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Dans le centre de désintoxication, où le silence règne la plupart du temps, une nuit, Bam est réveillé par une main qui vient doucement taper sur son épaule. Il sursaute légèrement, épuisé et en sueur après une nouvelle crise de manque. Il lève les yeux et voit un homme d'une cinquantaine d'années, les traits fatigués et marqués par des années de lutte contre la drogue et l'alcool. Ses cheveux sont grisonnants, et ses yeux, bien que fatigués, sont remplis de la sagesse douloureuse que seule une longue vie de dépendance peut offrir.

« Je t'entends faire des crises la nuit... ça va aller, gamin ? » demande l'homme d'une voix rauque, mais douce.

Bam soupire profondément, son corps encore tremblant de l’effort que chaque jour ici lui demande. Il a 26 ans en 2006, mais se sent bien plus vieux, usé par des années de drogues, d’alcool, et de chaos.

« Ouais... je vais bien », ment-il, le regard vide, incapable de formuler la souffrance qu’il endure.

L’homme ne se laisse pas berner. Il s’assied sur le lit voisin, face à Bam, l’observant un moment en silence. Après un instant, il reprend doucement :

« J’ai vu des gars comme toi, des gars qui sont venus ici jeunes et qui se sont battus. Certains s’en sortent, d’autres non. Qu’est-ce qui te motive, toi, à t’en sortir ? »

Bam, méfiant au début, hésite à répondre. Ce n’est pas facile de s’ouvrir, surtout à un inconnu. Il détourne les yeux, mal à l’aise. Puis, dans un souffle :

« Et toi ? » demande Bam, cherchant à détourner l’attention de lui-même.

L’homme baisse les yeux un moment, sa voix se fait plus grave, empreinte de tristesse.

« Moi ? J’ai perdu ma famille à cause de ça... » commence-t-il lentement, comme si chaque mot lui coûtait. « J’avais une femme, deux enfants. Ma fille, elle avait dix ans quand j’ai commencé à sombrer. Je bossais trop, je buvais pour tenir le coup, puis les cachets sont venus. Au début, c’était rien de grave, tu vois. Juste pour gérer le stress. Mais ça a pris le dessus sur tout le reste. »

L’homme se passe une main sur le visage, comme pour chasser de vieux démons. « Ma femme me suppliait d’arrêter. Ma fille... Elle a vu des choses qu’aucun gamin devrait voir. Je lui avais promis que je changerais. Mais j’ai toujours replongé. Un jour, ma femme est partie avec les gosses. J’étais trop défoncé pour réagir. Quand je me suis réveillé, ils étaient partis. » Sa voix se brise un instant. « Je les ai jamais revus. J’ai cherché, mais... trop tard. Ça fait 20 ans. »

Bam reste silencieux, touché par cette histoire. Il voit dans cet homme un reflet de ce qu’il pourrait devenir s’il continue sur cette voie. Ses yeux se remplissent de larmes, et il se sent étouffé par un mélange de culpabilité et de désespoir.

« Et toi ? » demande l’homme doucement. « Qu’est-ce qui te motive, fiston ? »

Bam prend un moment avant de répondre, luttant contre ses propres émotions. Sa voix est faible, tremblante, mais il finit par parler.

« Ma femme, Leelee... et mes deux filles, Raven et Autumn. Elles me motivent. J’ai été une putain d’ordure ces derniers temps, et je veux pas les perdre. J’ai failli perdre ma femme... » Il s’arrête, serrant les poings comme s’il essayait de contenir sa douleur. « Elle m’aime encore, je le sais, mais je l’ai tellement blessée. Je dois changer pour elles. »

L’homme hoche la tête, une expression de compassion sur le visage.

« C’est pour elles que tu dois te battre, gamin. Ne fais pas la même erreur que moi. Ne les laisse pas partir. »

Bam Margera x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant