Ch XVI: Coup dur

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La nuit était plus douce que je ne l'aurais cru. Je me suis réveillée le lendemain matin, encore blottie contre Charly. Il dormait profondément, sa respiration lente et régulière. Je me suis discrètement retirée de ses bras et suis allée dans la cuisine pour préparer un petit-déjeuner.

Pendant que je mélangeais les ingrédients pour des pancakes, des souvenirs de la veille tournaient dans ma tête. Tout ce qu'il m'avait dit, tout ce que j'avais ressenti, c'était comme un rêve que je ne voulais pas voir s'arrêter. Mais la réalité finissait toujours par se rappeler à moi, surtout lorsqu'il s'agissait de nos familles.

Je me demande comment sa mère réagira en découvrant qu'il a passé la nuit chez moi. À peine cette pensée effleure-t-elle mon esprit que je sens une vague d'inquiétude monter en moi. Pourtant, ce matin, je voulais juste profiter de ce moment de calme avec lui, sans me préoccuper du reste.

Charly se lève et me rejoint dans la cuisine, encore un peu endormi. On échange un sourire complice avant de s’asseoir pour manger ensemble. Chaque instant passé avec lui me rappelle à quel point je tiens à lui, malgré tout ce qui s’est passé entre nous.

Après le petit-déjeuner, il se lève, prêt à partir, mais pas sans m'embrasser tendrement.

- Je dois y aller. Je vais voir ma mère et régler cette situation une fois pour toutes.

Je hoche la tête, le cœur lourd.

-Tu me tiendras au courant ?

- Bien sûr. Je reviendrai te voir dès que possible. Il me lance un dernier sourire rassurant avant de franchir la porte.

Lorsque je me retrouve seule, la maison semble soudain bien vide. L'attente commence, pleine d'incertitude. Mon esprit ne peut s'empêcher d'imaginer toutes sortes de scénarios... Que va-t-il se passer ? Est-ce que Charly va vraiment réussir à affronter sa mère et Amanda.

Je finis par aller travailler. Je suis très en retard aujourd'hui. J'exécute mon calendrier. La journée est encore plus dure car je dois me rendre sur deux projets. La journée finie, je rentre chez moi, j'ai vraiment besoin de sommeil. Je m'apprête à ouvrir la porte quand j'entends un bruit derrière moi, je n'ai même pas eu le temps de me retourner, que quelqu'un me couvre le nez et la bouche. Puis tout devient noir.

Quelques instants après j'ouvre les yeux, et je me retrouve lier à une chaise. Je lève les yeux et je ne vois presque rien, la pièce est sombre. J'essaie de me défaire, mais en vain. Soudain une silhouette presque familière s'approche de moi.
- Salut mon amie !!

Je prends du temps, puis je réalise que c'est la voix d'Amanda.

- Qu'est que tu me veux ?
- Mon Charly !!
- Il n'est pas à toi et tu le sais très bien, dis je en essayant de garder mon calme.
- Ah vraiment !! C'est ce qu'on va voir... Elle ne dois pas s'échapper,dit-elle en se retournant vers deux hommes cagoulés dont je n'avais pas remarqué.
Puis elle quitte la pièce.

Je ne pouvais plus retenir mes larmes. J'avais raison, j'aurais du le laisser partir. Le silence oppressant de la pièce ne faisait qu'amplifier ma panique. Tout était si irréel, comme un cauchemar dont je ne pouvais pas me réveiller.

J'entends des pas lourds qui résonnent sur le sol. Les deux hommes cagoulés s'approchent. Mon cœur s'emballe, battant à un rythme effréné. L'un d'eux me fixe, je ne peux voir ses yeux, mais je sens son regard froid traverser le tissu qui cache son visage. Il s'accroupit à ma hauteur, son souffle chaud se mélange à l'air glacial de la pièce.

- Faisons cela simplement, murmure-t-il d'une voix grave. Amanda est prête à tout pour récupérer Charly. Si tu tiens à ta vie, tu ferais mieux de ne pas compliquer les choses.

Je reste silencieuse, mon esprit tourmenté par mille pensées. Charly doit être inquiet maintenant. Et s'il se mettait en danger en essayant de me retrouver ? Je ne veux pas qu'il soit blessé à cause de moi, mais je ne sais pas comment échapper à cette situation. Je lutte intérieurement entre le désespoir et la détermination. Il faut que je trouve une solution. Je dois rester forte.

Je serre les poings, cherchant en moi une force que je ne pensais plus avoir.

Je me réveille dans cette pièce sombre, les membres engourdis par la position inconfortable sur cette chaise. Mon estomac gronde légèrement, rappelant que je n'ai eu qu'un maigre repas pour la journée. Chaque mouvement que je tente pour me libérer des liens semble inutile, et je sens la frustration monter en moi. Mais il ne faut pas que je perde espoir.

Les murs autour de moi sont nus, seulement éclairés par la faible lumière qui traverse une petite fenêtre grillagée, si petite qu'elle ne laisse qu'un filet de lumière pénétrer. Cette lueur est mon seul repère du temps qui passe, le jour, la nuit... Les heures s'étirent interminablement.

Quand l'envie d'uriner se fait trop forte, ils m'emmènent aux toilettes. Ce n'est pas un soulagement, mais plutôt un rappel humiliant de mon état de captivité. Le lavabo et le petit bassin sont sales, mais je ne fais pas attention à ces détails. Ce qui m'intéresse, c'est la porte par laquelle ils me font sortir. Chaque fois, j'écoute attentivement le bruit de leurs pas. On dirait qu'ils me font traverser un long couloir. C'est là que je dois concentrer mes pensées. Il faut que je trouve une issue.

Un jour, alors que je suis dans cet état d'attente presque résigné, ils reçoivent un appel. L'un des hommes me fait signe de me lever. Je comprends immédiatement que quelque chose de grave va se passer. Ils me montrent l'écran du téléphone, et mon cœur se serre lorsque je vois Amanda. Elle a ce sourire suffisant qui me fait frémir.

- Salut, ma chère Alia, dit-elle d'une voix douce mais menaçante. Regarde qui est là pour toi.

L'écran bouge, et soudain, je vois Charly. Son visage est marqué par l'inquiétude, ses yeux cherchent quelque chose, quelqu'un. Puis ils se posent sur moi, et je peux lire la peur dans son regard.

- Charly... ma voix se brise à son nom, mais Amanda ne me laisse pas finir.

- Charly,  dit-elle avec un calme terrifiant,  si tu n'acceptes pas de te marier avec moi, je te promets qu'Alia en paiera le prix.

Je sens les larmes monter, mais je refuse de pleurer devant elle. Je dois rester forte, pour moi, pour lui. Mais je vois Charly hésiter, ses poings se serrent, et je comprends à quel point il est déchiré. Mon cœur se brise pour lui.

- Ne fais pas ça, Amanda,  murmure-t-il, la voix remplie de désespoir.

Mais elle reste impassible, comme si la douleur qu'elle cause n'était qu'un jeu pour elle.  - Tu as le choix, Charly. Alia ou moi.

À travers les âges...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant