Chapitre 8 : Hésitations

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Elena

Soir du samedi 5 juillet, et journée du dimanche 6 juillet

''Merci pour ce soir, c'était excellent ! Passe une bonne nuit !''

Je relis encore et encore le message d'Hélios, sans savoir comment l'interpréter. Est-ce qu'il a envoyé ça juste par politesse, ou est-ce qu'il y a plus derrière ? Est-ce que je lui plais ? Plus important encore, est-ce que lui, me plaît ? Je le trouve vraiment génial, sous tous les aspects, mais je ne comprends pas pourquoi je ne ressens pas de vague d'amour qui m'emporte. J'aimerai la ressentir ne serait-ce qu'une seule fois dans ma vie. Peut-être que je ne suis pas faite pour ça. Peut-être que l'amour ce n'est pas pour moi. Je suis peut-être condamnée à enchaîner les histoires sans lendemain, ou les longues relations où la routine prend le dessus et finit par écraser et détruire le couple qui s'est lassé l'un de l'autre. Ou peut-être que mon corps et mon cœur attendent de trouver le bon. Mais qu'est-ce qu'il se passera pour moi si le bon ne vient jamais ?
J'ai peur de m'engager avec quelqu'un pour qui je ne ressens pas cette vague d'amour. Imaginons que je sois avec une personne, depuis longtemps car on s'entend bien et on est heureux ensemble, mais que d'un coup je rencontre cette tempête dans mon cœur. Serais-je capable de tout foutre en l'air, la stabilité et mon confort, pour une toute nouvelle personne ? Je me sens perdue, vide et lasse, de me poser toujours les mêmes questions. Les héroïnes de mes livres ont l'air de tellement s'en sortir mieux que moi. Elles rencontrent quelqu'un, subissent un traumatisme, l'homme les aide à s'en sortir, ils se disputent, se réconcilient, et tout est bien qui finit bien. Mais dans la vraie vie, on ne se relève pas très bien des épreuves qui nous font face. Elles continuent à nous hanter, et à compliquer nos existences. Si seulement tout se passait comme dans les livres, nos vies seraient bien plus faciles. En attendant, je ne sais toujours pas comment réagir au message d'Hélios. Trop fatiguée pour réfléchir plus longtemps, je finis par m'endormir sans répondre.

Je profite enfin d'une longue nuit de sommeil, qui me permet enfin de retrouver mon énergie habituelle. Je me lève de bonne humeur, sous les ronronnements d'Atlas qui passe la presque totalité de son temps à dormir dans mon lit. Je descends me préparer un bon petit déjeuner, qui fera également office de repas de midi, car il est déjà 13 heures. Je prépare des tartines avocat, saumon, fromage frais, que je poste en photo sur Instagram. Cela fait trop longtemps que j'ai délaissé ma communauté, il est temps que je repose du contenu. Une fois le repas englouti, je remonte donc me préparer pour tourner des vidéos. Maquillage, coup de boucleur dans les cheveux et le tour est joué. Je m'installe, et lance une vidéo en FaceCam, car j'ai besoin de m'exprimer sur ce qu'il s'est passé ces derniers jours, en passant certains moments sous silence, comme ma noyade. Mon père ne s'est jamais intéressé à mon contenu, mais je ne voudrais pas que d'une manière ou d'une autre il l'apprenne. Je n'ai vraiment pas besoin de l'angoisser outre-mesure, après notre discussion de l'autre jour. Je parle à nouveau du déménagement, de la fatigue qui s'ensuit, des nouvelles rencontres que j'ai pu faire. Je présente mon chat, et je représente mes excuses. Je promets de revenir très vite avec du nouveau contenu. Une fois cette vidéo postée, je prends ensuite le temps de réaliser des vidéos de chroniques, et de suivre quelques trends pour rattraper mon retard. J'y passe l'après-midi, afin d'avoir du contenu en avance. Je filme l'ouverture de certains colis qui s'étaient accumulés dans un coin de ma chambre. Voilà, en quelques prises seulement, j'ai retrouvé le goût de faire des vidéos, de préparer du contenu. Je souris rien que de penser au fait que ma vie est enfin en train de trouver la stabilité qu'il m'a toujours manqué à Grenoble. Bon mis à part mes interrogations sur Hélios, mais j'ai enfin mon chez-moi, un petit être dont je prends soin, et une indépendance financière. Je suis enfin libre d'être moi-même, et de profiter à fond de la vie qui s'offre à moi.

J'attends la vagueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant