Beyond Appearance

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Max pose son verre sur la table et me regarde avec un sourire plus doux, un peu moins taquin cette fois.

– Au fait, t'es au courant que papa fréquente quelqu'un depuis quelques mois ?

Je fronce les sourcils, un peu surpris. Papa n'avait jamais évoqué ça. Il avait toujours été très discret sur sa vie amoureuse, presque froid, en fait. Alors, apprendre qu'il sortait avec quelqu'un depuis un moment... c'était inattendu.

– Non, il ne m'a rien dit, dis-je en secouant la tête. Tu le connais, il ne parle jamais de ça. Mais toi, tu sais quelque chose ?

Max hoche la tête et s'étire sur le canapé.

– Ouais, il m'en a parlé brièvement. Un jour, je lui ai posé la question, comme ça, et il m'a répondu de but en blanc : "Je vois quelqu'un depuis quelques mois. Elle s'appelle Lucy. Il est photographe." C'est tout ce que je sais. Pas où ils se sont rencontrés, rien. Juste ça. Lucy, photographe. Point barre.

Je reste silencieux un instant, essayant d'imaginer notre père avec quelqu'un. C'est vrai qu'il a toujours été distant sur ce genre de sujets, et je suppose que c'est à cause de ce qu'il a vécu avec notre mère. Depuis qu'on est petits, il a toujours préféré se concentrer sur nous et son travail plutôt que sur sa vie sentimentale.

– Ouais, ça lui ressemble bien, dis-je en prenant une gorgée de mon verre. Il a toujours été un peu... froid sur sa vie amoureuse. Et je le comprends. Peut-être que c'est pour ça qu'on ne sait presque rien de ce Tony. Mais je pense qu'un jour, il finira par nous parler de lui. Il fait les choses à son rythme. Max acquiesce, pensif.

– Ouais, sûrement. J'aimerais bien rencontrer cette Lucy, voir à quoi elle ressemble. Mais bon, papa fera ça à sa façon, comme d'habitude.

Il y a un moment de silence entre nous. On savoure la tranquillité de la soirée, appréciant simplement d'être là, ensemble, sans avoir besoin de parler constamment.

– D'ailleurs, la soirée qu'on avait prévue pour demain soir, dit Max en brisant le silence, On l'a reportée à ce week-end. La cheffe de papa s'est mise en arrêt, donc il va devoir recruter quelqu'un en attendant son retour.

– Ah, dommage. Mais ce n'est pas un souci, on se rattrapera ce week-end, dis-je en hochant la tête. D'ailleurs, je pense moi aussi à recruter chef privé et un homme de menage

.

Max me regarde avec un sourire taquin.

– Pourquoi pas « une » ? Je soupire en secouant la tête, sachant où il veut en venir.

– Tu sais très bien que je travaille exclusivement avec des hommes. Ce n'est pas que je trouve les femmes moins compétentes, loin de là. Mais je préfère éviter les ambigüités. C'est fluide.

Max éclate de rire en m'entendant dire ça.

– Moi, c'est tout le contraire. Toutes mes employées sont des femmes. Femme de ménage, cuisinière, jardinière... Ça marche super bien.

Je rigole aussi en levant les yeux au ciel.

– Normal, tu n'es pas l'homme d'une seule femme. Ça colle parfaitement avec ton style de vie.

Max sourit malicieusement et hausse les épaules.

– Eh, je t'assure que je n'ai jamais rien tenté avec elles. Rien du tout.

Je le regarde d'un air insistant, en silence, tandis que je continue de siroter mon verre. Max finit par soupirer en levant les mains.

– Bon, ok, j'avoue. Une fois. C'était avec une fille du service traiteur qui s'occupait de notre repas de Thanksgiving. On a gardé contact pendant un moment, mais ça n'a rien donné au final. Mais je te jure, elle avait un beau cul.

Je secoue la tête avec un sourire sarcastique, déjà habitué à ses histoires.

– Voilà pourquoi je travaille avec des gars, dis-je en rigolant.

Max prend un ton un peu plus sérieux, posant son verre sur la table avant de me regarder droit dans les yeux.

– Écoute, si tu galères à trouver du personnel, je peux voir avec mes contacts pour que tu aies du monde rapidement. Je peux faire ça pour toi.

Je le regarde, un peu surpris par son sérieux soudain, mais je le remercie d'un hochement de tête.

– Merci, Max. J'apprécie vraiment. Je vais aussi en parler à papa, voir s'il a des suggestions.

Max acquiesce, un sourire taquin refaisant surface.

– Ok, mais si je te trouve une femme pour le job, ne viens pas te plaindre !

Je rigole en secouant la tête.

– Très drôle, Max. Très drôle.

Max rigole à son tour, avalant une dernière gorgée de son scotch. On reste là, à rire ensemble de ses histoires. Le temps passe vite quand on est ensemble, et même si nos vies sont très différentes, on trouve toujours des sujets pour se charrier et se soutenir mutuellement. Ce genre de soirées me rappelle qu'au-delà nos différences, on est toujours proches, toujours connectés, d'une manière ou d'une autre.

Finalement, la soirée touche à sa fin. Max se lève du canapé, rassemblant ses affaires. Il me jette un dernier regard, un peu plus sérieux cette fois, avant de se diriger vers la porte.

– Écoute, prends soin de toi, frère. T'es à peine arrivé, alors force pas trop avec le boulot, d'accord ? Repose-toi un peu, récupère bien.
Je hoche la tête en souriant, touché par son attention. Malgré ses blagues et son arrogance parfois, Max sait être là quand il faut.

– T'inquiète pas, je vais me poser un peu. Promis.

Il me serre dans ses bras rapidement.

– Bon, il est tard. Je vais rentrer, mais on se voit ce week-end pour la soirée. Ça va être cool.

– Ouais, à ce week-end, dis-je en me levant aussi. Fais attention sur la route.

Max me serre à nouveau dans ses bras rapidement avant de se diriger vers la porte.

– T'inquiète pas pour moi, je gère.

Je lui souris gentiment. Une fois la porte refermée derrière lui, je me retrouve seul dans mon appartement, repensant à tout ce qu'on s'est dit ce soir.

Je me retourne et commence à ranger le salon. Je ramasse les assiettes, les verres, les emballages vides. Je prends mon temps, veillant à ne rien laisser traîner. C'est presque méditatif, ce petit moment de nettoyage. Une fois que tout est en ordre, je mets la vaisselle dans la machine et la règle en mode automatique. Un petit geste simple, mais nécessaire. Je fais un dernier tour pour m'assurer que tout est en place, puis j'éteins toutes les lumières une par une.