Chapitre 5

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Les Becker : Alyssa Becker, Jonah Becker, Peter Rosenberg, Alek Stäger et Sacha Bauer.

Les Curtis : Tom Curtis, Nick Curtis, Tobias Ebstein, Margaux Trumper et Liv Acker.

Alyssa

Appartement

Mon frère me regarde les yeux brillants et je fronce tristement les sourcils. Si je l'avais perdu lui aussi, je sais parfaitement que je serais encore plus brisée que je ne le suis actuellement. Je tiens pour Jonah et aussi pour mes parents, même s'ils ne sont plus là. Ils n'auraient absolument pas aimé nous voir dans cet état. Nous laisser seuls alors que nous ne sommes encore que des enfants. Parce que, oui, à dix-huit et dix-neuf ans, nous ne sommes pas encore vraiment des adultes.
La perte de mes parents me fait me sentir vide, comme si ma vie s'était arrêtée. Ils étaient tout pour moi. Nous étions tellement complices. Notre famille était de celle que tout le monde rêverait d'avoir. Si toute ma vie était à refaire, je ne changerais absolument rien, excepté cet accident qui nous a détruit Jonah et moi.

— Ca va aller, je te le promets, finit-il par murmurer. Ca va s'arranger.

Je lui souris doucement et le prends dans mes bras quelques instants, fermant les yeux.
Il se relève ensuite, m'aidant à en faire autant et m'embrasse le front.

— On va s'en sortir, d'accord ? je souris doucement alors qu'il hoche la tête. Je vais passer au bureau de tabac. Je t'en prends ?
— Je veux bien, acquiesce-t-il.

Je lui souris et embrasse sa joue avant de me diriger vers l'entrée pour enfiler mes chaussures. Après avoir attrapé mes clefs, je sors de l'appartement et souffle, remarquant que l'ascenseur est encore en panne. J'aime cet immeuble !
Jonah et moi avons dû emménager dans ce quartier après la disparition de nos parents.
Nous vivions dans une belle et grande maison dans un beau quartier de Berlin. Mais, le loyer était trop cher pour que l'on puisse la garder.
Nous avons la chance d'avoir nos grands-parents maternelle qui nous aident autant par leur présence que financièrement. Ils voulaient que l'on vive avec eux, mais Jonah et moi ne voulions pas les déranger. Nous leur avons donc dit que nous trouverions chacun un travail après les cours, afin de subvenir à nos besoins.
Ils ont refusé et ont dit qu'ils s'occuperaient de nous financièrement, préférant que l'on se concentre sur nos études. Nous avons tenté de batailler, en vain.
Je sors de l'immeuble et tourne sur ma droite pour me rendre sur la petite place où se trouvent quelques commerces.
J'arrive vers le bureau de tabac puis ralentis en voyant un petit groupe de personnes avec une attitude étrange. Je m'arrête, fronçant les sourcils et remarque que quelqu'un est allongé sur le sol, mal en point.

— Allez les gars, on se casse, lance l'un des individus.

Ils se mettent tous à courir et je m'approche rapidement de la personne qui est au sol.

— Ebstein ? je m'étonne alors qu'il tourne la tête vers moi, le visage abîmé. Ca va ?
— Pas trop, non, gémit-il en s'asseyant.
— J'ai parfois l'impression que vous allez trop loin quand vous vous battez avec mon frère et mes amis, mais finalement, il y a pire, je grimace. Ca va aller ?
— Ca t'intéresse ?
— Je veux être sympa pour une fois, je lui réponds sur la défensive.
— Ne te sens pas obligée de l'être.
— Tu es vraiment con comme mec, tu le sais ? je m'exclame en croisant les bras sur ma poitrine. C'est quoi cette fierté à deux balles ? je demande en fronçant les sourcils. Et puis d'abord, qu'est-ce que tu fous ici ? Ce n'est pas un quartier fréquentable !

Il se relève maladroitement et frotte ses vêtements, tanguant légèrement.

— C'est plutôt moi qui devrais te demander ce que tu fais ici.
— Je vis là. C'est chez moi.

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