Évasion imprévue

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**Point de vue de Pierre**

La saison est en pause. Tandis que certains pilotes choisissent de s'envoler vers des destinations exotiques, je préfère revenir ici. Monaco, c'est chez moi. C'est peut-être le seul endroit où je peux réellement me poser, même si les rues sont toujours pleines de vie, les yachts s'étendent à perte de vue, et les fêtes ne manquent jamais. J'avoue que parfois je me laisse tenter, mais je ne m'attarde jamais longtemps. J'ai besoin de calme. Mes journées se résument souvent à du sport ou des sorties en mer pour me détendre. La mer, c'est mon échappatoire. Pourtant, malgré tout ça, je commence à ressentir un vide.Max me bombarde de messages. Depuis Las Vegas, il est à fond, comme toujours. Et honnêtement, ça ne me dérange pas. Aujourd'hui encore, il m'a écrit :

Max : Alors, quoi de prévu aujourd'hui ? Toujours en train de bronzer à Monaco ?

Je pensais peut-être bouger... J'ai envie de changer d'air. Monaco, c'est sympa, mais je m'ennuie un peu.

Max : T'ennuyer ? À Monaco ? Tu plaisantes ! On va voir ce qu'on peut faire. ;)

Je souris en lisant son message. 

Et que compte tu faire t'est a plus de six heure de Monaco ? 

Suite a cela je ne reçoit pas de message. Je pose mon téléphone et me repositionne sur le banc de bronzage. 

 Le lendemain matin, alors que je prends tranquillement mon petit-déjeuner sur mon balcon, mon téléphone vibre à nouveau.

Max : Prépare-toi, j'arrive dans 5 minutes.

Quoi ? 5 minutes pour quoi ?

Pas de réponse. J'essaie de l'appeler, rien. Je commence à m'agiter. Je regarde l'heure, et je n'ai clairement pas le temps de traîner. Je fonce sous la douche, me lave à la vitesse de l'éclair, et enfile un jean et un t-shirt blanc. À peine prêt, la sonnette retentit. J'ouvre la porte et, évidemment, c'est Max, avec son grand sourire habituel.

— Change-toi, mets des baskets, un short, et prends de quoi te protéger du soleil, m'ordonne-t-il, comme si débarquer à l'improviste était la chose la plus naturelle au monde. Je le regarde, un peu perplexe, mais je m'exécute. Je me change rapidement et le rejoins en bas. Là, je découvre sa Porsche 911 GT3 RS, peinte d'un bleu électrique. C'est un bijou qu'il ne sort que pour les grandes occasions. Le moteur gronde doucement alors que je monte à bord, et nous prenons la route. Après une bonne heure de trajet, je commence à deviner où nous allons. La ville laisse place à la nature, les forêts s'étendent à perte de vue.

— T'aimes les randonnées, toi ? 

lui demandai-je en souriant.

Max éclate de rire tout en gardant les yeux sur la route.

— Oh, tu vas voir, c'est pas une simple randonnée, Pierre.

Je sens une pointe d'appréhension monter, mais aussi beaucoup de curiosité. Avec Max, chaque sortie est une aventure. On arrive finalement dans un grand parking au milieu de la forêt. Devant nous, un immense parc d'accrobranche s'étend, des parcours suspendus à des dizaines de mètres de hauteur, des tyroliennes géantes, des ponts en corde, des murs d'escalade.

— Sérieusement ? Un accrobranche géant ?

 lui demandai-je en rigolant.

— Pourquoi pas ? Ça te changera de tes séances de bronzage à Monaco.

Je ris en observant les hauteurs impressionnantes des parcours. Ça a l'air fun, mais aussi un défi que j'accepte sans hésiter. Nous enfilons nos harnais et casques, prêts à affronter les parcours. Très vite, je remarque que Max est d'humeur à s'amuser, mais je sens aussi qu'il fait particulièrement attention à moi, plus qu'à l'habitude. À chaque obstacle, il est là, m'encourageant, même s'il ne manque pas une occasion de se moquer gentiment et d'essayer de me faire tomber. Et moi, je ris plus que je ne l'ai fait depuis longtemps. À un moment, après plusieurs heures d'adrénaline et de chamailleries nous faisons une pause en haut d'une plateforme. Le soleil filtre à travers les feuilles, le vent caresse doucement nos visages, et Max s'allonge, les bras croisés derrière la tête, comme s'il pouvait rester là toute la journée. Je m'assois à ses côtés, profitant du calme.

— Alors, ça te plaît cette petite aventure ?

 me demande-t-il, brisant le silence.

— Franchement, je pensais qu'on irait faire du karting, mais c'était vraiment top

Avouai-je en souriant.

— Parfois, il faut juste se laisser porter, tu vois ?

Et c'est là, sur cette plateforme, que je réalise à quel point je me sens bien. Il y a quelque chose de différent aujourd'hui, quelque chose que je n'avais jamais ressenti avant. Je m'attache à Max bien plus que je ne l'avais prévu. Peut-être est-ce le moment, l'ambiance, ou simplement lui, mais je me sens prêt à lui pardonner, à passer à autre chose. Je ne suis plus en colère pour son erreur passée. Nous terminons le dernier parcours, fatigués mais heureux. En retournant vers la voiture, Max me tape sur l'épaule en riant.

— Belle performance aujourd'hui, Gasly. On devrait faire ça plus souvent.

— La prochaine fois, c'est moi qui choisis

Dis-je en riant.

— Pas de problème !

Sur le chemin du retour, mes pensées s'embrouillent. Dois-je lui dire que je le pardonne ? Que je suis peut-être en train de vraiment  tomber pour lui ? Rien ne semble clair. Je me dis que je devrais en parler à Charles, il a toujours été là pour moi. En arrivant à Monaco, Max me dépose devant chez moi. Avant de partir, il baisse la vitre.

— C'était cool, vraiment. On se revoit bientôt ?

— Ouais, bien sûr. Merci pour aujourd'hui, Max.

— De rien. Prends soin de toi, Pierre. Car pour la prochaine course je ne te ferai pas de cadeaux 

Je lui souris en retour et le regarde partir, le sourire encore accroché à mes lèvres. Une partie de moi aurait aimé qu'il reste, mais je ne voulais pas être égoïste. Il a sa famille et ca lui a peut être couter une journée avec moi.  Je respire l'air frais de Monaco et monte les escaliers de mon immeuble. Une fois dans mon appartement, je me débarrasse de mes affaires et file sous la douche. L'eau chaude coule sur ma peau, mais mes pensées sont toujours tournées vers Max et cette journée inattendue. Sorti de la douche, je m'installe sur mon canapé et, après une hésitation, j'appelle Charles. La tonalité retentit avant qu'il décroche.

— Pierre ! Ça fait plaisir d'entendre ta voix. Comment tu vas ?

— Salut, Charles. Ça va. Écoute, j'ai besoin de te parler de quelque chose.

Je lui raconte ma journée, mes doutes, ce que je ressens pour Max. Charles m'écoute attentivement avant de répondre :

— Ne réfléchis pas trop, Pierre. Si tu te sens prêt, peut-être que lui aussi. Tu as vu, il a fait plus de six heures de route pour toi. Prends ton temps, mais suis ce que tu ressens.

— Merci, Charles. Tu as raison, comme d'habitude.

Je raccroche, me sentant un peu plus léger. 

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Eh bien, on dirait que les choses avancent avec Max ! :) Un nouveau chapitre est terminé ! J'espère qu'il vous a plu, et même si ce n'est pas le cas, on ne peut pas plaire à tout le monde ;) N'hésitez pas à me donner votre avis, cela fait toujours plaisir.En ce moment, tout semble un peu bouleversé avec la perte de Maggie Smith  et de Daniel Riccardo. Ce n'est vraiment pas une semaine idéale.Je vous dis à très vite pour un nouveau chapitre !

Byee

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