Chapitre 1

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Le jour de rapatriement est le jour le plus important pour la nation d'Elery. C'est sûrement pour ça que le silence règne aujourd'hui, je sais que les recrues se préparent.

Je resserre ma poigne sur la base de la nuque de mon dragon, Onenty, et celui-ci descend progressivement vers la cour du palais royal. À vrai dire... c'est plutôt chez moi. Imaginez un édifice majestueux, où la lumière et la transparence sont les maîtres mots. Le palais royal est fait de verre. C'est un lieu où l'architecture et l'art se rencontrent, créant un espace unique et enchanteur. Le palais est construit autour d'une cour intérieure, avec des galeries et des salles qui s'étendent comme des tentacules de verre, créant un réseau de perspectives et de volumes. Les murs et les toits sont faits de grandes vitres, laissant passer la lumière naturelle et offrant des vues panoramiques sur tout le continent.

Onenty se pose finalement dans le jardin du palais. L'espace est verdoyant et paisible, où les plantes et les fleurs poussent à travers des bassins et des fontaines de verre. Les allées de pierre blanche serpentent entre les massifs, offrant un sentier de découverte et de contemplation. Au cœur du jardin, une installation de verre et de lumière, appelée « Réflexions », prend place pour deux mois chaque année, offrant un spectacle émotionnel et poétique.

Une fois traversé, je me retrouve face à la porte principale ornée de ferronneries de verre, érigeant des motifs élégants et complexes. Ce motif recouvre l'ensemble du palais, du sol au plafond, cet art est la définition même de ce palais.

La maison familiale m'a toujours permis de me sentir à la fois connectée à la nature et à la culture. L'atmosphère est calme et contemplative, invitante et élégante. C'est un endroit où l'on peut se perdre dans la beauté de l'architecture et de l'art, et se laisser inspirer par la lumière et la transparence du verre pour laisser place au monde bâti par nos générations.

Malheureusement aujourd'hui ce n'est pas tout à fait ce que je ressens.

Ma poitrine se serre à chaque pas vers la porte. Mes jambes tremblent à chaque foulée. Mon pouls s'affole lorsque j'atteins le hall qui donne sur le bureau du roi Rostom Delyan. Cela fait trois mois que je ne l'ai pas vu. Sa convocation immédiate ne signifie pas qu'il veut voir sa fille, mais plutôt son héritière.

Étant étudiante à l'académie royale, j'ai le droit de voir ma famille qu'une fois par an à la fin de l'année pendant la semaine de vacances qui nous ai accordé, comme tous les autres. Pourtant, je suis ici à arpenter les couloirs de ma maison de sang. Quand le roi vous convoque, le règlement passe au second plan. Une petite tête se redresse lorsque j'approche. Je suis en train de poser les yeux sur mon petit frère qui grandit sans sa sœur. Vu l'expression de son visage, je ne vais pas apprécier mon entrevue avec mon père.

Je suis tellement perdu.

Plusieurs de ses généraux attendent devant la porte afin de parler avec sa majesté. Ils sont nerveux, à tel point qu'ils ne remarquent pas ma présence. Je sens bien que quelque chose est différent, je ressens la tension qui se durcit dans l'air.

— Tu sais ce qu'il se passe ? dis-je en m'approchant doucement de mon petit frère Pyo, qui attend sur une chaise non loin du bureau de père.

Je n'ai qu'un léger mouvement de tête de gauche à droite en guise de réponse.

Le roi Rostom, autrement dit père, n'a jamais été connu pour être tendre avec... eh bien, tout le monde. Même sa famille n'a pas le privilège d'être cajolée. Il est plus du genre autoritaire qu'aimant. Il préfère nous envoyer à la guerre et pour cela il faut apprendre à jouer sur le champ de bataille. C'est donc à l'école dirigé par le général Adrian, conseillé de mon père, que nous apprenons les règles du jeu.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant