Chapitre 29

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— Mia ?

Je tourne la tête pour apercevoir qui est l'intrus devant ma porte. À ma grande surprise, Wyatt attend que je l'invite à entrer.

Depuis son altercation avec Elyo, j'ai tout fait pour l'éviter. À vrai dire, je l'évite constamment depuis que mes sentiments ont commencé à s'emmêler. Et maintenant, il est là.

— Rentre, ne reste pas dans le couloir, lancé-je tout en continuant de faire mon sac pour le départ vers la frontière du royaume de Moler.

Il referme la porte derrière lui et s'adosse contre le mur en croisant ses jambes. Il est d'une nonchalance celui-là. Il est extrêmement confiant pour un homme qui a beaucoup à se faire pardonner. Après un silence plutôt gênant, je m'impatiente.

— Qu'est-ce que tu veux, Reed ?

J'utilise rarement son nom de famille depuis que j'ai arrêté de vouloir le voir mort. Disons qu'après ce qu'il a fait il y a quelques jours, j'ai de nouveau envie de le voir disparaître de la surface de mon continent.

— J'en ai assez de faire semblant Mia.

Il n'a donc pas compris la première fois ? J'ai pourtant été claire. Le sang pulse dans mes veines au fur et à mesure que ma colère contre lui prend de la place. Mon regard se transforme en un souffle glacial au moment où il se permet de s'asseoir sur mon lit.

Écoute-le ! Tu ne sais pas ce qu'il veut te dire, arrête d'être le monstre de glace que ton père a construit Mia. Tu es tellement plus que ça. Autorise-toi à vivre, gronde Onenty.

On ne peut rien cacher à une personne qui partage tes pensées. C'est donc si évident ? Je suis une femme d'honneur. Je suis liée par cette valeur à ma nation. Je ne peux pas la briser.

Pour une fois, soit juste Mia, glousse Onenty.

— Moi aussi j'en ai marre de faire semblant de t'apprécier, Reed.

C'est tellement plus simple d'être en colère que d'accepter que mon cœur souhaite ressentir autre chose. Je suis en train de trahir l'homme qui m'ait promis pour l'homme qui me fait ressentir ce que je ne connais pas. Est-ce que c'est mal ? Avec Elyo, je me force... On ne s'est rien promis, à part un traité de paix signé à notre mariage. C'est purement politique, même s'il essaye de me charmer.

— Arrête, je n'en peux plus Mia...

Il s'approche de moi et pose ses mains sur ma taille.

— Je te déteste, dis-je d'une voix étranglée.

C'est un mensonge auquel il ne croit plus. Preuve en est, le coin de ses lèvres se soulève pour m'offrir un sourire arrogant.

— Et je suis fou de toi.

Ses lèvres s'écrasent sur les miennes tandis que tout éclate à l'intérieur de moi. Une tempête d'émotions déferle dans tout mon corps lorsque sa langue rentre en contact avec la mienne. C'est presque violent, brut, la manière dont il me cherche et me torture de ses baisers chauds, et j'en perds le souffle.

Je n'ai pas le temps de reprendre ma respiration que je me retrouve allongée sur mon lit, lui sur moi, ses lèvres scellées aux miennes tandis qu'il explore mon corps de ses mains. Un feu s'embrase dans mon bas ventre et entre mes cuisses. Je me mords l'intérieur de la joue parce que je sens que mon corps réclame plus et que rien ne sera jamais assez.

Je suis fou de toi.

Ses mots hantent mon esprit alors qu'il me déshabille sans quitter mes lèvres. Je ne lui laisse pas le temps de réfléchir de ses actes. J'en veux plus, j'ai besoin de plus.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant