CH XVII: Entre les mains du destin.

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Les jours passent, et chaque journée enfermée dans cette petite pièce, attachée à cette chaise, devient de plus en plus insupportable. L'odeur des cigarettes m'emplissent les narines, me dégoûtant chaque jour un peu plus. Ils fument constamment. Chaque bouffée de fumée me rappelle à quel point ma situation est désespérée. Aucune nouvelle de l'extérieur. C'est comme si je n'existe plus, comme si je ne compte pour personne.

- Hey mec ! Comment  tu fais pour regarder cette beauté chaque jour sans rien tenter ?  demande le plus jeune des ravisseurs à son collègue, sa voix teintée d'envie. Cette question me glace le sang.

-Parce qu'on ne me paye pas pour ça. Garde-toi de la toucher , répond l'autre d'un ton froid.  J'ai un petit creux... surveille-la, tu sortiras après.

- Bien reçu !  répond le jeune en me jetant un regard qui me met mal à l'aise.

À peine la porte fermée, qu'il s'approche de moi. Il me caresse le visage du bout des doigts, son contact me répugnant au plus haut point. Mon estomac se tord de dégoût.

- Il ne veut pas que je te touche, mais je peux au moins te voler un baiser, n'est-ce pas, dit-il d'une voix traînante, empestant l'alcool.

Mon cœur s'accélère. Si cet homme s'approche davantage, je ne sait pas si je pourrai garder mon calme. Je me débat comme je peux , criant d'une voix tremblante:
-Laisse-moi tranquille !

Il ne prête aucune attention à mes paroles : il attrape  mon menton fermement, me forçant à lever le visage vers lui. Il tente de m'embrasser, mais mes cris stridents l'arrête net.

La porte s'ouvre brusquement, et l'autre ravisseur entre comme une furie. Il plonge sur lui, le saisissant par le col, avant de le frapper violemment au sol.

- Je t'ai pourtant interdit de la toucher! Tu veux qu'on perde notre butin, idiot?  crie-t-il, furieux, tout en le secouant violemment.

Alors qu'il le sermonne, des coups retentient à la porte. Le plus jeune se relève rapidement, ouvrant la porte pour laisser entrer Amanda

- Bonjour Madame , il la salue d'une voix soumise.

- Bonjour mon amie! Comment ça va ?  demande Amanda, son sourire moqueur étirant ses lèvres.

- Va te faire voir ! répliqué-je, incapable de cacher ma rage.

Elle hausse un sourcil, amusée. 
- Oui, je sais. Mais Charly joue déjà le rôle... Ses mots transpercent mon cœur comme des éclats de verre.

- Et tu penses que je vais gober ça? je réponds, essayant de garder mon calme.

- Peu importe ce que tu crois, on se marie  dans deux semaines. Mes hommes s'assureront que tu assistes à la cérémonie  réplique-t-elle avec une assurance glaciale.

Remplie de colère, je ne pus m'empêcher de lui cracher ma haine:
- Chaque fois que je te vois, tu me donnes la nausée. Tu n'es qu'une lâche, incapable de trouver un homme par toi-même, t'es qu'une connasse.

Elle sourit, un sourire sans chaleur.
-J'aimerais tant te gifler pour t'apprendre le respect, mais je ne veux pas abîmer ma belle bague de fiançailles. Elle lève sa main pour montrer la bague à son doigt, la caressant doucement.

Son téléphone se met à sonner...

- Mon cœur !... Oh, tu t'inquiètes pour moi?... Ne fais pas le dur... D'accord, dis à ma belle-maman que j'arrive. Je t'appelle en visio, quelqu'un veut te voir.

Elle tourne la caméra de son téléphone vers moi, mais je baisse la tête, refusant de lui donner cette satisfaction.

- Alia!... Je t'en supplie, réponds-moi. C'est la voix de Charly, remplie d'inquiétude. Je pris une profonde inspiration et lève la tête, essayant de sourire malgré tout.

- Salut Charly! , dis-je avec un sourire plein de résilience.  Ne t'inquiète pas ça va.

- Je suis désolé, tout est de ma faute, et je vais réparer ça, la voix pleine de remords.

Amanda tourne la caméra vers elle, furieuse.
- Tu vas réparer quoi, Charly ?

- Je ne m'adressais pas à toi, dit-il sèchement avant de raccrocher brutalement.

Elle reste un moment immobile, incrédule, puis la colère déforme ses traits.
-Il ose me raccrocher au nez !  s'écrie-t-elle, furieuse.

Soudain, un des hommes cagoulés fait irruption dans la pièce.
- Madame, il y a du bruit à l'extérieur, je crois qu'on a de la visite.
Amanda se tourne vers moi, me lançant un regard scrutateur.
- Venez avec moi , ordonne-t-elle aux deux hommes. Elle me regarde.une dernière fois, un sourire cruel sur les lèvres, avant de quitter la pièce.

Ils partent. Le silence retombe autour de moi, lourd et oppressant. Mon cœur battant à tout rompre, mais je sais que c'est peut-être ma seule chance de m'échapper.

Je jette un coup d'œil autour de la pièce. Mes poignets sont attachés derrière la chaise, mes pieds immobilisés par des cordes séparées. Le nœud est solidement au milieu de mes poignets. Mais je dois essayer. Je remarque une bouteille vide abandonnée dans un coin. Ils avaient l'habitude de boire ici, et cette fois, ils ont peut-être oublié cette bouteille. C'est ma chance.

Sans perdre une seconde, je commence à me balancer doucement, essayant de basculer la chaise sans trop faire de bruit. Après quelques tentatives, la chaise se renverse brusquement sur le côté, me faisant cogner la tête contre le sol. J'ignore la douleur et commence à ramper doucement vers la bouteille, mes poignets encore attachés. Mon corps me crit de m'arrêter, mais je ne pas céder à la douleur.

Je tend les doigts vers la bouteille, mes mains à peine libres. Je réussis à l'attraper du bout des doigts, et d'un coup sec, je la brise contre le sol. Des éclats de verre volent partout. Je me saisies d'un des morceaux et commence à scier les cordes qui me retient.

La corde cède enfin, et mes poignets sont libres. Je me redresse rapidement, massant mes poignets endoloris. C'est maintenant ou jamais!!



Je m’avance rapidement vers la porte, le cœur battant à tout rompre. Le couloir est long, sombre, et pour l’instant désert. J’entends des bruits, des voix à gauche. Sans hésiter, je me précipite dans cette direction. Après quelques pas rapides, j’arrive à une sortie et aperçois des escaliers. Alors que je m’apprête à descendre, je vois des policiers qui montent à ma rencontre.

— Aidez-moi ! dis-je, la voix tremblante, mais assez forte pour attirer leur attention.

— Chef ! Une femme là-haut ! s’écrie un jeune policier en me repérant.

— Descendez, madame, vous êtes en sécurité maintenant, me rassure l’un d’entre eux.

Je m’exécute sans réfléchir, mes jambes tremblantes, mais déterminées. Chaque marche que je descends semble me rapprocher de la liberté. En arrivant en bas, je réalise enfin où je me trouve : un immeuble vide, abandonné, à l’allure sinistre.

Quand je franchis la dernière marche, je le vois enfin. Charly. Il est là, entouré de policiers, le regard rempli de soulagement. Mes ravisseurs, eux, sont déjà menottés. Sans pouvoir me retenir, je me précipite vers lui. Je me jette dans ses bras, sentant à nouveau son parfum familier, l’odeur rassurante qui m’a tant manqué.

Je respire profondément cet air de liberté que j’attendais depuis si longtemps. Mais tout d’un coup, le monde commence à tourner autour de moi, ma tête devient légère… puis plus rien.

À travers les âges...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant