour lui, quoi qu'il arrive.

Le plus difficile avait été de s'excuser auprès de sa division. Il s'était senti coupable de les avoir abandonnés, de les avoir laissés dans l'incertitude. Mais au lieu de reproches, il avait reçu des sourires sincères et des accolades chaleureuses. Personne n'avait mentionné les flammes noires du Phénix, ce pouvoir sombre qui l'avait englouti. Ils étaient simplement heureux de le voir revenir parmi eux, prêts à continuer le voyage ensemble.

Avant de quitter l'île, il s'était rendu une dernière fois sur la tombe de Hanayo. Le calme du cimetière contrastait avec la tempête qui faisait rage dans son cœur. Il s'était agenouillé devant la pierre, murmurant des paroles que seul le vent emporta. Un adieu. Une promesse de ne jamais l'oublier, mais aussi de continuer à vivre. Il avait ensuite pris soin de nettoyer le Grain de Sable, ce bar où tout avait commencé. Gemmei l'avait aidé, partageant avec lui ce dernier moment de recueillement. Le lieu semblait étrangement vide, dépouillé de la présence de celle qui l'avait animée. Marco avait hésité, le cœur lourd, à brûler le bâtiment, refusant l'idée de voir un jour quelqu'un d'autre derrière ce comptoir. Mais l'idée qu'une part de Hanayo continuerait à vivre à travers cet endroit l'avait apaisée. Il avait repeint les volets en bleu, comme ils l'étaient avant, laissant la pancarte légèrement de travers, un clin d'œil au passé.

Quand il tourna enfin le dos au bar, un sourire nostalgique étira ses lèvres. Peut-être que quelqu'un, un jour, reprendrait le flambeau. Peut-être que ce lieu redeviendrait un point de rencontre pour le village. Peut-être même que cette personne aurait un esprit aussi farouche que celui de Hanayo, prêt à empoisonner quelques pirates indésirables. Cette pensée lui réchauffa brièvement le cœur.

Mais alors qu'il marchait lentement vers le port, chaque pas le rapprochant de son navire, un poids écrasant l'envahit. C'était un adieu, définitif et irrévocable. Il quittait sa deuxième maison, et il savait qu'il ne reviendrait jamais ici. Le village, les visages familiers, tout ce qui avait été sa vie pendant tant d'années s'éloignait derrière lui.

En arrivant au port, il aperçut Gemmei, droite et digne, attendant près du Moby Dick. Son mari se tenait à ses côtés, offrant un soutien silencieux. Marco chercha instinctivement un autre visage parmi la foule, celui qu'il n'avait pas osé affronter depuis son arrivée. Mais elle n'était pas là. Un pincement de regret lui serra le cœur. Il avait fui ce dernier adieu, et maintenant il était trop tard.

— Gemmei, murmura-t-il en souriant tristement.

Elle s'approcha de lui, et sans un mot, le prit dans ses bras. L'étreinte était chaude, rassurante, mais elle portait aussi le poids de tout ce qu'ils laissaient derrière eux.

— Tu vas nous manquer, Marco, souffla-t-elle, sa voix tremblante d'émotion.

Il répondit à son étreinte, ressentant toute la tendresse et la tristesse dans ce simple geste.

— Je suis désolé d'avoir apporté le malheur sur ce village, dit-il, la voix brisée par le remords.

Gemmei se recula légèrement, le regardant avec une affection mêlée de reproche.

— Ne raconte pas n'importe quoi, Marco. Tu sais très bien que tout le monde t'apprécie ici et que tu seras toujours le bienvenu. Même...

Elle s'interrompit, et il hocha la tête, complétant la pensée non exprimée.

— Oui, je ne peux pas revenir. Je refuse de risquer vos vies, sa vie.

Gemmei acquiesça silencieusement, comprenant que ces mots étaient aussi une promesse, une protection ultime qu'il leur offrait.

— Merci de l'avoir rendue heureuse, dit-elle, la voix chargée de gratitude.

— Merci à toi d'avoir été là pour elle lors de mes absences, et de veiller sur elle maintenant.

Un sourire triste éclaira brièvement le visage de Gemmei, et elle s'appuya contre son mari, trouvant en lui un soutien silencieux.

— Voici une carte de vie, reprit Marco en lui tendant un petit morceau de papier. Ainsi, vous saurez si je vais bien. Et si un jour elle veut me retrouver, elle le pourra.

Gemmei prit la carte avec précaution, comme si elle recevait un trésor fragile.

— Au revoir, Marco, murmura-t-elle, la voix emplie de chagrin.

— Adieu, Gemmei, répondit-il, sentant son cœur se serrer une dernière fois.

Il se détourna alors, marchant d'un pas déterminé vers le Moby Dick, sans oser se retourner. Il était temps de partir. Le poids du passé était lourd, mais il savait qu'il devait avancer, pour elle, pour lui, pour eux tous.

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FIN. Ce chapitre marque la fin de cette histoire, Marco a beaucoup pleurer et pleurera encore la perte de cet amour, mais il est temps de reprendre la mer et d'affronter son destin. Désolée pour vos larmes, promis les prochaines publications ne seront pas aussi triste. Un grand merci de m'avoir accompagnée sur cette histoire, vos retours m'ont vraiment fait plaisir. N'hésitez pas à laisser votre avis, je prends toujours le temps de lire et de répondre. Merci beaucoup à toi,  Heliantart d'avoir pris le temps de me laisser ton avis sur chaque chapitre. D'ailleurs allez lire son travail, ça vaut le détour ! Et bien sûr merci à : user73846704, Titibou9 et smilana1900 ♡

Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle aventure (en compagnie de Izo normalement)

Les larmes du phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant