Blood Fragments

Partie Ⅱ.

Et si on s'infiltrait dans l'esprit d'une certaine personne...
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Alec

L'être humain est conditionné pour tout détruire de sa propre main.

Tout le monde sait que deux plus deux font quatre.

Mais bien évidemment, certains scientifiques en quête de domination profonde préfèrent défier toutes les règles et statistiques pour prouver le contraire en disant que ça fait cinq.

Mais le fait le plus réel qui puisse exister est que je suis le plus gros fils de pute sur cette terre, et ça, aucun scientifique ne peut prouver le contraire.

Je ne dis pas ça parce que je suis dans une situation totalement tout sauf saine d'esprit.

Ça fait approximativement dix minutes que la voiture où se trouvent Alma et l'autre lama de Tyler s'est arrêtée.

Me voilà à adopter le même type de comportement que ce type de psychopathe obsédé.

Après je peux pas dire que ces adjectifs ne me caractérisent pas non plus, sinon ce serait mentir.

J'ai laissé mes phares éteints pour éviter qu'ils remarquent que je les suis. Faut vraiment avoir l'intelligence d'un môme de trois piges pour penser que je l'enverrais en mission sans surveillance.

Sans ma surveillance, nuance.

En même temps que j'espionne ce qu'il se passe entre eux, je retire les balles qui logent toujours dans mon corps.

Je serre tellement fort les dents que j'ai l'impression que je vais briser ma mâchoire. C'est dans l'obscurité la plus totale que j'essaie de réparer les dégâts.

Hier soir, j'ai préféré aller vérifier en mains propres si les autres abrutis ne l'avaient pas marquée.

Si j'ai pu les arrêter à temps c'est uniquement grâce au compromis que le vieux m'a proposé.

C'est pas grave ça fait longtemps que mon corps s'est habitué à la douleur, si c'est le prix à payer.

Pour lui éviter qu'elle ne soit marquée et qu'elle ne voie tous les jours sur sa peau que son âme et son corps ne lui appartiennent plus.

Alors qu'elle était encore sous l'effet des sédatifs, pensant qu'elle rêvait, elle me disait à quel point elle regrettait notre rencontre.

Je sens cette haine qu'elle nourrit pour moi, elle n'a fait qu'augmenter. Mais quelque chose a changé. Lentement, presque malgré elle, elle a désappris à me haïr.

Sans même s'en rendre compte, aussi étrange que cela puisse paraître, c'est sous cette colère et rancœur, qu'elle commençait à avoir de l'affection...pour moi ?

Quelle connerie pathétique.

J'ai fait le double de la clé, pour avoir accès à la galerie souterraine il y a bien des années.

Cette galerie qui mène à chacune des chambres de l'organisation, mais la porte est cachée et ne s'ouvre que de l'extérieur.

Le soir de son arrivée en Allemagne, lorsqu'elle a remarqué que c'était moi qui l'attendais, et non Carl, j'ai su que j'avais brisé le peu d'humanité et de confiance qu'elle pouvait encore offrir.

Les images de son visage, marqué par le choc de ma trahison, cette lueur qui quittait ses yeux émeraudes, ne cessent de hanter mon esprit.

Pourtant, elle ne s'est pas effondrée en larmes, et n'a pas crié, même si au fond, elle en mourait d'envie.