Prétentieux (Jaden Walton)

Dépression

Jaden
Je me dirige vers la maison d'Ella avec Javon à mes côtés. Cela fait une semaine qu'elle ne parle plus à personne, on s'est inquiétés mais on sait comment elle marche. Elle a souvent besoin d'être seule, mais je sens que quelque chose cloche.

Toc toc toc...

Personne ne répond. Javon toque à son tour. Rien. Elle est pourtant la, je le sais. Je regarde Javon, nous partageons le même regard inquiet. Je ne réfléchis pas plus et récupère les clefs cachés sous un pot de fleurs. Je rentre les clefs dans la serrure, la porte s'ouvre et nous pénétrons à l'intérieur.

Jvon- Ella ?
Il s'écrit inquiet. Encore une fois personne ne répond.

Je fais un signe de tête montrant l'étage à Javon. Nous montons et toquons à sa chambre. Elle ne nous répond pas. Javon rentre, à peine à t-il passe la tête qu'il me regard désolé. Je ne comprend plus rien.

Jvon- tu devrais descendre.
Le dit-il, je ne comprends pas pourquoi.

Jden- pourquoi ?

Jvon- juste descends s'il te plaît. Elle a fait une bêtise.
Je fronce les sourcils. Je ne bataille pas plus et descends.

Je descends, je me sens mal, j'ai une boule au ventre. J'espère que tout va bien. Mais merde ce que je m'en veux, la dernière fois qu'on s'est parlé ça ce n'est pas passé comme je l'avais imaginé. J'aurais aimé lui dire ce que je ressens, lui dire à quel point je suis désolé, à quel point je tien a elle. Mais à la place j'ai joué au con et je l'ai accusé de choses débiles.

Je suis le con de l'histoire.

Je m'assois sur le canapé, je me triture les doigts. C'est long. Beaucoup trop long. Merde qu'est ce qui se passe à la fin !? J'en peux plus, je m'apprête à monter quand javon descend, Ella dans ses bras. Mais un détail m'interpelle, elle est inconsciente.

Jvon- je suis désolé Jaden.
Sa voix se brise, je souris le rassurant.

Jden- ce n'est en rien ta faute.

C'est la mienne.

Nous prenons la voiture, Javon a refusé que je vois ce que Ella a, il m'a ordonné de conduire jusqu'au urgence, et de ne rien dire. Je n'ai pas bataillé, je n'en n'ai pas la force, alors j'ai fais ce qu'il m'a demandé. Une fois arrivés, il me demande de l'attendre. Cette fois je n'écoute pas et viens avec lui à l'intérieur.

Jvon- écoute, ça va être dur okay ? Sois fort mon frère.
Il me sourit tendrement.

Jden- je peux encaisser.
Lui dis-je.
Jden- ça va aller.

Ella est prise en charge. Nous devons l'attendre dans une salle. Seuls. Le temps n'a jamais été aussi long merde. Javon me regarde, souffle un coup, et commence un monologue.

Jvon- elle s'est scarifiée Jaden.
Il me lâche ça. Les larmes nous viennent je le vois.

Jden- c'est pas la première fois je me trompe ?
Dis-je détruit. Son regard n'arrangeant rien.

Jvon- non. Elle avait déjà fait, mais jamais autant, et aussi profond. Elle me l'avais promis Jaden. Elle avait promis.
Il éclate en sanglot, c'est rare, mais son point faible c'est elle. Ella. C'est le notre. Il aime tellement.

Jden- je suis putain de désolé javon. C'est ma faute. Je n'aurait jamais due lui dire des choses comme ça, j'ai été con.
Il m'étreint.

Jvon- elle a essayé de s'enlever la vie merde ! Elle avait promis ! J'aurais du le voir, j'ai moi aussi était con. On l'a tous étaient. Personne n'a rien vue. Mais ce n'est pas notre faute, encore moins la tienne. Promis.

Je souris, les promesses sont très importantes pour nous deux. Au fond je sais qu'il a raison. Mais une petite voix me dit que ça reste ma faute, mais pour une fois je la met de côté et ne l'écoute pas. Et putain ça fais du bien.

***

Ella
Un bruit sourd me sort de mon sommeil. J'ouvre doucement mes yeux, des murs blancs m'entourent, ma chambre n'est plus la même. Je les ouvres un peu plus, et putain je suis dans un hôpital. Une infirmière se tient devant moi, un minuscule sourire au visage.

??- tout va bien ?

E- oui.
Dis-je d'un ton neutre.

Elle me donne un plateau sur lequel est posé un petit déjeuner. Elle m'informe qu'une psy viendra me parler vers 11h. Elle me dit aussi que deux personnes viendront me voir dans quelques minutes. Je la remercie et respire un bon coup.

Putain de merde.

Je n'ai pas réussie. Un soulagement m'envahie, je n'ai pas voulu m'enlever la vie, juste me faire très mal. Je souhaite vivre, la plus part du temps, mais des fois je veux juste souffrir. Mais les gens ne le comprennent pas temps qu'ils ne l'ont pas vécues eux même. Ils pensent qu'on cherche l'attention, que c'est débile. Mais c'est une souffrance exprimée d'une façon différente. Je coupe court à mes pensées quand une tête que j'aime beaucoup passe la porte.

Jvon- hey, comment tu te sens ?
De demande t-il en m'embrassent le front.

E- mieux qu'hier.
Plaisante ai-je. Ce qui ne le fait pas rire. Je retrouve mon air sérieux.
E- je suis désolée Javon, je t'avais promis, j'ai essayé je te jure !
Les larmes montent.

Jvon- tout va bien, j'aurais du voir tes signes. Ça arrive des rechutes. Je suis là maintenant, parle moi même si c'est dur, je suis là. On est tous là, avec toi. On t'aime fort Ella.
Ces mots me font chauds au cœur, ils me touchent. Je souris, lui, m'essuie une larme.
Jvon- ne pleure pas.
Je souris. Lui aussi.

Jden- je suis là moi aussi, je le serai toujours, je te le promet.
Je n'ai pas besoin de me tourner. Je sais qu'il est là.

E- je te dois à toi aussi des excuses...
Je me mord la lèvre inférieure. Il s'approche, s'assît a côté de moi sur le rebord de mon lit.

Jden- c'est moi qui t'en doit, pas toi. Pardon mon ange.
Ces simples mots me heurtent, je ne peux contenir mon sourire à l'entente de se surnom.

Ce surnom compte énormément pour moi. A l'époque, Jaden me le donnait toujours. Il ne m'avait pas appellé comme ça depuis plus d'une dizaine d'années.

E- je vous aimes tellement. Je ne veux jamais vous reperdre.
Leurs dis-je en les serrant fort contre moi.

Jvon- ça risque pas !
Nous rions.

Une personne interromps ce moment de bonheur en toquant à la porte. Les garçons vont ouvrir. Ils laissent entrer la personne et me font des bisous en l'air avant de partir. La personne est la psy, je le sais.

Après deux heures, voir plus de papotage interminable, la séance est enfin terminée. J'ai cru mourrir. C'était long, chiant, et dur. Elle dit avoir un pronostic.

Je suis en dépression. Une dépression souriante.

1138 mots.