Chapitre 3 : Le Roman National

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Le lendemain matin, Valmont se réveilla sous un ciel d'un bleu limpide, baigné par une douce lumière qui inondait les rues pavées de la ville. Maxence, après une nuit très agitée, se leva avec une sensation d'urgence mêlée de curiosité. Les paroles de ses amis résonnaient encore dans son esprit. Il devait en savoir plus, comprendre ce qui se cachait derrière les discussions mystérieuses du Conseil. Après s'être habillé avec soin, enfilant une redingote bleu marine et ajustant le col de sa chemise blanche, il descendit les escaliers de la grande maison familiale, déterminé à trouver des réponses.

Le manoir des Villeroy, situé dans le quartier le plus ancien de Valmont, était un bâtiment imposant, à l'architecture classique. Ses murs de pierre blanche, ornés de colonnes élégantes, témoignaient de l'héritage et de l'influence de la famille dans la ville. Maxence traversa le vaste hall d'entrée, ses pas résonnant sur le sol de marbre, et se dirigea vers le petit salon où il savait que sa mère, Adélaïde, passait souvent ses matinées à lire les rapports du Conseil.

Comme prévu, il la trouva assise près de la grande fenêtre, une tasse de Berdane à la main, un dossier ouvert sur ses genoux. Lorsqu'elle aperçut son fils entrer, elle leva les yeux de ses documents, mais son sourire était plus formel qu'accueillant.

« Bonjour, Maxence, » dit-elle en l'invitant d'un geste à s'approcher. « Tu es matinal aujourd'hui. »

« Bonjour, Mère, » répondit Maxence en s'approchant. « Oui, je voulais vous parler de quelque chose qui me tracasse. »

Adélaïde referma le dossier avec une lenteur délibérée, posant les documents sur la table basse à côté d'elle. « Je t'écoute, » dit-elle d'un ton qui indiquait clairement qu'elle n'avait pas de temps à perdre.

Maxence s'installa dans un fauteuil en face d'elle, cherchant les mots justes. « Hier, pendant la réunion du Conseil, j'ai entendu des discussions qui m'ont laissé perplexe. On parlait de finances et de machines, mais je n'ai pas compris pourquoi c'était si important. Je pensais que Valmont fonctionnait sans argent, et je ne vois jamais ces fameuses machines dans la ville... Où sont-elles, Mère ? »

Adélaïde plissa légèrement les yeux, son regard devenant plus perçant. « Maxence, il y a des aspects de la gestion de Valmont que tu ne connais pas encore, et c'est normal. Les finances dont tu parles ne concernent pas directement les citoyens, mais elles sont nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de la ville. Quant aux machines... elles existent, mais elles sont principalement utilisées dans des secteurs spécifiques que peu de gens voient au quotidien. »

Maxence fronça les sourcils, se sentant de plus en plus troublé. « Mais pourquoi ne pas en parler plus ouvertement ? Pourquoi est-ce que tout cela semble si... secret ? »

Adélaïde soupira légèrement, et son ton se fit plus froid. « Parce que certaines choses sont mieux gérées en coulisses, sans perturber l'harmonie de Valmont. Nous devons protéger notre mode de vie, et parfois, cela signifie que tout le monde n'a pas besoin de savoir comment fonctionne chaque rouage de la machine. »

Maxence sentit un léger frisson parcourir son échine. « Mais qu'est-ce que ces machines font exactement ? Est-ce qu'elles sont vraiment nécessaires ? »

Le visage d'Adélaïde se ferma davantage. « Elles le sont, Maxence. Elles prennent en charge des tâches que les artisans seuls ne pourraient pas accomplir à une échelle suffisante pour maintenir Valmont dans l'abondance. Mais ne t'inquiète pas, elles sont là pour nous servir, pas pour nous nuire. »

Maxence hocha la tête, bien que ses doutes ne fussent pas complètement apaisés. « Et ces finances... vous parlez d'argent, mais pourtant, on dit toujours que Valmont fonctionne sans. Est-ce que cela signifie que... ? »

Lacuna Sensus : Les Errants SilencieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant