4 : Un bruit sourd.

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- En dessert, je voudrais un cheesecake au chocolat, liste le client.

La commande du couple, ressemble à un premier rendez-vous.
Ils n'osent pas se regarder dans les yeux, le regard fuyant, les mains moites...

- Euh moi...moi aussi, je prendrai la même chose, murmure nerveusement en bégayant la jeune fille qui l'accompagne.

Ok, c'est clairement leur premier rendez-vous il n'y a aucun doute là-dessus.

En récupérant leur commande, j'aperçois une personne entrer dans le restaurant. Je ne vois que son imposante carrure de dos, qui me rappelle vaguement quelqu'un, mais qui ?

En me retournant, je croise son regard perçant. Ses yeux métalliques me scrutent, sans aucune retenue, me prenant complètement au dépourvus.

Sandro. Alias l'homme qui était venu avec son groupe d'amis l'autre soir et avec qui je m'étais retrouvée dans le taxi !

Rapidement j'enlève l'étiquette qui est placée sur mon uniforme où figure mon nom, parce que je lui avais dit que je m'appelais... ?

Je ne m'en rappelle même plus. Fait chier quelle idée d'avoir donné un faux nom moi aussi !

Continuant de creuser au fin fond de ma mémoire, dans l'espoir de retrouver le prénom que je m'étais inventé.

C'était quelque chose comme Clara, Claire, ah oui voilà Clarissa !
J'étais en manque d'inspiration...

En prenant une grande inspiration je lance le pas en direction de sa table, munie de mon plus grand sourire hypocrite.

- Bonjour, vous avez fait votre choix ?
Il lève son regard d'acier avec un rictus en coin, qu'est ce qui le fait rire à cette énergumène au juste ?

- C'est bien, cette fois-ci vous avez eu l'intelligence d'attendre que je sois installé pour me poser la question, commente-t-il en me toisant d'une lueur joueuse.

L'arrogance qui émane de ce type me donne de fortes envies de lui mettre un coup dans ses bourses pour le remettre à sa place, mais si je tiens à continuer à travailler.

Je dois m'abstenir de toute forme à caractère violent ou désagréable envers les clients.

Discrètement, mes yeux s'attardent sur son visage que je vois mieux grâce à la lumière du jour, contrairement à l'autre soir.

Son aura sombre et intriguante ne le quitte pas il a beau un visage symétrique, un nez droit et une mâchoire dessinée, avec une barbe naissante qu'il a probablement rasé il y a deux jours.

Ses cheveux sont aussi sombres que là nuit, mon regard descend vers sa main gauche marquée par l'encre, où des tatouages parcourent ses phalanges se baladent jusqu'à son bras.

Mais ce qui accapare mon attention c'est la cicatrice verticale que j'aperçois au niveau de sa jugulaire, qui marque sa peau mate, elle doit faire au moins cinq centimètres.

Sa cicatrice est si droite qu'on pourrait penser qu'elle a été tracée à la règle.

Je constate qu'elle a eu le temps de cicatriser, malgré le fait qu'elle soit toujours visible, ce qui signifie qu'elle ne date pas d'hier.

Comment il a pu se faire une entaille pareil à cette zone là ?

Cette curiosité malsaine commence à me démanger, mais je vais me taire. Je n'ai pas à poser des questions qui ne me concernent pas, sachant que je ne connais pas ce type.

- Pourriez-vous avoir la gentillesse de vous dépêcher de me dire votre choix, vous n'êtes pas le seul client dont je dois m'occuper !
Bafouillé-je, en revenant sur terre.

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