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Allongé dans ce lit d'hôpital, mes pensées tournaient en boucle. J'avais imaginé le pire : une bombe lacrymogène... Et dans mes moments les plus tordus, j'avais même pensé à de l'acide. Finalement, ce n'était "qu'une" bombe au poivre. J'avais pris une décharge en pleine face, et la douleur avait été insupportable. Heureusement, les médecins m'ont rapidement rassuré. Pas de séquelles permanentes. Mes yeux allaient bien, et je pourrais même sortir ce soir. Mais ces quelques instants de panique m'ont marqué plus profondément que je ne voulais l'admettre.

Je m'étais allongé là, essayant de digérer ce qui venait de se passer. Les urgences avaient contacté la police, qui avait rapidement inspecté la scène. Rien de suspect, pas de vol, juste une vitre brisée et une silhouette fuyante. C'était frustrant de ne rien savoir de plus sur cette personne. Un accent américain bizarrement forcé, une capuche dissimulant son visage, les cheveux blonds... J'avais essayé de la démasquer, mais elle s'était débattue avec une telle force que j'étais resté dans le doute. Homme ? Femme ? Je n'en savais rien, et cette incertitude me rongeait.

Je ferme les yeux un instant, essayant de ne pas me laisser submerger par la frustration. À quoi bon ? Tout semblait flou, comme un mauvais rêve. Je soupire, prêt à me concentrer sur autre chose, quand la porte de ma chambre d'hôpital s'ouvre brusquement.

Mon père entre précipitamment, le souffle court. Il se jette dans mes bras sans hésitation, m'étreignant avec une force que je n'avais pas anticipée.

– Mon Dieu, William, est-ce que ça va ? Est-ce que tu vas bien ? Il me serre si fort que j'ai du mal à respirer.

Je le laisse faire, sentant son inquiétude presque palpable, et je tente de le rassurer du mieux que je peux.

– Ça va, papa... Je te promets, ça va. Plus de peur que de mal, vraiment.

Il recule légèrement, ses mains toujours posées sur mes épaules, scrutant mon visage comme s'il cherchait à y déceler le moindre signe de douleur. Ses yeux se fixent dans les miens avec une insistance qui me rend presque coupable de lui avoir causé cette frayeur.

– J'ai eu tellement peur, murmure-t-il. Quand j'ai reçu l'appel... je ne savais pas quoi penser. J'ai imaginé le pire... J'aurai dû passer te récupérer à l'aéroport.

Je lui offre un sourire rassurant, malgré la fatigue qui pèse sur moi.

– T'inquiète pas, je suis encore là, en un seul morceau.

Il secoue la tête, puis je vois ses yeux légèrement rougis.

– Ça n'aurait jamais dû arriver, poursuit-il, le regard encore assombri. Ce n'est pas normal que des choses comme ça arrive. Est-ce que la police sait qui c'était ? Ils vont retrouver cette personne, non ?

Je hoche la tête, mais je sens l'incertitude dans ma propre réponse.

– Ils vont enquêter... mais tout s'est passé si vite. Je n'ai même pas pu voir son visage. Ils ont pris ma déposition, mais je doute qu'ils trouvent grand-chose. Juste... un coup de malchance.

Il serre mes mains, comme pour s'assurer que je suis vraiment là, que tout ceci est réel. À cet instant, la porte s'ouvre à nouveau et Max, mon frère, entre dans la pièce. Dès qu'il me voit, il lâche un soupir de soulagement. Mais contrairement à notre père, il essaie d'apporter une touche d'humour à la situation.

– Eh bien, regarde qui est encore en vie ! Tu nous as fait une sacrée frayeur, frérot. T'es sûr que c'est pas juste une excuse pour éviter la soirée de demain ? plaisante-t-il, mais je vois l'inquiétude dans ses yeux.

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