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Les jours s'écoulent et le silence de May devient de plus en plus pénible. Elle m'évite jour et nuit, et les filles, ayant entendues notre dispute, la couvrent et l'aide à rester le plus loin possible de moi. Mais ici c'est chez moi et personne ne m'empêchera de faire ce que je veux chez moi. Jusqu'à quand compte t elle m'éviter ainsi ? De toute façon, j'ai réglé cette histoire, il faut qu'elle comprenne qu'il ne lui reste plus que moi sur cette terre, qu'elle le veuille ou non.

La nuit tombé, je me rends donc dans sa chambre, malgré les futiles tentatives des autres filles de m'en détourner. J'entre ainsi dans la pièce, elle est assise, peignant délicatement sa longue chevelure brune devant la glace, mais en m'apercevant, elle saute de son siège et fait deux pas en arrière.

- Je ne veux pas te voir, sors... Je te dis de sortir ! S'il te plait, laisse-moi...

Je ne réponds a aucunes de ses demandes et m'approche silencieusement. Elle recule en tremblant, mais je n'y fait pas attention et jette sur la table ce que je lui ai apporté. Des photos de son chers ex, allongé dans son propre sang. En voyant les images, son visage se décompose et devient tout blanc, ses yeux rougissent à l' instant et elle se rapproche des photos en tremblant encore plus.

- Non non non... Non... Stephen QU'EST-CE QUE TU AS FAIT !?

Elle se met à taper désespérément sur mon torse en pleurant et en m'insultant, mais je tiens fermement ses bras pour la maitriser et la forcer à me regarder dans les yeux.

- J'ai fait ce que j'avais à faire ! Parce qu'il est hors de question que ce salopard t'éloigne de moi. Hait-moi si tu veux ! Met tout le tors sur moi ! Déverse toute ta colère sur moi ! Mais tu resteras ici, avec moi, pour toujours. Rien ni personne ne pourra me séparer de toi, même pas la mort... Tu comprends !?

Elle reste tétanisée un long moment, me dévisageant avec les larmes plein les yeux. Puis elle secoue la tête avec le dégoût dans le regard.

- Tu es tombé si bas Stephen... Je ne suis même plus en colère... Je suis juste déçu...

Ses mots ont l'effet d'une bombe dans ma poitrine. Je crois que j'aurais préféré qu'elle me haïsse plutôt qu'elle dise une chose pareille. Elle se défait de mon étreinte et quitte la chambre en courant, me laissant seul, les idées dans un brouillard épais et l'amertume d'un regret insensé dans la gorge. Qu'est-ce que j'ai fait ? Suis-je allé trop loin ? Qu'aurais-je du faire ? Que dois-je faire maintenant ? Comment pourrais-je la reconquérir ? Je ne veux pas qu'elle me quitte, je ne le supporterais pas...

Je me sens si impuissant, si en colère contre moi-même, en colère d'être moi. Dans cet élan, je renverse la table de chevet et la fracasse au sol. Mais je me rends vite compte que casser des meubles ne me fera pas retrouver sa confiance. Je passe mes mains sur ma tête plusieurs fois et essaye de respirer profondément pour me calmer. Puis, je sors de la pièce et remarque que la porte d'en face est entre ouverte, c'est la chambre de Yasmine. En jetant discrètement un coup d'œil à l'intérieur, je vois que May est allongée dans les bras de Yasmine, sur le lit, et toutes filles sont autour, essayant de la consoler. Mais Grace remarque vite ma présence et viens silencieusement me fermer la porte au nez, avec la déception dans le regard. Aurais-je aussi perdue la confiance des autres filles ?

Ce soir, pour la première fois depuis une éternité, je vais passer la nuit seul dans ma chambre, dans le bâtiment principal. Je ne trouverais évidemment pas le sommeil et me consolerais avec une bouteille de Whisky. Dans les moments aussi difficiles que celui-ci, j'allais demander conseil à Luce, elle a toujours été une bonne conseillère. Maintenant qu'elle n'est plus là, j'espère me souler assez pour la voir, même si ce n'est que lors qu'une hallucination. Je ne sais plus quoi faire...

Deux mois s'écoulent ainsi. Les jours enneigés laissent place aux jours ensoleillés. Les filles ont refusées de m'adresser la parole durant quelques jours, mais nous avons finis par nous réconcilier. A ma grande surprise, même May a fini par accepter mes excuses. Au début, je croyais qu'elle faisait semblant ou qu'elle se forçait, mais je commence à croire que je m'inquiétais pour rien. Apres tout, pourquoi ferait-elle une chose pareille ? C'est vrai que les choses ne seront plus jamais comme avant, j'en suis conscient, mais jamais au grand jamais je ne pourrais me plaindre de sa présence à mes côtés, de son corps contre le mien, de ses doux bras autour de ma tête.

Cette nuit, douce nuit où je repose ma tête sur la poitrine nue de la belle May, sa main caressant ma nuque, son corps de nymphe collé contre moi, je crois que le paradis sur terre existe.

- Stephen ?

- Oui, May

- Est-ce que tu m'aimes ?

Sa question soudaine me surprend et me fait me redresser pour contempler son doux visage. Je cherche un moment les bons mots pour exprimer ce que j'ai au fond de moi, mais il n'y a pas mille façons de le dire.

- J'aime mes autres femmes... De toi, je suis addicte, je suis complément accro à toi, tu es le genre de drogue que je laisserais volontiers m'emporter dans la tombe

Elle ferme les yeux un instant et prend une grande inspiration, je peux voir une vague de chair de poule se propager sur sa peau. Puis, elle rouvre les yeux et me fixe sensuellement en se mordant la lèvre inferieur. Elle a le don de réveiller mes sens avec un seul regard. Pire lorsqu'elle me provoque d'une voix si douce qu'elle me chatouille les oreilles.

- Dans ce cas, consomme moi jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien

Pas besoin de me dire cette phrase deux fois. Je commence par prendre son sein dans ma bouche en prenant soin de bien sucer son téton déjà bien dur. Puis je distribue de chaste baisers le long de son ventre, en descendant vers son entre jambe où j'enfonce ma tête pour la lécher avec toute ma passion. Elle se cambre de plaisir et ses gémissements résonnent dans toute la pièce.

Comment ne pas être épris d'elle ?

Le lendemain matin, bien que le réveil fût particulièrement doux avec les baisers de celle qui me rend fou, il faut que je la quitte et que j'aille me préparer à passer une longue journée. Je dois m'envoler pour Taiwan dans quelques heures, pour un contrat important. Mais alors que j'étais sur le point de quitter la demeure, une information urgente me parvient et me laisse faire une mini crise cardiaque sur mon siège. May vient de s'évanouir, après avoir craché du sang en toussant. Je sors alors de la voiture, le cœur en panique, et vais la retrouver, allongé au sol, inconsciente, du sang sur les mains.

Mon cœur est au bord de l'arythmie, mais je refuse de céder à la panique, il faut agir vite. Je la porte donc et l'emmène dans la voiture, direction l'hôpital. A peine sommes-nous arrivés, que May est prise en charge. Elle est amenée dans le bâtiment annexe qui est réservé à ma famille, et dont la sécurité a été fortement renforcée depuis le dernier incident. Elle est hospitalisée, mise sous perfusion, et ne tarde pas à se réveiller, pour mon grand soulagement. D'après le docteur, elle a peut être juste fait une grave allergie, mais il a fait tous les prélèvements nécessaires pour faire des examens plus approfondis.

J'aimerais rester avec elle jusqu'à ce qu'elle puisse rentrer, mais elle refuse catégoriquement, et me demande d'aller prendre mon avion. Et comme je ne sais pas lui dire non, j'accepte et la laisse, non sans réticences. Je passerais donc la journée à travailler, sans vraiment être concentré, je n'arrête pas de ma demander ce qui se passe à l'hôpital, si elle va vraiment bien, s'il ne lui est rien arrivé. Et comme si je leur avais envoyé mes messages télépathiques, je reçois, dans l'après-midi, un appel du docteur. Mais les mots qu'ils prononcent ne sont en rien glorieux. Au contraire, je manque de tomber de mon siège, mon cœur se resserre dans ma poitrine, j'ai l'impression d'avoir des aiguilles plantées dans l'estomac. Je ne peux juste pas croire...

Le bâtiment annexe a soudainement pris feu... Avec elle dedans...

HostageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant