26 : Un pied entre chaque monde.

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Une fois sorti du night-club, toute la pression stockée décide de relâcher dans un fou rire incontrôlable.

Alec s'arrête de marcher et pivote la tête dans ma direction en me dévisageant, les sourcils arqués probablement en train de chercher une raison qui expliquerait mon hilarité.

- Pourquoi, tu ris ?  Demande-t-il perplexe.           
- Je...Je repense au moment où tu m'as dit de ne pas foutre la merde ! Rigolé-je en ayant la vue troublée à cause de mes larmes, j'essaie de me calmer, mais c'est mission impossible

Il essaie de réprimer un sourire, puis se laisse aller à son tour et rigole de bon cœur laissant apparaître une ligne de dents blanches.

Ses rares moments où il rit sincèrement, pourraient apaiser le cœur de n'importe quel être humain.

Une fois calmée et ma respiration stabilisée, je peux enfin marcher sans être secoué par mes tremblements de rire et regagner tranquillement le chemin de la voiture.

- Tu m'as impressionné, tout à l'heure, m'avoue-t-il en continuant à regarder devant lui.

- Cet homme le méritait.

- Tu n'as qu'un mot à dire et je repars terminer le travail, dit-il en se retournant vers moi, avec un sérieux tellement sidérant, que je ne pense pas qu'il plaisante.

Ma respiration halète difficilement dans ma cage thoracique c'est comme si son regard avait un effet physique sur mon corps.

Cette scène dans le night-club où il me demande de me lever pour que je puisse me venger de cet homme à ma guise, ne cesse de passer en boucle dans mon cerveau comme un boomerang.

C'était magistral.

Je redresse mon regard sur son corps, et m'aperçois que nous sommes tous les deux maculés par le sang, on dirait qu'on vient de littéralement commettre un meurtre.

- La femme qu'il a tenté de droguer va terminer le travail pour nous, lui dis-je.

La voiture s'étant stabilisée je comprends que nous sommes arrivés devant l'hôtel, assoupie sur mon siège, je peine à ouvrir les yeux.

Alec me secoue sans aucun tact pour me réveiller, je suis beaucoup trop épuisé pour effectuer un quelconque mouvement qui indiquerait que je sois vivante.

- Laisse-moi dormir encore un peu, je te rejoindrai plus tard, grogné-je. 

- Tu fais chier Alma !
Alec sort de la voiture en claquant la portière quand la seconde qui suit j'entends la mienne s'ouvrir.

Il m'enlève la ceinture de sécurité, puis ses mains passent sous mes cuisse et à l'arrière de mon dos.

Mon cerveau n'assimile pas, le faite qu'Alec est en train de me porter, même s'il n'a pas vraiment le choix vu mon état, je n'aurais pas pu monter les escaliers.

C'est sur mon lit que je me réveille, en jetant un coup d'œil à la fenêtre, je remarque qu'il fait toujours nuit.
L'horloge indique trois heures du matin.

Je suis toujours vêtu de ma robe de soirée et ma peau est parsemée de sang séché, la gorge déshydratée, je saisis une bouteille d'eau qui me fait le plus grand bien.

Quant au même moment, je vois de la fumée provenir du balcon en m'approchant, j'aperçois Alec en train de fumer sur la terrasse du balcon.

Pourquoi il ne dort toujours pas lui ?

Je prends appui sur l'encadrement de la porte tout en croisant les bras contre ma poitrine.

- Tu ne dors pas ? Sifflé-je entre mes dents.
- Tu vois bien que je suis debout non ? Raille ce dernier comme si j'avais posé une question bête.

Blood FragmentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant