Chapitre 6 : Le téléphone

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- Il portait une casquette et un masque... Il... Était vêtu entièrement de noir... Ses yeux ? Je n'ai pas eu le temps de les voir...

Assise au bureau des enquêteurs, le policier écrivait sur son ordinateur tout ce qui s'était passé.

Policier : Vos blessures ont-elles été causées par une chute ?

- Oui.

Policier : Il vous a donc seulement poursuivie ?

Je secoue la tête.

- Non. Il...

Je mets ma main sur ma poitrine, essayant de reprendre ma respiration.

- Il voulait me tuer, je le sentais.

Le policier détourna enfin ses yeux de l'écran avant de croiser les bras.

Policier : Écoutez... Ça doit être une personne qui essaie de vous faire peur. Je vous l'accorde, ce n'est pas amusant, mais il arrive souvent qu'après un traumatisme, d'autres personnes mal intentionnées aiment vous le rappeler. Ne donnez pas à cet inconnu la satisfaction de vivre dans la peur. Le meurtrier de votre amie n'est plus. Il n'y a plus de quoi vous inquiéter.

Il se pencha légèrement en avant sur sa chaise, un sourire compatissant sur les lèvres.

Policier : Personne ne mérite de vivre ce que vous avez vécu, et encore moins à votre âge. Malheureusement, je ne peux pas faire mieux que de vous proposer d'aller voir quelqu'un pour en parler... Sans votre téléphone pour retracer le numéro inconnu, nous ne pouvons rien faire.

- Mon téléphone est tombé quand je suis tombée contre la racine de l'arbre.

Policier : Je sais bien, mais dans une forêt, il y a beaucoup d'arbres...

Je regarde alors la table sans rien dire, tandis que le policier se levait de sa chaise pour ouvrir la porte.

Policier : Nous avons prévenu vos parents. Ils ne devraient pas tarder.

J'acquiesce et me lève à mon tour pour sortir.

Dans le couloir, je m'assieds sur l'une des chaises.

Mes genoux étaient écorchés, mes mains éraflées et mon front bandé par les premiers secours avant d'être interrogée au poste de police.

Peut-être avaient-ils raison, peut-être que c'était juste un malade qui voulait me faire peur...

Mais si c'était le cas, est-ce que cela signifiait pour autant que j'étais en sécurité ?

Je serre les poings alors que j'entends des gens courir dans ma direction.

Mère : Rea ! Chérie, tu vas bien ? Mon dieu... On ne te laissera plus sortir toute seule.

Je relève la tête en voyant ma mère, au bord des larmes, me prendre dans ses bras.

Mon père, lui, était plus réservé, mais semblait tout aussi bouleversé.

Père : Rentrons.

Mère : Oui... Tu vas boire un bon chocolat, et si tu as envie d'en parler, on est là.

Elle me prit le bras et me guida jusqu'à la sortie.

Cet homme ne me voulait pas de bien.

Je le sentais.

Il voulait me tuer.

À la maison, j'étais sur le canapé. Il était très tard, deux heures du matin. Je buvais un chocolat chaud devant la télévision, et malgré le bruit, je voulais entendre les sanglots de ma mère dans la cuisine.

🅗🅐🅘🅚🅨🅤🅤 || 𝕆𝕚𝕜𝕒𝕨𝕒 𝕩 ℝ𝕖𝕒 || PauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant