Chapitre 17

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Bonjour
à tous et à toutes. Je vous
souhaites une bonne lecture dans
la joie et la bonne humeur.
⟭⟬

❀⭑❀⭑❀⭑❀

Six ans plus tard

Le soleil du matin filtre à travers mes rideaux, et projette une lueur douce dans ma chambre.

Je me réveille naturellement, sans alarme, les yeux encore lourds de sommeil mais sereins. En réalité, je fais toujours en sorte d'ouvrir les yeux avant qu'elle ne se déclenche, car son bruit est insupportable. Je la déteste.

Aujourd'hui est une journée importante. Pas seulement parce que c'est mon premier jour dans ce nouvel hôpital, mais aussi parce qu'il marque un nouveau chapitre, bien différent de ce que j'aurais imaginé six ans plus tôt.

— ...!!! Je m'étire avant de me redresser en douceur dans mon lit.

Le drap glisse sur ma peau nue, et le calme accompagné d'une nervosité, discrète mais persistante m'envahit. C'est un mélange d'excitation et d'appréhension, celui qui te pousse à avancer malgré l'inconnu.

Une bonne nervosité, en somme.

Je prends une profonde inspiration et, après avoir calmé mes pensées, me lève pour choisir mes vêtements. Un mélange de confort et de professionnalisme.

Tout est différent maintenant.

Je ne suis plus le Jimin d'avant, celui qui se noyait dans ses propres insécurités et douleurs. Aujourd'hui, je me sens fort.

Pas invincible, mais solide.

C'est fou comme le temps peut transformer les blessures en cicatrices, et ces cicatrices en marques de force.

C'est incroyable de ressentir ça.

Vraiment.

Dans la salle de bain, l'eau tiède glisse sur mon visage, et efface les derniers vestiges de sommeil. C'est presque étrange de repenser à tout ce que j'ai traversé pour arriver ici, en cette journée particulière. Comme si, aujourd'hui plus que jamais, ces souvenirs prenaient un poids différent.

Six ans...

Ça a été long, très long.

Quand j'attrape ma brosse à dents, je me surprends à sourire. Je pense à cette école que j'ai quittée après la colonie. Sans vraiment savoir pourquoi, J'ai appris qu'elle avait été fermée, et que le directeur ainsi que plusieurs membres de l'administration avaient fini en prison.

Je repense à quel point c'était difficile de tout expliquer à ma mère, de lui dire ce que j'avais traversé. Ce jour-là, je m'étais assis en face d'elle dans la cuisine, les mains resserrées autour du verre de lait qu'elle avait préparée pour moi.

Pendant des minutes, j'ai parlé. D'une voix brisée, hachée, mais déterminée. Je lui ai raconté tout ce que j'avais caché pendant des mois. Les viols, la peur, la douleur. La culpabilité... Elle m'a écouté en silence, sans jamais m'interrompre. Pas une seule fois elle n'a détourné les yeux.

Quand j'ai fini, un long silence a rempli la pièce. Je n'osais plus la regarder, de peur de voir de la déception ou pire, de la pitié dans ses yeux.

Mais ce que j'ai entendu, c'était sa voix douce, rassurante. Elle m'a pris la main, et avec cette force tranquille qu'elle avait toujours eue, elle m'a dit, «On va traverser ça ensemble. Je vais t'aider à te relever»

Et elle l'a fait.

C'est aussi elle qui m'a trouvé ce thérapeute. Un homme d'âge mûr, calme, avec une voix posée et des yeux bienveillants.

 ࣪𖤐𝐂𝐎𝐋𝐎𝐍𝚰𝐀⁷Où les histoires vivent. Découvrez maintenant