La silhouette avançait dans la lumière crue de la pièce, ses pas résonnant doucement sur le sol de pierre. Les jeunes, figés par la surprise et la peur, scrutèrent la figure qui émergeait lentement de l'ombre. L'homme qui se tenait devant eux dégageait une impression à la fois inquiétante et déroutante. Il portait un costume impeccable, d'un noir profond, avec une cravate soigneusement nouée et une chemise immaculée. Ses chaussures, parfaitement cirées, brillaient sous les lueurs vacillantes des néons au-dessus de lui. Tout dans son apparence évoquait la rigueur et la discipline d'un fonctionnaire modèle, droit et irréprochable.
Il s'arrêta à quelques pas du groupe, les observant avec une curiosité manifeste. Ses yeux, vifs et perçants, parcouraient chacun d'eux comme s'il cherchait à lire dans leurs pensées. Puis, d'une voix calme mais teintée d'une certaine nonchalance, il prit la parole.
« Que faites vous ici jeunes gens ? Cet endroit est strictement interdit à tous visiteurs. »
Maxence, encore sous le choc de l'apparition soudaine de cet homme, essaya de répondre, mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. L'étrangeté de la situation le laissait perplexe.
Élise, reprenant un peu de contenance, tenta de s'expliquer. « Nous... euh... nous faisions des recherches sur l'histoire de Valmont. »
L'homme haussa un sourcil, un sourire amusé jouant sur ses lèvres. « Des recherches, hein? On dirait que vous cherchez à dig deep dans les secrets, huh? J'sais pas si vous trouverez beaucoup d'truth par ici, mais faites-vous plaiz'. »
Le groupe se regarda, déconcerté. Les mots de l'homme semblaient à la fois familiers et incompréhensibles, comme une langue à moitié oubliée. Les termes anglais qu'il glissait dans sa phrase leur échappaient, rendant la communication difficile.
Hugo, essayant de suivre la conversation, demanda : « Euh... pardon, mais... vous travaillez ici, monsieur ? »
« Yessir, » répondit l'homme avec un sourire en coin. « J'suis le guardian de c'te place. Pas beaucoup d'clients dans ce corner-là, alors j'me balade, j'fais mon taf'. Vous m'avez l'air paumés, alors j'me dis qu'j'vais check out ce qui s'passe. »
« Guardian ? » murmura Clémence, tentant de comprendre. « Vous êtes le gardien des archives ? »
« Ouais, something like that. Mais en vrai, j'suis là pour keep an eye on les things. Y'a des trucs qu'on n'doit pas vraiment share avec tout l'monde, you know. Mais vous, qu'est-c'qui vous amène ici, vraiment ? »
Maxence, bien que déstabilisé par l'étrange mélange de français et d'anglais, tenta de répondre honnêtement. « Nous avons trouvé des documents qui parlent de la Ville Basse, d'exportation de minerais... des choses que nous ne comprenons pas. »
L'homme, toujours souriant, se pencha légèrement vers Maxence, ses yeux pétillants d'un amusement malicieux. « La Ville Basse, hein ? Vous avez mis l'main sur des old files. Ça remonte à loin, ces histoires-là. Mais faites gaffe, young bloods. Faut pas creuser trop deep dans c'genre d'trucs. Y'a des raisons pourquoi ces docs sont down here. »
Le groupe, encore plus perdu qu'avant, peinait à suivre le discours de cet étrange fonctionnaire. Sa manière de parler, ponctuée de termes étrangers et d'expressions inconnues, rendait chaque phrase un mystère à déchiffrer. Et pourtant, malgré cette barrière linguistique, quelque chose dans son attitude détendue et son sourire en coin les rassurait un peu.
« Vous... vivez ici ? » osa demander Élise, toujours perplexe.
« Yup, c'est mon spot. C'est pas fancy, mais c'est cozy. J'garde un œil sur les oldies, et j'me fais discret. » Il leur fit un clin d'œil. « J'vous embête pas, vous m'embêtez pas. C'est comme ça qu'on fonctionne, right ? »
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Lacuna Sensus : Les Errants Silencieux
Science-FictionDans la ville isolée de Valmont, une cité fondée sur les idéaux du XIXe siècle, où la tradition règne en maître et où chaque détail semble immuable, Maxence de Villeroy a grandi en croyant à l'harmonie parfaite de cette société utopique. Descendant...