¿Estudiar a escondidas?

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Barcelone, Espagne, janvier 2024
Hanna Torres

Lorsque je me réveillai le lendemain matin, une vague de fatigue m'envahit. Mon corps semblait lourd et douloureux, et une migraine lancinante battait à l'arrière de ma tête. En consultant rapidement mon téléphone, je remarquai que j'avais reçu plusieurs notifications. En ouvrant Instagram, je découvris les raisons de mon agitation : des photos de la soirée de la semaine dernière avaient fuité.

Les clichés montraient Hector et moi ensemble près du bar. Nous étions en pleine discussion, entourés de quelques personnes, et les images semblaient capturer un moment d'intimité entre nous. Les légendes et les commentaires qui accompagnaient les photos étaient loin d'être flatteurs ; ils amplifiaient l'idée d'une relation secrète entre Hector et moi. Les rumeurs se déchaînaient, et les spéculations allaient bon train.

Putain.

Ce qui était encore plus surprenant, c'était l'énorme afflux de nouveaux abonnés sur mon compte. En quelques heures, mon nombre d'abonnés avait explosé.

Je restai figée quelques instants, mon regard fixé sur l'écran de mon téléphone. Après tout, je savais que ces histoires n'étaient que des commérages, des tentatives pathétiques de rendre une soirée banale plus excitante.

Je laissai tomber mon téléphone sur le lit, me sentant soudainement trop fatiguée pour m'en soucier davantage. Mon corps tout entier semblait crier pour que je reste alitée. La grippe m'affaiblissait, me clouant au lit et rendant la simple idée de me lever pour aller en cours impensable. J'avais déjà envoyé un message au lycée pour les prévenir de mon absence. Je n'irais nulle part aujourd'hui, et certainement pas pour faire face aux murmures incessants des élèves.

Les notifications continuaient d'affluer sur mon téléphone, mais je n'y prêtais plus attention. Ma vie privée était en train de devenir une source d'intérêt public, et même si c'était frustrant, je savais que cela finirait par se calmer. Les gens finiraient bien par se lasser.

Alors que je m'efforçais de me rendormir, mon téléphone vibra brusquement, interrompant le silence de ma chambre. Je tendis la main pour le saisir, jetant un coup d'œil à l'écran. Un appel entrant s'affichait, et le nom d'Hector clignotait devant mes yeux.

Sérieusement ?

Je soupirai, hésitant un instant avant de répondre. Je savais que je n'avais pas vraiment envie de lui parler, mais une part de moi était curieuse de savoir ce qu'il avait à dire.

« Quoi ? » dis-je d'une voix rauque, encore engourdie par le sommeil.

« C'est toi, Hanna, ou t'as filé ton téléphone à Jason ? » lança Hector, sa voix grave résonnant dans le combiné, accompagnée du bruit de fond typique d'un entraînement de foot. J'entendais les cris de ses coéquipiers et les ordres du coach au loin.

Je levai les yeux au ciel, déjà agacée. « Qu'est-ce que tu veux, Hector ? »

« Ah, c'est bien toi, Hanna, j'reconnais le ton », répondit-il, d'un ton suffisant. « J'me disais que t'avais bien choisi ton moment pour t'afficher avec moi. T'as vu les photos ? » répondit-il, sa voix pleine d'arrogance, comme si tout tournait autour de lui.

« Les photos ? » Je marquai une pause, exaspérée. « T'as vraiment cru que j'allais te coller juste pour ça ? T'es pas le centre du monde connard. »

Il y eut un bref silence, puis il reprit, visiblement amusé. « j'te plains pas. Ça te fais de la pub gratuite, non ? »

Je me redressai légèrement dans mon lit, essayant de ne pas montrer à quel point j'étais épuisée, mais je ne pouvais pas m'empêcher de réagir. « Parce que tu crois que j'ai besoin de ça, peut-être ? »

« Avoue que t'as kiffé qu'on te prenne en photo avec moi. T'es habituée à être invisible, non ? Ça doit te changer. »

Sa remarque me fit serrer les dents. « T'sais quoi ? J'ai vraiment pas le temps pour tes conneries. »

Je raccrochai sèchement, le cœur battant plus vite que je ne l'aurais voulu. Mais à peine avais-je posé le téléphone qu'il se remit à vibrer, affichant à nouveau le nom d'Hector. Soupirant de frustration, je décrochai, décidée à ne pas me laisser faire.

« Quoi encore ? »

« T'es sérieuse, là ? Tu crois que tu peux me raccrocher au nez ? » Sa voix s'était faite plus tranchante, empreinte d'une impatience que je trouvais à la fois déconcertante et irritante. « On doit se voir en cachette. »

Je frémis, choquée par sa demande. « Hein ? Jamais de la vie je sors avec toi, connard. »

« Je parlais pas de sortir avec moi. Je veux qu'on se retrouve discrètement pour bosser l'anglais. Avec toute la merde qui tourne autour des photos on doit éviter d'attirer plus d'attention. »

Je me redressai dans mon lit, son arrogance me déconcertant encore plus. « Donc, tu veux qu'on se rencontre en cachette pour étudier ? C'est ridicule. Pourquoi je devrais me plier à ça ? »

« Écoute, avec tout ce bordel, il faut qu'on limite les dégâts. Les gens parlent déjà trop, et je ne veux pas que les rumeurs continuent à se répandre. C'est déjà assez compliqué pour moi. Tu réalises pas le cauchemar que ce serait si mes fans me voyaient en couple avec toi ? Ça ferait un buzz énorme, et pas du genre à me rendre service. J'suis en pleine période cruciale pour ma carrière, et je n'ai pas besoin que mon image soit gâchée par des histoires ridicules. Crois-moi, je ne veux pas que ça se transforme en un putain de cirque. Alors, fais ce que je te dis.»

Je laissai échapper un rire amer. « Mhh si je comprends bien, tu veux qu'on se voie en cachette pour éviter que tes fans ne fassent un drame. Mais qu'est-ce que j'y gagne, moi ? »

Il laissa échapper un rire sec, presque froid. « Si tu penses pouvoir me faire chanter, tu te mets le doigt dans le cul. J'ai été assez clair : je veux éviter les complications. Alors, essaye pas de jouer les grandes avec moi. Sinon, je te jure que je révèlerai ton petit secret au grand jour.»

Je restai silencieuse un moment, pesant ses paroles. Je savais qu'il bluffait peut-être, mais la menace était assez sérieuse pour que je me méfie. Finalement, je murmurai, le ton moins assuré que je ne l'aurais voulu. « D'accord, d'accord. »

Vraiment le con qu'il pense être.

« Rendez-vous demain soir à 20 heures derrière le vieux gymnase. On garde ça discret, compris ? Et surtout, fais l'effort de ne pas créer de vagues. Je sais que c'est pas facile pour toi, mais il va falloir que tu fasses un effort princesse. »

Je respirai profondément pour essayer de calmer ma frustration. « ouais ok »

Il raccrocha sans ajouter un mot, me laissant seule avec mes pensées et une montagne de frustration. Le reste de la journée s'annonçait longue.

@sofiamrtnz

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