Chapitre 38 - Wyatt

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La rage ne désemplit pas et tapisse le moindre recoin de mon corps depuis une semaine. Je peine à contenir mon pouvoir sous toutes ces émotions qui traversent mon cœur.

Une semaine.

Cela fait une semaine que nous sommes enfermés dans le bureau du roi. Dawson, Roy, Deamon, la reine, le roi, le général Adrian et son frère, le général Gyle, quelques gardes et le prince héritier, le petit frère... de Mia...

Le château a été pris en otage par plus de dix mille hommes, moins de vingt-quatre heures après l'enlèvement de notre princesse. Ils ont profité de notre affolement pour s'emparer du pouvoir.

On a été bête !

On n'a rien vu venir, comme des débutants !

Merde.

Mon poing s'abat sur le mur et ma main ressort ensanglantée. Je n'arrive pas à me calmer depuis ce fameux jour.

Je l'ai vue, elle criait, elle se débattait. J'ai senti sa colère, sa frustration. J'ai vu dans son regard la résignation lorsqu'ils ont pointé une arme sur le tout nouveau bébé dragon. Elle ne voulait mettre personne en danger, et pour cela, elle s'est sacrifiée...

Je regrette de ne pas avoir combattu pour l'aider, je regrette de ne pas avoir été là pour la soutenir, je regrette de ne pas avoir pu la protéger. Je suis secoué par les remords et les regrets, alors que nous sommes toujours enfermés.

Je n'arrive pas à regarder mon père dans les yeux. Je sens sa déception essayer de se glisser dans mon esprit. Je préfère l'ignorer, je ne suis pas prêt à être jugé. Il ne mérite pas que je lui accorde de l'importance. Il ne m'a pas élevé. Il m'a abandonné au profit de son roi perverti par le pouvoir. Il n'est pas digne de ma considération, et il le sait.

Nos rapports n'ont jamais été très attentionnés. Il était absent. J'ai pris le rôle de l'homme de la famille avant même qu'il n'ait pu prendre conscience qu'il ne l'était plus. J'ai soutenu ma mère du mieux que j'ai pu.

Le silence pèse un peu plus sur chacun de nous, à chaque seconde qui s'écoule. Les premiers jours qui ont suivi notre enfermement en cage, nous avons ressassé chaque événement pour comprendre ce qui nous était tombé dessus... en vain.

Nous avons essayé d'écouter aux portes, sans succès, de faire parler les gardes lorsqu'ils nous escortaient vers les salles de bains ou pendant les repas qu'ils nous déposaient deux fois par jour. Personne n'a émis la moindre information en sept jours.

J'ai envie de craquer, de déferler ma haine à travers le vent qui ondule entre mes doigts. La seule personne qui fait vibrer mon cœur est je ne sais où, torturée ou pire... Je n'ai même pas pu lui dire tout ce que j'avais sur le cœur. Je n'ai pas eu l'occasion d'avoir une réponse quant à ses sentiments. J'aurais été prêt à faire voler en éclat ce château, mais ce n'est pas ce que Mia aurait voulu.

Utilise ton cerveau pour bâtir une stratégie au lieu de charger comme un imbécile.

J'esquisse un sourire à ces mots qui reviennent dans mon esprit. Mia m'en a fait voir de toutes les couleurs, c'est indéniable, mais en fin de compte, elle a façonné un guerrier redoutable. Sans elle, je ne serais qu'un débutant sans défense. Aujourd'hui, je suis ce dont elle a besoin.

Utilise ton cerveau.

Nous sommes enfermés, personne ne peut entrer ou sortir sans que huit ou neuf gardes soient alertés derrière la porte d'entrée. De ce que je comprends, il y a eu une déconnexion avec les créatures magiques puisque plus personne ne ressent son lien. Et ça, ça craint. On aurait bien besoin d'un peu d'aide extérieure.

Le prix de la loyauté [envoyé en maison d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant