Chapitre 4

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Ce matin, le soleil était beaucoup plus chaud qu'à son habitude. J'enfile un uniforme d'été bleu pour ne pas avoir trop chaud pendant les exercices de combat rapproché.

Je ne peux malheureusement pas y échapper. À quoi bon y aller ? Je ne me bats qu'avec les instructeurs puisque mes camarades ne veulent pas subir les colères du roi s'ils brisaient sa précieuse héritière.

Au moins, mes enseignants sont sans pitié. Ce qui me pousse toujours à me dépasser. Si je suis une combattante aguerrie au sol, c'est en grande partie grâce à eux.

Je rentre dans la salle avec mon air ennuyé. Je suis la dernière. Visiblement, tout le monde m'attendait, car le cours démarre à mon arrivée.

Mes mouvements sont plus lents que d'habitude, mais je domine la scène, face à mon instructeur. Il est encore plus au ralenti que moi.

J'ai passé la nuit à essayer de rentrer en contact avec Elyo. On correspond souvent puisque nous sommes promis à un mariage princier depuis que nous avons l'âge de marcher. Je me demande juste quelle approche avoir avec lui sans éveiller les soupçons. C'est du soutien de son père dont j'ai besoin. Je n'ai malheureusement pas besoin du sien.

J'ai écrit des centaines de lettres, mais aucune n'était parfaite. J'ai tout essayé, mais tout sonnait faux. L'honnêteté est une qualité première chez moi alors lui mentir me donne un haut-le-cœur.

Comment lui dire que je veux une entrevue avec son père alors que je n'ai aucune raison valable de le voir ?

C'est impossible.

Il va me prendre pour une princesse qui exige des faveurs et ce n'est certainement pas moi.

À réfléchir à cette lettre, je n'ai pas vu le coup de mon instructeur arriver en plein dans mes côtes. Je ressens une vive douleur dans le flanc droit. Il y est allé tellement fort que cette douleur me consume de l'intérieur. Elle me ronge et obscurcit les bords de mon champ de vision.

Je plaque ma main sur ma blessure pour la soutenir et alléger la douleur d'un degré, le temps de réfléchir à une riposte que mon corps pourra supporter.

Merde, ça fait un mal de chien.

Ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti une telle douleur. Cela m'apprendra à être distraite.

J'attends que mon instructeur fonce sur moi pour esquiver tout en glissant sur le sol entre ses jambes. Une fois sur le dos, je prends une dague présente dans mon uniforme au niveau de ma cuisse droite et je lui enfonce dans son muscle jusqu'à l'entendre riper sur le fémur.

À son cri de stupeur et la façon dont il s'écroule sur le tapis, je suppose que j'ai gagné.

— Princesse Delyan, victorieuse, lance l'arbitre du tapis.

Je me hisse vers la sortie du ring lorsque Théa me tape sur l'épaule.

— Il n'y est pas allé de main morte !

— Rien de bien méchant, je ne sens déjà plus rien, avoué-je avec un sourire crispé tout en me forçant à enlever mon bras de mes côtes.

— On va être en retard pour le rapport de mission des dernières années, crie Deamon de l'autre bout de la pièce.

Il est toujours pressé de savoir où nous allons aller pour donner notre aide sur le terrain celui-là. Il faut dire que c'est la partie la plus amusante que nous avons en dernière année. Nous avons l'obligeance d'aller sur le front. Ce sera notre quotidien dans si peu de temps que nous devons nous y habituer.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant