ℛ𝑒𝓁𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃 𝓈𝑒𝒸𝓇𝑒𝓉𝑒 - 𝒜 ℬ𝒶𝓇𝒹𝒶𝓉𝓉𝒶𝓁 𝓈𝓉𝑜𝓇𝓎

𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 12 🤍

"I Like the Way You Kiss Me" de Artemas

POV Gabriel Attal

Je me penchai et l'embrassai. Ce geste, impulsif et désespéré, portait tout le poids de la confusion qui m'habitait. Pendant un instant, Stéphane ne bougea pas, comme s'il était pris de court. Mais ensuite, doucement, presque avec tendresse, il posa ses mains sur mes épaules et mit fin au baiser.

Je levai les yeux vers lui, cherchant une réponse dans son regard. Mais ce que je vis ne fit qu'amplifier mon malaise. Il y avait de la tristesse dans ses yeux, une pointe de regret, mais aussi une fermeté qui me fit comprendre que j'avais franchi une limite.

"Gabriel..." commença-t-il doucement, sa voix basse et pleine de compréhension, "je sais que tu traverses un moment difficile, et je suis désolé de voir à quel point tu es perdu. Mais... ce n'est plus moi qui ai une place comme celle-là dans ton cœur."

Ses paroles me frappèrent avec la force d'une vérité que je n'étais pas prêt à entendre. Je voulus protester, lui dire qu'il se trompait, mais au fond de moi, je savais qu'il avait raison. Stéphane avait été une part importante de ma vie, mais quelque chose avait changé. Ce n'était plus lui que je cherchais désespérément à retrouver.Il baissa les yeux, soupira, et ajouta : "Je ne t'en veux pas, Gabriel. Même si notre rupture a été dur pour moi, j'ai fait la paix avec ça. Mais il faut que tu sois honnête avec toi-même... et avec moi."

Je sentis la chaleur de la honte envahir mon visage. "Je... je suis désolé, Stéphane. Je ne sais pas ce qui m'a pris."

Il secoua doucement la tête, un faible sourire aux lèvres. "Tu n'as pas à t'excuser. Tu es en train de traverser quelque chose de compliqué, je le comprends. Mais ce que tu cherches, ce que tu ressens... ce n'est plus moi. Et c'est normal. Les choses changent."Je baissai les yeux, incapable de soutenir son regard plus longtemps. Tout cela était si confus. Mes sentiments étaient un tourbillon que je ne savais plus comment contrôler. Et pourtant, je ne pouvais nier que Stéphane avait vu juste. Ce n'était pas lui que je désirais. C'était quelqu'un d'autre... quelqu'un que je ne voulais pas admettre.

Alors que je me débattais avec mes pensées, la question que je redoutais le plus franchit finalement mes lèvres, presque dans un murmure : "Stéphane... qu'est-ce que je suis censé faire ? Je suis... je suis encore tellement en colère contre lui pour ce qu'il a dit, pour la façon dont il m'a traité. Et en même temps... je ne peux pas m'empêcher de penser à lui."Stéphane me regarda avec une compassion infinie, prenant une grande inspiration avant de répondre. "Gabriel, tu es tiraillé entre la douleur qu'il t'a infligée et les sentiments que tu éprouves pour lui. C'est normal de se sentir perdu dans une situation aussi complexe. Mais ce que tu dois faire, c'est prendre le temps de te comprendre toi-même avant de décider quoi que ce soit."

Je hochai la tête, les larmes menaçant de couler. "Mais comment ? Comment est-ce que je suis censé savoir ce qui est juste, ce que je ressens vraiment, quand tout est si... confus ?""Tu dois t'écouter," dit Stéphane avec douceur. "Prendre du recul si nécessaire. Et surtout, ne te précipite pas dans une décision que tu pourrais regretter. Jordan t'a blessé, et tu as le droit d'être en colère. Mais tu dois aussi te demander si tu es prêt à surmonter cette douleur, à lui donner une chance de se racheter... ou si c'est quelque chose que tu ne pourras jamais pardonner."

Je restai silencieux un moment, pesant ses mots. Une part de moi voulait croire que Jordan méritait une seconde chance, que ce baiser entre nous pouvait signifier quelque chose de plus grand. Mais la douleur de ses paroles, de ses actes, me retenait, m'empêchait d'aller de l'avant.Soudain, mon téléphone vibra dans ma poche. Avec une appréhension soudaine, je le sortis et vis que j'avais reçu un message de Jordan. Mon cœur se serra en lisant son nom sur l'écran. Les émotions que j'avais essayé de refouler revinrent à la surface, me submergeant. Je n'étais pas encore prêt à affronter cela, alors je remis mon téléphone dans ma poche sans ouvrir le message, mais l'idée qu'il m'ait écrit continua de me hanter.

Stéphane, observant mon trouble, posa une main sur mon épaule. "Tu dois trouver la paix avec ça, Gabriel. Tu dois te poser les bonnes questions, et peut-être accepter des réponses que tu n'as pas encore envisagées."Je relevai la tête, le cœur lourd, et nos regards se croisèrent une dernière fois. "Merci, Stéphane... pour tout."

Il hocha la tête, son sourire triste mais sincère. "Prends soin de toi, Gabriel. Et n'oublie pas, tu mérites d'être heureux, mais pas en te trompant toi-même."Il me raccompagna jusqu'à la porte, et alors que je franchissais le seuil, je savais que quelque chose avait changé. Ce baiser, ce moment, avait été un tournant. Il ne restait plus qu'à savoir où cela allait me mener.

Je sortis de chez Stéphane, la tête lourde de ses paroles et de mes propres doutes. L'air frais de la nuit me fit frissonner, mais ce n'était rien comparé au tumulte qui régnait en moi. Je marchai lentement, essayant de mettre de l'ordre dans mes pensées, quand je me rappelai du message de Jordan.

Arrivé à un coin de rue, sous un lampadaire vacillant, je m'arrêtai et sortis mon téléphone. Le nom de Jordan brillait à l'écran, me lançant un défi que je ne pouvais plus ignorer. Les mains légèrement tremblantes, j'ouvris finalement le message.

Il n'était pas long, mais chaque mot semblait peser une tonne :

"Gabriel, je suis désolé pour tout. Je ne sais pas comment réparer ce que j'ai fait, mais je voudrais essayer. Peux-tu me donner une chance de te parler ? Face à face, cette fois ? "

Mon cœur se serra en lisant ces mots. La colère et la douleur étaient toujours présentes, mais maintenant, elles étaient mêlées à une lueur d'espoir, aussi fragile soit-elle. Que devais-je faire ? Devais-je lui donner cette chance, au risque d'être blessé à nouveau ? Ou devais-je protéger mon cœur et l'éloigner pour de bon ?

Je restai là, sous ce lampadaire vacillant, à réfléchir longuement. La nuit était calme, mais en moi, une tempête faisait rage.

A suivre...