**Chapitre 1 : Les ombres du passé**

7 0 0
                                    



Los Palacios y Villafranca, une ville paisible à quelques kilomètres de Séville, en Andalousie, s'éveille doucement sous un ciel d'un bleu éclatant. Les ruelles pavées et les façades blanchies à la chaux semblent figées dans le temps, reflétant la chaleur du soleil andalou. Mais derrière cette tranquillité apparente se cache un cœur qui bat avec une intensité que peu de gens peuvent comprendre. Ce cœur appartient à Athéna Petrova, une femme dont le nom résonne bien au-delà des frontières espagnoles, une étoile internationale à l'aura envoûtante.


Athéna, de son vrai nom Athénaïs Petrova, a vu le jour à Madrid d'un père espagnol et d'une mère américaine d'origine grecque. Avec un mélange unique de culture et d'éducation, elle a grandi entre les palais historiques de Madrid et les gratte-ciels de New York. Dès son plus jeune âge, elle a montré un talent exceptionnel pour la musique et le cinéma, et son ascension vers la gloire a été fulgurante. À seulement 25 ans, elle était déjà une icône mondiale, acclamée pour sa beauté, son charisme et son talent incomparable.


Pourtant, derrière cette façade parfaite se cache une femme hantée par des souvenirs qu'elle tente désespérément de fuir. Des souvenirs d'un amour passé, intense et dévastateur, qui continue de la hanter, jour après jour. Cet amour porte un nom : Pablo Martín Páez Gavira, plus connu sous le nom de Gavi.


Gavi, le jeune prodige du football espagnol, a captivé le monde avec son jeu exceptionnel, sa passion sur le terrain et son sourire désarmant. À seulement 18 ans, il était déjà l'un des joueurs les plus prometteurs de sa génération, évoluant sous les couleurs du FC Barcelone et de l'équipe nationale espagnole. Mais pour Athéna, Gavi n'était pas seulement un nom sur une feuille de match, ni une star montante dans l'univers du football. Pour elle, il était tout.


Leur rencontre avait été aussi inattendue qu'électrique. Athéna, à l'époque, tournait un film à Barcelone, une ville qu'elle adorait et qu'elle connaissait bien. Par un hasard du destin, elle s'était retrouvée invitée à un match du FC Barcelone, et c'est là qu'elle avait croisé le regard de Gavi pour la première fois. Un regard qui avait allumé une étincelle, une étincelle qui s'était transformée en un feu dévorant, un amour aussi fulgurant que destructeur.


Aujourd'hui, assise dans un studio de télévision, Athéna fixe la caméra avec un sourire maîtrisé. Ses cheveux bruns tombent en vagues souples sur ses épaules, encadrant son visage aux traits fins. Elle porte une robe noire élégante, mettant en valeur sa silhouette élancée, mais ce n'est qu'une armure, une façade pour masquer les tempêtes qui grondent en elle.


« Alors, Athéna, votre carrière est en pleine ascension, et vous êtes devenue une véritable icône mondiale. Mais tout le monde se demande : comment faites-vous pour jongler entre votre vie professionnelle si intense et votre vie personnelle ? »


La question est posée avec tact, mais Athéna sait exactement où le journaliste veut en venir. Il veut la pousser à parler de Gavi, de cette relation qui a fait la une des tabloïds du monde entier. Elle sent une boule se former dans sa gorge, mais elle ne laisse rien paraître. Son sourire reste inchangé, ses yeux brillent d'une lueur indéchiffrable.


« Vous savez, la vie est une question d'équilibre », répond-elle avec une voix douce et posée. « J'ai appris à tracer des frontières claires entre ma vie publique et ma vie privée. Ce qui est important, c'est de rester fidèle à soi-même et de suivre son cœur, même quand les choses deviennent compliquées. »


Le journaliste n'est pas satisfait. Il esquisse un sourire entendu et tente de relancer : « Vous parlez de suivre votre cœur. Est-ce ce que vous avez fait lorsque vous étiez avec Gavi ? »


Le nom tombe comme un coup de poignard. Athéna sent son cœur s'arrêter un instant. Elle prend une légère inspiration, imperceptible, et sourit de nouveau, mais cette fois, son sourire est teinté d'une tristesse qu'elle ne peut complètement cacher.


« Gavi... » murmure-t-elle presque imperceptiblement. « Il fait partie d'un chapitre de ma vie que je garde précieusement dans mon cœur. Mais aujourd'hui, je préfère me concentrer sur le présent et l'avenir. »


Le journaliste semble comprendre qu'il ne tirera rien de plus. Il enchaîne avec une autre question, mais Athéna n'entend plus les mots. Elle est déjà loin, perdue dans un tourbillon de souvenirs.


Elle se revoit, aux côtés de Gavi, dans ces moments de bonheur absolu. Leur relation avait été passionnée, intense, mais aussi marquée par des tensions inévitables. Ils étaient jeunes, peut-être trop jeunes pour comprendre la complexité de ce qu'ils vivaient. Gavi, malgré toute son assurance sur le terrain, était encore un adolescent, avec ses incertitudes et ses doutes. Et Athéna, malgré sa célébrité, portait en elle des blessures profondes, des peurs qu'elle avait du mal à affronter.


Leur amour avait été comme un feu de forêt, brûlant tout sur son passage, illuminant leur vie d'une lumière vive, mais laissant derrière lui des cendres et des cicatrices. Ils s'étaient aimés avec une intensité rare, mais cet amour avait fini par les consumer. Les disputes, les malentendus, la pression médiatique, tout avait fini par les séparer, laissant Athéna avec un cœur brisé et des souvenirs qu'elle tentait désespérément d'oublier.


La voix du présentateur la ramène brusquement à la réalité. Elle réalise que l'interview touche à sa fin, et elle se force à se concentrer.


« Merci beaucoup, Athéna, d'avoir pris le temps de nous parler aujourd'hui. Nous vous souhaitons tout le succès du monde pour vos projets futurs. »


Elle hoche la tête, souriante, et murmure un remerciement poli. L'interview est terminée, mais les souvenirs, eux, sont toujours là, prêts à la submerger dès qu'elle baissera la garde.


En sortant du studio, Athéna sent le poids de la fatigue l'envahir. La journée a été longue, et elle aspire à retrouver la tranquillité de sa maison, loin des caméras et des questions indiscrètes. Mais elle sait que, même là-bas, elle ne pourra pas échapper à ses pensées.


Alors qu'elle s'enfonce dans le siège arrière de sa voiture, elle laisse échapper un soupir. Ses yeux se ferment un instant, et, malgré elle, des images de Gavi viennent s'imposer à son esprit. Leur dernier baiser, leurs éclats de rire partagés, les promesses murmurées dans le noir... Tout est encore si vivace, si douloureusement réel.


Athéna ouvre les yeux et regarde à travers la fenêtre, le paysage andalou défilant sous ses yeux. Elle se demande si elle pourra un jour tourner la page, oublier cet amour qui l'a marquée à jamais. Mais au fond d'elle, elle sait que certaines blessures ne se referment jamais complètement, qu'elles restent là, cachées sous la surface, prêtes à saigner de nouveau à la moindre occasion.


Et tandis que la voiture s'éloigne de la ville, emportant avec elle ses souvenirs et ses regrets, Athéna sait que, pour avancer, elle devra affronter ses démons. Mais pour l'instant, elle n'en a pas encore la force. Alors, elle se contente de fermer les yeux et de laisser les souvenirs la bercer, dans un doux mélange de douleur et de nostalgie.

GaviWhere stories live. Discover now