Chapitre 11

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Plus que huit jours. C'est ce que je me dis lorsque j'observe la lettre du prince sur mon bureau. Huit jours et j'aurai un allié de taille dans la reconquête de mon royaume. M'occuper des recrues est une distraction intéressante, mais pas suffisante par rapport au poids sur mes épaules.

Je m'équipe et descends le hall en direction du premier cours de la journée. Plus les jours avancent, plus mon pouls accélère au rythme de la peur et du doute d'obtenir un espoir réel.

Ma poitrine se gonfle lorsque je respire enfin l'air extérieur. J'ai l'impression d'étouffer quand toutes ces émotions se bousculent dans ma tête.

Je n'ai pas eu le temps de reprendre mes esprits que sept personnes se dirigent vers moi, affolés.

— Princesse Mia, dit le premier du petit groupe tout en faisant une révérence. Nous avons besoin de votre aide.

C'est reparti, un autre problème sur mes épaules, encore une charge qui s'ajoute. Combien de temps vais-je pouvoir supporter toutes ces responsabilités ?

— Un escadron de lions est en péril sur la frontière de Saxux et Moler. Il nous faut votre aide, un village rempli de civils est sur le champ de bataille...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'Onenty apparaît dans le hall. Je lui grimpe dessus, les remercie en un coup de tête et m'envole.

C'est arrivé souvent l'année dernière. Apporter mon aide pour mon royaume est mon devoir, je n'ai pas de temps à perdre.

Je vole pendant peut-être huit heures, ce qui me semble être une éternité, avant de faire une pause pour qu'Onenty puisse se désaltérer. Nous repartons après cinq minutes. Chaque seconde compte lorsque des civils sont en jeu.

Nous arrivons sur place.

Le village est à feu et à sang. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je descends le plus rapidement possible pour atteindre la première maison.

Quelle horreur !

La nausée me monte à la gorge lorsque je vois une famille entière brûlée vive. Elle se cachait dans la salle de bain. Leur maison est encore chaude et fumante. Le combat vient d'avoir lieu. Qui a bien pu faire ça ? C'est inhumain de tuer des innocents.

Dans un élan de peur, je regarde autour de moi, seule la mort règne ici. La tristesse remplit mes yeux. Tout ce que je vois, c'est un village brûlé où la destruction et la désolation ont laissé leur marque. Les maisons, jusque-là habitées par des familles et des communautés, sont maintenant réduites à des ruines noires. Les toits en feu ont laissé place à des tas de débris et de cendres, tandis que les murs, encore majestueux il y a quelques heures, sont maintenant fissurés et effondrés.

Les rues, habituellement animées par le bruit des jeux d'enfants et des conversations des habitants, sont devenues silencieuses et désertes. Les arbres, hier verts et flamboyants, sont maintenant noirs et fuligineux. Leur écorce est brûlée et leur feuillage calciné. Les cours d'eau, d'ordinaire limpides et immaculés, sont à présent boueux et pollués par les déchets et les résidus de combustion.

Je me précipite dans chaque maison dans l'espoir de trouver un survivant. J'examine chaque recoin, chaque derrière de porte. La destruction est totale, laissant derrière elle un paysage désolant et désastreux. Les habitants, s'ils ont pu s'enfuir, ont dû laisser derrière eux tout ce qu'ils possédaient, tout ce qui leur était cher. Au fur et à mesure de mon avancée, la peur et la tristesse prennent possession de mon corps.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant