Chapitre 37 - Mia

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Je cligne lentement des yeux et ma vision se précise. Une pression sourde et lancinante irradie l'arrière de ma tête.

— Tu l'as tuée ? demande un homme dont je ne reconnais pas la voix rauque.

Je sens l'adrénaline montée en flèche, guidée par la peur. Il a dit tuer ? C'est de moi qu'il parle ? Je vais mourir ? Je verrouille mes muscles et reste immobile, espérant en apprendre plus de leur conversation.

— Non, elle est juste sonnée... enfin j'espère...

Il ne faut pas qu'il s'approche pour vérifier. Je bouge ma tête sur la droite pour qu'ils remarquent que je suis toujours vivante.

Un bruit imposant retentit de la surface. Qu'est-ce que c'était ?

Un homme entre dans le couloir, j'entends ses pas pressés frapper sur chaque dalle de pierre présente dans ce long corridor. Il s'arrête à quelques mètres de ma cellule, étant donné la résonance de ses bottes.

— Je veux lui parler.

Cette voix, les problèmes sont donc toujours sur mes épaules.

Un homme s'approche de moi et me force à ouvrir les yeux.

— Elle est à vous, mon roi.

Il se retire et je lève la tête pour observer ce qui m'entoure, une nouvelle fois. Ma cage est toujours la même. Une seule porte mène à la sortie et mon geôlier se dresse sur le chemin de ma liberté.

La peur pulse dans mes veines à la vue des taches de sang fraîches qui se situent sur le mur de droite de ma prison. Le sourire que je découvre sur le visage du roi de Moler manque de me faire vomir.

Oh mon dieu ! J'espère que ma famille va bien, Deamon, Wyatt, le général Adrian... Faites qu'ils n'ont pas attaqué le palais. Il y a déjà eu trop de perte...

— Dehors, ordonne-t-il à mes deux gardes du corps.

Ils passent la porte du couloir, et sans le vouloir, me laissent entrevoir ce qu'il s'y passe. Un escalier qui monte vers ce qui doit être le palais se trouve juste derrière. Il ne reste plus qu'à l'atteindre.

Onenty ?

Pitié, faites qu'il soit là ! Faites qu'il soit en un seul morceau !

Je n'entends rien. La terreur commence à me saisir la gorge face à toutes les possibilités qui s'érigent devant moi. Muselière ? Paralysie ? Anesthésiant ? Mort ? Non, je serais morte avec lui. Nous sommes qu'un si Onenty meurt, je serais déjà morte. Et le petit dragon ? Est-il avec lui ? Est-ce qu'il va bien ?

— Je t'ai promis des hommes pour t'aider, et c'est en les tuant que tu me remercies Mia ? lance le roi avec une haine dans ses yeux.

Ils seraient vivants s'ils n'avaient pas engagé le combat contre un avant-poste du royaume d'Elery. Ils ont commencé une guerre sous les ordres de leur roi. Il a creusé leurs tombes lui-même.

— C'est Princesse Mia Delyan, souveraine du royaume d'Elery, pour vous. Et c'est votre avidité de pouvoir qui a signé les arrêts de mort de vos hommes... pas moi.

Mon esprit cherche frénétiquement un moyen de m'en sortir, quand bien même ce moyen existe.

— Où est mon fils, Mia ?

Oups.

Il ne sait donc pas ce qu'il s'est passé. Il devrait deviner pourtant. Ma réputation a sûrement dépassé les frontières de mon pays. Je ne suis pas connue pour offrir des cadeaux aux traîtres qui s'aventurent sur mon chemin.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant