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Mayrie, Thulmar, restaurant « le néon rose », J-(-90) , soirée

La soirée battait son plein et même si assiégée par les souvenirs de son passé malheureux, May dansait et souriait à en perdre la tête. Cela avait un étrange effet agréablement défoulant.

La foule particulièrement dense se faisait bruyante, guidée par son déhanché sensuel et enivrant.

Du regard, elle balaya la salle, scrutant les plus grands clients en quêtes d'une « entrevue ». Ces fameuses primes s'apparentant à des danses privées vendues à prix d'or, surtout étant donné sa renommée.

De gros hommes vieux et souriants niais, pour la plus part, souvent des mafieux. Il y avait aussi les Généraux et militaires en permission. Parfois de hauts placés du Gouvernement passaient comme des Hauts-Conseillés.

Elle avait d'ailleurs dansé pour l'un de ces derniers quelques semaines plus tôt lors d'une de ces Entrevue et s'en était fait un client régulier. Un séduisant homme d'une quarantaine d'années, Faraid, la peau tannée et d'immenses yeux bruns perçants.

Elle s'était souvent surprise à repenser à lui durant ses journées mais reprenait vite conscience du danger de l'attirance envers les clients.

Soudain son regard croisa celui d'un jeune homme. Il devait avoir son âge. Il semblait ne pas être à sa place et ne porter aucun intérêt au spectacle. Il paraissait en fait perdu dans ses pensées.

Il retenu son attention, elle ne le voyait que peu éblouie par les projecteurs mais il avait l'air grand, avec des cheveux courts dont elle ne percevait pas la couleur exacte. Elle ne distinguait pas la couleur de sa peau. Mais ses traits fins, réguliers étaient comme durcies par un sentiment qu'elle connaissait. Un mélange entre honte et culpabilité, elle l'avait ressenti à l'instant mais ne l'avait pas dévoilé à son publique.

Il était en uniforme militaire, elle reconnut qu'il était Commandant de par ses décorations, son père l'était aussi.

Elle le dévisageait encore quelques secondes avant de percevoir de petits cris étouffés venants des coulisses qui l'alarmèrent.

Le plus naturellement possible, elle tourna le dos à la salle l'acclamant encore et se dirigea vers les cris.

Une fois arrivée, son sourire angélique disparut et laissa la place à une inquiétude profonde en se dirigeant vers la source des hurlements encore étouffés par la musique. En entrant dans la salle commune des danseuses, elle vit le Gérant et Camilla. L'homme s'époumonait sur la pauvre jeune femme :

- Qu'est-ce que l'on va faire de toi ? Tu n'es vraiment qu'une trainée ! Sort de mon bar. Immédiatement. Espèce de ...

Il n'eut pas le temps de finir son insulte qu'il vit arriver Mayrie et changea son ton du tout au tout.

- Ah, Mayrie, notre super star ! Tu as été fantastique ! Merveilleuse ! Tu as de l'avenir ! Prend un peu exemple sur elle... reprit-il sur un ton méprisant en regardant Camilla en larme.

- Qu'est-ce que vous lui avez fait ? s'emporta Mayrie.

- Moi ? Mais s'est-elle qui ne respecte en rien nos accords. Elle s'est amourachée du premier client la demandant en privé, et maintenant, Mlle attend la progéniture de ce dernier ! reprit en hurlant le Gérant.

Camilla pleurait son désespoir silencieusement.

Mayrie était encore une fois sous le choc de la situation.

- Qu'est-ce que je vais faire ? renifla lamentablement Camilla.

- Tait toi sotte que tu es ! Tu connais les règles des entrevues privées, cria l'homme.

IRON FAT BOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant