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Coucou !! Hésitez pas à me donner vos avis à la fin. Bonne lecture







Neila



La lumière du jour traverse les rideaux épais, douce et
timide. L'air est calme. Trop calme pour un matin dans ce genre d'endroit. J'ouvre les yeux lentement, la gorge sèche, la poitrine encore lourde.

Je suis sur son canapé, toujours enveloppée dans sa couverture. Mon odeur s'y mélange déjà à la sienne. Je ne sais pas si c'est rassurant ou trop intime.
Je me redresse un peu. La pièce est vide, mais je l'entends dans la cuisine.
   
T'es réveillée ?  
  
lance sa voix, un peu plus douce qu'à l'accoutumée.

Je hoche la tête sans répondre. Il revient avec deux cafés. Il m'en tend un. Je murmure un « merci » en baissant les yeux. Il s'assied à côté de moi, pas trop près cette fois.

Quelques secondes passent. Je le sens hésiter. Et Elio n'hésite jamais. Quand il se tait, c'est mauvais signe.

— Y a un truc dont je dois te parler.

Je lève les yeux vers lui. Il fixe sa tasse, comme si la réponse était au fond.

—   Ce soir, je dois voir quelqu'un. Et toi aussi.

— Quelqu'un ?  je répète, méfiante.

Il inspire un peu plus fort, puis relève enfin le regard vers moi.

—  Mon père. Il veut te rencontrer.

Le monde s'arrête une seconde. Ou c'est juste mon souffle qui se bloque.

— Ton... père ? Le patron ?

Il ricane . Son expression s'est durcie, imperceptiblement.
   
— trésors c'est moi le patron pas lui.

—  Je peux dire non ?

je demande, la gorge serrée. Il me regarde longuement. Puis il secoue la tête, lentement.

—  Pas vraiment. Mais je serai là. Tout le long. Je te laisserai pas seule.

Je sens l'angoisse revenir, pas comme un mur, mais comme un frisson glacial dans mon dos. J'ai à peine survécu à ma nuit. Et maintenant, je dois affronter un homme dont la seule réputation suffit à faire plier des gens deux fois plus forts que moi.

Mais je vois dans les yeux d'Elio une chose que je n'avais jamais vraiment remarquée avant : de la crainte. Même lui semble tendu. Et pourtant, il me demande d'y aller.

Alors je pose ma tasse, et je souffle :

—  OK. Mais si je viens... tu me promets que tu restes près de moi ?

Il approche sa main et attrape la mienne, cette fois sans hésiter.

—  Je te lâche pas, Neïla. Jamais.

Elio traverse le couloir sans dire un mot, ses pas calmes mais déterminés. Je le suis, encore un peu perdue entre le silence de la maison et les souvenirs d'hier soir.

Quand il pousse la porte de la cuisine, je le vois s'arrêter net. La pièce est parfaitement rangée, vide. Aucune tasse sale, aucun bruit de chaise, aucun éclat de voix. Rien.

Je fronce les sourcils.

—  Ils sont où, les autres ?

Il reste un instant immobile, les yeux balayant la cuisine. Puis, il se tourne vers moi.

—  À l'hôtel.

— Quoi ?

— C'était trop loin, et certains avaient bien trop bu pour rentrer. Julio a préféré réserver des chambres pour tout le monde, ça évitait les accidents.

𝖊𝖑 𝖈𝖆𝖕𝖔[ terminer ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant