Les larmes du phénix

12 - Futur

En arrivant devant la petite maison, légèrement excentrée sur l'île de Sphinx, Aiko sentit une vague d'émotions la submerger. Après des semaines passées en mer aux côtés de Rayleigh, elle se retrouvait enfin au seuil de ce qui était maintenant la demeure de son père. Ce lieu, isolé du reste du village, semblait étrangement paisible, comme une oasis de tranquillité loin des tumultes du monde extérieur.

Le voyage avait été éprouvant, mais également enrichissant. Rayleigh, bien que redouté dans tous les océans sous le nom de "Seigneur des Ténèbres", s'était révélé être un compagnon de route aussi bienveillant que patient. Pendant leur périple, il lui avait enseigné les bases du haki, un pouvoir mystérieux dont elle ignorait tout avant son départ. Le haki de perception, qu'elle maîtrisait désormais à un niveau satisfaisant, lui permettait de sentir les présences et les intentions autour d'elle. Une compétence précieuse dans un monde aussi dangereux que celui des pirates. Pour ce qui était du haki d'armement... c'était une autre histoire. Rayleigh n'avait cessé de lui rappeler que cela demandait du temps, de la discipline, et beaucoup d'entraînement. En attendant, la fuite restait sa meilleure option face à un danger réel.

Lorsqu'ils étaient arrivés sur l'île de Sphinx, Rayleigh l'avait confiée aux villageois. Aiko avait immédiatement ressenti la déférence avec laquelle ils le traitaient. Personne n'avait osé protester face à la demande de l'ancien second du Roi des Pirates, une véritable légende vivante. Ils avaient accepté sans discuter de la laisser accéder à la maison de Marco.

Rayleigh, fidèle à lui-même, était reparti presque aussitôt, prétextant qu'il ne voulait pas attirer l'attention sur l'île. Avant son départ, il lui avait prodigué un dernier conseil avec son sourire énigmatique :

— Reste prudente, petite. Ici, tu es en sécurité, mais dans ce monde, mieux vaut toujours être sur ses gardes.

Elle se tenait devant cette porte, face à la maison de son père. Elle ne savait pas ce qui l'attendait à l'intérieur, mais une certaine excitation mêlée à de l'appréhension faisait battre son cœur plus fort.

Elle inspira profondément et franchit les quelques pas qui la séparaient de la porte. Ses doigts tremblèrent légèrement lorsqu'elle la poussa. L'intérieur était simple, sobre, mais empreint d'une présence rassurante. La maison semblait être un refuge, un endroit où Marco s'était retiré pour panser ses blessures, à la fois physiques et émotionnelles.

Les murs étaient ornés de quelques souvenirs, mais ce qui attira immédiatement son attention fut une petite table dans un coin de la pièce. Dessus, un carnet était ouvert, comme si quelqu'un l'avait feuilleté récemment. Elle s'approcha doucement, le cœur battant. Le nom de sa mère apparaissait sur la première page. Un souffle lui échappa tandis qu'elle comprenait que ce carnet contenait peut-être des fragments du passé de ses parents, des réponses qu'elle avait cherché tout ce temps.

Aiko s'installa doucement sur une chaise près de la table avide d'en découvrir plus. Elle retourna jusqu'aux premières pages qui mentionnaient sa mère.

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" Je n'ai jamais cru que je pourrais m'attacher à quelqu'un en dehors de l'équipage. La vie de pirate ne laisse pas de place pour ça. Pourtant, la première fois que j'ai croisé Hanayo, tout a changé. Elle était différente, pas comme les autres personnes que je rencontrais dans les ports. Elle avait cette lumière, ce calme qui me rappelait la mer avant la tempête, comme si elle comprenait déjà ce que je portais en moi sans que je dise un mot. "

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" J'ai essayé de garder mes distances. Mais à chaque fois que je quitte Hanayo, c'est comme si une partie de moi restait avec elle. Mon devoir envers l'équipage passera toujours avant tout, mais elle est devenue cette personne à qui je pense quand je m'asseye seul sur le pont, la nuit. La mer peut être froide et impitoyable, mais dans ses bras, j'ai trouvé une chaleur que je n'avais jamais connue. "