Chapitre 7

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Le couloir est étrangement silencieux lorsque je m'habille pour la matinée. Le soleil pointe tout juste ses premiers rayons à l'horizon. J'ajuste mon uniforme de combat, qui n'est pas simple à mettre. Je le porte depuis mon plus jeune âge. Ma mère m'en avait confectionné un à ma petite taille pour mon huitième anniversaire.

Je sors de ma chambre et manque d'envoyer Deamon aux bras d'une première année de notre groupe.

Arrrh, comment s'appelle-t-elle déjà ?

C'est vrai que mon rôle de superviseur n'a pas été pris très à cœur. Il faut que je remédie à ça.

Je croise les yeux de mon meilleur ami et toute ma surprise mélangée à l'agacement de ce Don Juan se lie dans mon sourcil arqué. En retour, j'ai un haussement d'épaules avant d'être témoin d'un baisé intense vu que cette jeune femme à ses genoux qui tremble. Deamon a toujours été Deamon... Séducteur, mauvais garçon qui cherche à faire tomber les femmes. Au fond, c'est simplement un gros nounours en quête de la femme parfaite. Il est simplement exaspérant quand il ne trouve pas chaussure à son pied, car il va en parler tous les jours sans exception.

Ça me fera toujours rire de voir Deamon faire cet effet aux femmes. Et quel plaisir de ne pas succomber à un tel parangon de déshonneur concernant la gent féminine !

Je ne prends pas le temps d'exprimer mon avis et je les laisse devant leur porte, j'ai d'autres choses à penser.

Je m'avance vers l'escalier principal en direction des combats corps à corps des premières années. C'est notre devoir de les coacher. Même si je jouis d'une réputation de future reine de glace, je me dois de les torturer pour être sûre qu'il soit prêt pour la deuxième épreuve. Et puis, cela m'évite de tourner en rond en attendant une réponse du prince Elyo, alors autant se rendre utile.

— Je pensais que j'étais de corvée de première année ce matin, me lance Deamon en courant derrière mes talons pour me rattraper.

— À ce que je vois, tu t'occupes d'un tout autre entraînement, rétorqué-je avec un rictus sur le bout de mes lèvres.

Nous poursuivons notre chemin vers le hall principal qui est le point central de n'importe quelle salle.

— Oh allez, comme si tu n'en avais pas profité toi aussi l'année dernière ! lance-t-il tout en étouffant un rire en plaquant ses mains contre son cœur.

J'arque un autre sourcil pour relever l'offense qu'il ose me faire en me rappelant cette terrible passe. Quoique pas si terrible quand on y repense.

— Si je me remémore les comptes, tu restes un maître en la matière.

Je n'ai pas pu empêcher mon rire d'éclater aux grands jours tout en continuant de marcher à l'air frais.

L'année dernière était marquée sous le sceau de l'amusement. Nous n'avions aucun devoir royal, aucune attache, bon nombre de nouvelles recrues et surtout un temps fou à tuer. Alors nous nous sommes bien amusés. Après tout, il n'y a aucun mal là-dedans ? Si ?

Aujourd'hui, j'ai des engagements envers un prince. Je ne les ai pas choisis certes... pourtant je reste une femme d'honneur.

Les yeux de Deamon se glissent sur moi alors que nous approchons des portes voûtées qui mènent à la salle d'entraînement. Ses lèvres s'entrouvrent comme s'il allait continuer, mais il détourne le regard et pousse la porte pour me laisser passer, tout en faisant une révérence grossière. Son humour m'apporte une joie quotidienne, c'est indéniable.

Nous entrons dans la salle commune de combat, passant devant les tapis d'entraînement vides et les gradins tout aussi déserts.

— Tu es prête à les pourrir ? demande-t-il avec un sourire amusé.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant