38 : Risque ou...

311 11 9
                                    

Aujourd'hui, j'arrive à l'âge où l'on subit une certaine pression sociale qui fait grincer les dents, qu'il faut sérieusement commencer à réfléchir à son avenir dans tous les sens du terme...

Se projeter, prévoir ou planifier, ces mots sont comme une barrière qui me freine. Parce qu'à chaque fois que l'on prévoit quelque chose, ça ne se termine jamais de la manière dont on l'aurait voulu.

Vivre et non survivre, l'instant présent, voilà ce qui compte.

Bonne lecture...

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Rappelle-toi les règles du jeu.                                                                                                                               
Si je choisis risque, je dois soit me taillader une partie du corps, soit retirer un vêtement. Et sous ce pull, je suis nue. Donc ma réponse est évidente. 

- Vérité.

- Petite joueuse, me réprimande Alec, en s'approchant d'un pas.

- Est-ce que tu as aimé la sensation que tu as ressentie ? Demande-t-il, comme si je pouvais m'introduire dans son esprit et deviner à quoi il fait allusion.

- Quand tu as fui, sachant que j'allais te retrouver. À ses mots, une avalanche de fourmillements me tord le ventre.
Espèce de cinglé.

- Oui, l'amère vérité sort de mes lèvres, me donnant une raison de plus d'être internée.

- À mon tour, connard.

- Vérité ou vérité ? Dis-je sans lui laisser le choix.

- Mmh, je vois que t'as une idée bien précise. Allez, pose une question.

- Il s'est passé quoi à l'enterrement ?

Alec croit m'avoir manipulée en mettant en scène ce petit jeu, mais il se trompe. Je vois clair dans son manège.

Il n'a pas choisi risque et vérité par hasard, il l'a fait pour que je puisse obtenir les réponses que je cherche. Ce n'est pas pour lui qu'il a agi ainsi, c'est pour moi.

Même s'il n'y a rien de plus malsain et problématique que de se confier d'une manière aussi tordue. 

- Le plan aurait dû se dérouler comme prévu, sauf qu'une fois que t'as rejoint Carlos, c'était déjà trop tard.
- Carl était déjà sur les lieux et l'équipe nous avait complètement encerclés. Il m'a forcé la main pour revenir et tout oublier. Si je refusais, un sniper avait l'ordre de t'abattre.

- Pendant une seconde, j'ai pensé que c'était le meilleur choix, une mort rapide et tout s'arrêterait. Mais il a décrété que c'était pas suffisant.

- Alors il a décidé de te vendre dans un bordel, et pas n'importe lequel. C'est une maison close où ils infligent des tortures physiques, allant jusqu'à la mort, pour satisfaire leur désir sexuel, de fils de putes.

- Alors j'ai directement accepté de revenir travailler à ses côtés, à condition de te garder près de moi, c'était le seul moyen qu'il ne t'arrive rien.

Mon corps se crispe, me rendant malade et nauséeuse, mon cœur se brise en éclats, tandis que j'ai l'impression de chuter sans jamais atterrir. Voyant que je me suis leurrée depuis le début. 

- Pour... pourquoi tu ne l'as pas laissé faire ?

- Risque ou vérité, me coupe-t-il, visiblement en train de fuir, si c'est sa seule manière de pouvoir s'exprimer, je n'ai pas d'autre choix que de rentrer dans son jeu.

Blood FragmentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant