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À 17 heures précises, Roberto entre dans la pièce, ponctuel et bien préparé. Il dégage une certaine assurance avec sa carrure imposante et son allure soignée. Tout chez lui semble indiquer qu'il est compétent et prêt à répondre à mes attentes. Je l'accueille avec une poignée de main ferme et l'invite à s'asseoir.

– Merci d'être venu, Roberto. Parlez-moi un peu de vous.

Il se redresse légèrement, prêt à se lancer dans son discours bien rodé.

– Eh bien, monsieur Charman, j'ai une longue expérience dans les cuisines de restaurants haut de gamme. Je suis quelqu'un de polyvalent, et je crois que cette flexibilité est ce qui me rend particulièrement apte à occuper ce poste.

Son discours est clair et concis. Il sait ce qu'il fait et semble avoir les compétences requises pour ce que je cherche. Mais je veux voir comment il se débrouille face à des questions plus complexes. Alors je décide de passer à une simulation, pour tester ses réflexes sous pression.

– Supposons que j'ai des invités importants ce soir, commence-je, et qu'ils ne mangent ni viande ni produits laitiers. Ils sont allergiques aux noix, et détestent les plats trop sucrés. Que leur proposez-vous ?

Roberto cligne des yeux une fraction de seconde, ce qui ne m'échappe pas. Il semble réfléchir intensément avant de répondre.

– Hum... je... je pense que je pourrais préparer un plat de légumes grillés... Pour le dessert... peut-être une salade de fruits frais ? Sans sucre ajouté ?

Il me sourit, mais je vois l'hésitation dans ses yeux. Je continue de le fixer, attendant de voir s'il va étoffer sa réponse.

– Vous êtes certain que cela suffirait pour impressionner des invités importants ? Je ne veux pas juste un repas quelconque, Roberto. Je veux quelque chose qui marque les esprits.

Roberto se redresse légèrement, essayant de retrouver son assurance.

– Je pourrais... commencer avec une salade de fenouil et d'agrumes, quelque chose de croquant et rafraîchissant, avec une légère vinaigrette au citron pour rehausser les saveurs. Ensuite, je vous proposerais un gratin de légumes au four, avec des tranches de courgettes, de poivrons, et d'aubergines, le tout nappé d'un peu de parmesan. Pour le dessert... peut-être une poire pochée dans un sirop léger à la vanille, servie avec une compote de fruits rouges.

C'est une réponse correcte, mais je sens toujours qu'il manque de conviction. Il est logique dans ses choix, mais je peux dire qu'il a cherché ses réponses plutôt que de les avoir sur le bout de la langue. Il doute. Ce n'est pas rédhibitoire, mais cela me fait réfléchir. Je décide d'ajouter une autre question pour voir s'il peut garder son calme sous pression.

– Bien. Et que feriez-vous si, au milieu de la préparation, un des invités annonce qu'il ne supporte pas les agrumes ? Comment vous adaptez-vous en urgence ?

Roberto cligne des yeux à nouveau, marquant une pause plus longue cette fois. Il tente de répondre rapidement, mais l'hésitation est palpable.

– Eh bien... je... je pourrais retirer les agrumes de la vinaigrette et... peut-être ajouter du vinaigre balsamique à la place ?

Je hoche la tête lentement. Encore une fois, sa réponse n'est pas mauvaise, mais elle manque de cette spontanéité et de cette créativité que j'attendrais dans une situation de stress.

Je décide de revenir sur un autre point essentiel.

Si je vous demande de gérer à la fois la cuisine et le ménage, est-ce quelque chose que vous êtes capable de faire sans compromettre la qualité de votre travail ?

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