Episode 3

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Épisode 3 : Equilibrium


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La journée de cours est enfin terminée.

Une fois les portes de la classe 207 derrière moi, où j'ai à peine suivi les révisions sur la Seconde Guerre mondiale avec Monsieur Mikkelson — un cours dont je pourrais réciter les détails comme une poésie de Jacques Prévert — Je ne prends pas le temps de saluer Danielle et quitte le lycée, pressée de goûter à la sensation de liberté que je ressens enfin dès que je franchis les grilles de l'école.

Je suis sur le point de prendre le chemin du retour lorsque mon regard est soudainement attiré par le grand parking. Une cinquantaine de pick-up, bons pour la casse, occupent l'espace, formant une sorte de rassemblement impromptu. Des adolescents, la plupart fraîchement détenteurs de leur permis, se regroupent là, affichant une fierté un peu exagérée. Mais mon attention est immédiatement captée par une silhouette élancée et musclée, habillée d'un blouson en cuir noir ouvert, dévoilant un t-shirt blanc moulant légèrement ses jolis abdos. Il porte un slim assorti à la veste que je lui ai offert pour son dix-huitième anniversaire l'année dernière. Un rictus se dessine sur mes lèvres en apercevant Rodrigo. Avec ses cheveux en bataille, une cigarette nonchalamment coincée entre le pouce et le majeur, il semble parfaitement à l'aise, adossé à sa magnifique Ford Mustang rouge, un modèle vintage des années septante, éclipsant toute la première rangée de vieilles voitures.

Nos regards se croisent, et alors que je me contente de sourire en secouant la tête, je lui lance un regard qui dit : « Quand est-ce que tu tiendras une journée de cours, toi... ? » Lui, avec un sourire malicieux, répond simplement : « Jamais. »

C'est une évidence, mais d'une manière que je ne peux pas vraiment expliquer, cela me fait quelque chose de bizarre dans la poitrine. Je m'approche sans trop y penser, tandis que mon meilleur ami me salue en jetant sa cigarette sur le goudron mal entretenu.

— Hé, Órale chica ! J'te dépose quelque part ?

— Avec plaisir, Rod.

Je lui fais une étreinte amicale, mes bras se serrant autour de ses épaules dans un geste chaleureux. En me retirant, il joue les gentlemen en m'ouvrant la portière côté passager, ajoutant avec une révérence exagérée :

— Si Mademoiselle veut bien se donner la peine de prendre place à mes côtés. Auriez-vous une demande particulière, señorita ?

Amusée par son jeu, je prends un air faussement hautain après avoir pris place dans le véhicule qui garde des effluves de chaleurs mélangé au parfum de tabac :

— Non, Rorry, merci, dis-je, en imitant l'un de ces personnages insupportables de Titanic. Je suis exténuée... une chose que tu ne peux pas comprendre, toi qui as la chance de suivre les cours de ce cher Monsieur "Orville-l'inutile" — une façon de dire qu'il se croit important, mais qu'il est aussi inutile que ses équations de maths. — Il ne nous a donné que vingt équations à rendre pour demain soir.

Rodrigo éclate de rire, sachant parfaitement que les maths et moi sommes l'antonyme parfait du "grand amour."

— Puis-je te demander de me ramener dans mon humble demeure ? ajoutai-je, transformant mon soupir en rire jumelé au son mielleux de mon meilleur ami qui continue de s'esclaffer de bon cœur.

Lorsque nos éclats de rire s'éteignent, nos regards se croisent sans un mot. Un sourire sincère illumine son visage, déclenchant en moi les mêmes sensations de papillonnements que ce matin. Je me ressaisis en lui donnant un léger coup à l'épaule en insistant pour qu'il démarre la voiture.

Not After Us, Only You - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant