Chapitre 24

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— Alors comme ça, on a un choix à faire ? me demande Deamon tout sourire alors que nous arpentons les jardins en compagnie de Théa.

— Je n'ai pas le temps pour ça je vous rapp...

— Tu as le droit de vivre Mia ! Tu as deux beaux hommes qui t'ont aujourd'hui plus ou moins déclaré leurs intentions. Profite ! La rébellion attendra, termine Théa tout en se postant devant moi les mains sur les hanches.

— Ma famille n'attendra pas ! Comment oses-tu me pousser vers ce chemin ! crié-je tout en lui passant devant.

Mon épaule heurte la sienne. L'amour n'est que temporaire face à la famille. Elle a besoin de moi, j'ai un devoir à accomplir, j'ai une mission à remplir. Comment pourrait-elle comprendre ? Son seul devoir est de réussir ses examens pendant que le mien est de sauver sa vie et tout le royaume.

— MIA... crie-t-elle en me rattrapant. Ce n'est pas ce que je voulais dire... Je suis la première à te soutenir ! Mais je sais, nous savons, que tu ne partages pas tes émotions avec nous. On te connaît par cœur, toute cette histoire te touche et tu ne veux pas partager le poids que tu as sur les épaules. Alors partager ton cœur avec quelqu'un te permettra de t'ouvrir sur cette histoire. Enfin, c'est ce que je pense... finit-elle par dire en me serrant dans ses bras avec toute la force dont elle dispose.

Si je ne veux pas partager ce qu'il se passe à l'intérieur de moi, c'est parce que si toutes ses émotions remontent à la surface, je ne suis pas sûre de réussir à les contrôler. Un homme ne changera rien à cela. Et puis ce n'est pas le premier poids que je vais porter, la fonction de souverain est toujours accompagnée d'un sac à dos lesté. Il faut s'y préparer, c'est tout.

— Ma fonction est par définition un poids à porter. Je ne vous préoccupe pas avec ça parce que vous m'avez déjà tant donné, et votre participation est largement suffisante selon moi.

— Le prince Elyo a la même fonction que toi, ajoute Deamon en caressant ma joue.

— Et il est ton fiancé... Vous allez supporter le poids de deux royaumes dans quelques mois. Il peut bien t'aider dans ton combat. Vois-le comme un avant-goût de votre future vie, termine Théa avec un sourire rempli de compassion.

Elle n'a pas tort. Je suis bien obligée d'admettre qu'ils ont tous les deux raison. Il n'y a pas de choix à faire puisqu'il a déjà été fait pour moi, par mon père. Elyo, le prince, est mon avenir, que je le veuille ou non. Nous allons gouverner ensemble.

Pourtant cette réalité me donne un coup amer dans la bouche.

Je les prends dans mes bras tous les deux. Ils ont toujours été les meilleurs amis que je puisse avoir. Ils ont toujours eu une place importante dans ma vie, aujourd'hui plus encore.

— Il faut que j'aille danser avec Jordane, sinon ma soirée ne va pas être aussi distrayante que prévu, dit-il avec une lueur espiègle dans le regard.

J'ai très bien compris ce qu'il voulait dire. Jordane a du caractère. Ce n'est pas une femme simple de ce qu'on peut voir avec Théa.

— Je vous y retrouve dans quelques minutes.

Je les laisse prendre le chemin en direction de la salle de bal. Ils sont si précieux à mes yeux. Je savoure chaque minute passée avec eux comme si c'était la dernière. Il ne faut pas se leurrer, le combat que l'on a décidé d'entreprendre risque d'être motel, pour chacun d'entre nous. Cette réalité me fait frissonner.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant